Affaire de la laie massacrée à coups de merlin : jugement en septembre Après une minutieuse enquête, la justice creusoise a attendu un peu plus d'un an pour juger de l'affaire médiatisée de la laie massacrée en Creuse au pied d'une église. Le délibéré sera rendu le 16 septembre.
Le 7 mars 2010, une laie qui s’était échappée d’une battue de dispersion a été massacrée à coups de merlin, le long des murs de l’église creusoise de La Nouaille, par le président de l’ACCA locale (lire par ailleurs)
Brutale, cette information a rapidement dépassé les limites de ce petit village rural du sud creusois, et même celles du département pour avoir une résonance nationale… et inciter une dizaine d’associations de défense des animaux, dont la SPA nationale et la Fondation Brigitte Bardot, à se porter parties civiles.
Sagesse de la justice Dans sa grande sagesse, après avoir fait procéder à une minutieuse enquête, la justice creusoise a attendu un peu plus d’un an pour juger cette affaire, hier matin, devant le tribunal de simple police, et non pas en correctionnelle. Le substitut du procureur de la République, Thierry Mauguin, a estimé qu’il s’agissait d’une infraction et non d’un délit. Quant aux faits, cette jeune laie d’une soixantaine de kilos, ni pleine ni suitée, poursuivie par une meute, s’est en effet retrouvée coincée par deux chiens, le long des murs de l’église de La Nouaille.
Prévenu, le président de l’ACCA locale, jugeant qu’il n’était pas possible d’écarter les chiens pour laisser s’enfuir la laie, blessée et ensanglantée, qu’il n’était pas possible de la tuer d’un coup de fusil, dont un ricochet pouvait atteindre la dizaine de personnes alors présentes, a utilisé une masse pour achever l’animal blessé en lui assénant trois coups sur la tête.
Parlant d’acte de barbarie, les parties civiles ont réclamé une somme globale d’environ 20.000 euros. Le ministère public, estimant que « ce n’est pas le procès de la sauvagerie, peut-être celui de la sottise », commis « dans un lieu inhabituel, contre les piliers d’une église paroissiale », a requis des amendes, « modérées, voire de principe ».
Quant aux conseils de la défense, Maîtres Nicole Lathelize et Jean-Christophe Romand du barreau de Limoges, ils ont plaidé la relaxe pure et simple. Le jugement a été mis en délibéré. Il sera rendu le 16 septembre prochain.
Bernard Gilles
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