Gaz de schiste : des parlementaires rouvrent le débat en FranceCréé le 06-06-2013 à 11h12 - Mis à jour à 11h13
Un rapport d'étape parlementaire se dit favorable à une exploitation "maîtrisée" du gaz de schiste en France et préconise d'étudier des techniques alternatives à la fracturation hydraulique.
Des parlementaires ont jeté jeudi 6 juin un
pavé dans la mare sur l'épineux dossier du gaz de schiste, avec un
rapport favorable à une exploration et une exploitation "maîtrisées" de
cette ressource énergétique qui divise, perspective pourtant rejetée par
le gouvernement.
"La fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et la
mieux maîtrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels, et
(...) des solutions existent pour le faire avec un impact acceptable sur
l'environnement, à condition de respecter quelques règles", écrivent le
député PS Christian Bataille et le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir,
co-rapporteurs de ce texte. (Sipa)
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Des parlementaires ont jeté jeudi un pavé dans la mare sur l'épineux
dossier du gaz de schiste, avec un rapport favorable à une exploration
et une exploitation "maîtrisées" de cette ressource énergétique qui
divise, perspective pourtant rejetée par le gouvernement.
"La fracturation hydraulique reste la technique la plus efficace et
la mieux maîtrisée pour extraire les hydrocarbures non conventionnels,
et (...) des solutions existent pour le faire avec un impact acceptable
sur l'environnement, à condition de respecter quelques règles", écrivent
le député PS Christian Bataille et le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir,
co-rapporteurs de ce texte.
Ils avaient été chargés en début d'année d'étudier les "techniques
alternatives" à la fracturation hydraulique par l'Office parlementaire
d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst),
organisme qui rassemble des élus de tous bords.
45 fracturation hydrauliques entre les années 1980 et 2011Leur rapport d'étape, présenté jeudi, avance que la fracturation
hydraulique aurait déjà été utilisée en France "à au moins 45 reprises"
entre les années 1980 et l'interdiction de 2011, "sans qu'aucun dommage
n'ait été signalé".
Ils estiment également que "la France possède toutes les compétences
scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux de la
filière, pour créer une filière de fracturation propre".
Partant de ce diagnostic, les deux élus ont émis des recommandations
visant à évaluer les ressources françaises en gaz et en pétrole de
schiste, via d'éventuels forages expérimentaux faisant appel à la
fracturation hydraulique, ou qui pourraient également servir à tester
des techniques alternatives.
Parmi leurs autres pistes, ils proposent d'utiliser les retombées
éventuelles de ces hydrocarbures non conventionnels pour financer la
transition énergétique prônée par le gouvernement, et d'incitations
localement à exploiter ces ressources en partageant ces retombées avec
les collectivités et les propriétaires des terrains concernés.
Toutes ces propositions jurent avec la position de la ministre de
l'Ecologie Delphine Batho, opposée à toute exploitation de cette forme
d'énergie fossile.
Lors d'un débat radio-télévisé mercredi avec la dirigeante patronale
Laurence Parisot, qui a dit voir dans le gaz de schiste une possibilité
pour "relancer l'économie" française,
Delphine Batho avait réaffirmé que son exploitation comme aux Etats-Unis "n'est ni possible ni
souhaitable" en France, et prôné à la place des investissements massifs "dans les économies d'énergies et les énergies renouvelables".
Un feu nourri de critiquesTout en réaffirmant l'interdiction de la fracturation hydraulique, le
président de la République François Hollande avait quant à lui dit fin
2012 qu'il "prendr(ait) ses responsabilités" si une nouvelle technique
respectueuse de l'environnement apparaissait, suscitant des inquiétudes
chez les écologistes.
Ce rapport parlementaire a déclenché avant même sa publication un tir
nourri de critiques d'opposants à l'extraction du gaz de schiste, quelles que soient les techniques utilisées.
Des collectifs régionaux d'ONG ont dénoncé
une approche "qui vise à
réduire le débat public à la dimension strictement technique" des
hydrocarbures non conventionnels, alors que "leur exploitation accélère
dramatiquement le réchauffement climatique".
"
Il est absolument irresponsable, de la part des décideurs
parlementaires de notre pays d'envisager de poursuivre dans la voie de ce qui a déjà démontré ses failles dans les pays qui ont expérimenté la fracturation", a dénoncé quant à elle Elisabelle Bourgue, présidente de l'association No Fracking France, évoquant une situation similaire à "celle qui a précédé le scandale de l'amiante".
"
Combien de contaminations, de pollutions, de malades et de morts
devront être recensés pour que les décisions soient prises en faveur de l'intérêt général, de la santé des populations, des animaux et de la préservation de la ressource en eau et de l'environnement", s'est-elle insurgée.
http://www.challenges.fr/economie/20130606.CHA0459/gaz-de-schiste-des-parlementaires-rouvrent-le-debat-en-france.html