Biodiversité : huit Français sur dix inquiets
Selon un sondage exclusif CSA, huit Français sur dix sont très inquiets pour l'avenir des plantes et des animaux. Leur déclin n'est pourtant pas inexorable, comme le prouve la résurrection de certaines espèces.
Frédéric Mouchon | 07.12.2008, 07h00
SONDAGE EXCLUSIF. Des colonies d'abeilles, une population de thons rouges en Méditerranée, des gorilles. Près de 17 000 espèces sont menacées de disparition dans le monde, selon le dernier bilan de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L'ONU a même ajouté vendredi dernier à cette liste 21 nouveaux animaux, dont le guépard, trois familles de dauphins et un vautour égyptien.
Ce déclin accéléré de la biodiversité n'inquiète plus seulement les scientifiques. Il alarme désormais l'ensemble de la population. Selon un sondage exclusif CSA réalisé dans le cadre des 3 e s Ateliers de la Terre un forum international sur le développement durable, qui se tiendra du 11 au 13 décembre à Courchevel (Savoie) , 78 % des Français estiment que la réduction du nombre d'espèces animales et végétales « met en danger la survie de l'homme ». Et 84 % reconnaissent que la protection de la biodiversité est « un enjeu environnemental majeur du XXI e siècle ».
Pas facile de changer ses habitudes
A les écouter, les Français font déjà des efforts : 85 % affirment ne jamais jeter leurs déchets dans la nature. 67 % disent ne jamais sortir des chemins balisés dans les sites protégés et ne pas cueillir de plantes qu'ils ne connaissent pas. Et 38 % jurent avoir fait une croix sur les produits chimiques pour désherber leur jardin. Bref, ils prennent leurs responsabilités, puisqu'une majorité (56 %) affirme que ce n'est pas aux seuls pouvoirs publics d'agir. même si ce n'est pas facile. 66 % jugent en effet « compliqué de changer ses habitudes pour limiter l'impact des comportements humains sur les équilibres écologiques ». « Il y a aujourd'hui davantage de citadins que de ruraux en France et cela participe à l'éloignement de l'homme de la nature, souligne George Gendelman, cofondateur des Ateliers de la Terre. Tout le problème aujourd'hui est donc d'inciter les gens à changer de comportement mais sans les culpabiliser. »
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