Calories et carbone dans la balance: l'impact environnemental des régimes
alimentaires
14.04.11
ALIMENTATION - Pour la première fois, une étude compare les émissions de CO2
des différents types d'alimentation...
Devenir végétarien ou faire un régime Dukan? Entre diététique et écologie,
il va falloir choisir. Une étude du cabinet Greenext, spécialiste du calcul
de l'impact environnemental des produits de grande consommation, et du
Credoc , met pour la première fois en évidence les émissions de CO2
provoquées par différents types de régimes alimentaires. Les régimes
hyper-protéinés, à base de viande et poisson, sont les plus gros émetteurs
de carbone, mais la quantité d'aliments consommée entre aussi en jeu dans l'impact carbone de nos assiettes.
Les chips, le meilleur rapport CO2/calorie?
Les 2.000 calories quotidiennes d'un Français émettent en moyenne 1.524kg de
CO2 par an. Pour ceux qui ont des régimes spéciaux, les impacts varient du
simple au triple: alors que 2.000 calories apportées par un régime
végétarien n'émettent que 966kg de CO2 par an, ces mêmes 2.000 calories
seront la source de 3.537kg de CO2 dans un régime hyper-protéiné.
«La viande rouge a un impact en CO2 élevé mais c'est aussi la meilleure
source de fer pour l'homme», commente Serge Michels, directeur général de l'agence
Protéines, commanditaire de l'étude. «D'autres aliments comme les végétaux
ont un impact carbone par calorie relativement important», ajoute-t-il. Les
écolos se tromperaient-ils en mangeant 500 grammes de salade verte plutôt
que 50 grammes de steak? Oui, si l'on se base uniquement sur le ratio
quantité de CO2 émise par nombre de calories. «Si on cherchait à se nourrir
des aliments qui auraient le plus faible impact carbone par calorie
apportée, on devrait privilégier des nourritures grasses comme les chips par
exemple», explique Serge Michels.
Les hommes ont un plus mauvais bilan carbone à table que les femmes
L'étude révèle toutefois que la majorité des Français, les 39% que le Credoc
qualifie de «gastronomes à la française» sont ceux qui ont le coût carbone
le plus faible: 3,8kg de CO2 émis en moyenne par jour. «Ce sont les gens qui
mangent raisonnablement de tout, et cela correspond au régime PNNS (Plan
national nutrition santé) qui conseille de manger trois produits laitiers,
cinq fruits et légumes par jour et de diversifier son alimentation», précise
Serge Michels.
Au-delà du type d'aliments consommés, l'étude montre logiquement que la
quantité d'aliments consommée joue pour moitié dans les différences d'impact
carbone. Près de 42% des personnes en surpoids ont un coût carbone élevé,
contre seulement 31% des maigres. La quantité explique aussi la différence
entre les hommes et les femmes: 50% des hommes et seulement 20% des femmes ont un mauvais bilan carbone à table.
Basée sur la méthodologie de l'Ademe, l'étude ne prend pas en compte la
consommation d'aliments bio ou non, ni leur provenance. Seul le mode de
conservation (surgelé, conserve) a été intégré dans les calculs.
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