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 Côte d'Ivoire :guerre et environnement

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arnelae
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arnelae


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MessageSujet: Côte d'Ivoire :guerre et environnement   Côte d'Ivoire :guerre et environnement EmptyDim 20 Nov - 13:48

Côte d'Ivoire :guerre et environnement

Le parc national de Morahoue près de Bouaflé, le parc national de Tai, près de la frontière du Libéria, celui du Mont Peko à l'Ouest du pays et l'immense parc national de Comoe dans le Nord-Est ont au moins deux points communs :ils se trouvent en Côte d'Ivoire et ils sont en voie de disparition. Qu'ils s'étendent dans la zone Nord tenue par les « rebelles » ou dans la zone sud gouvernée par le président « maintenu » Laurent Gbagbo, leur personnel n'est plus payé depuis longtemps et de toute façon la plupart des gardes, livrés à l'insécurité, sont partis vers les villages ou les villes protéger leurs familles pour trouver de quoi vivre ou survivre. Comment les en blâmer : dans le parc congolais de Virunga, prés du Rwanda, là où survivent quelques gorilles, on compte actuellement 190 veuves de gardes forestiers ! La nature est devenue un enjeu de guerre et tout le monde s'en fout, tout comme tout le monde se moque de l'avenir d'un pays, la Côte d'Ivoire, où, seule, la présence des Français de l' « opération Licorne », empêche les 50 000 soldats du Nord d'avaler les forces encore fidèles, à coups de primes, au président prolongé d'un an par les Nations Unies qui craignent un bain de sang.

(...)

Dans ces parcs, au cours de mon très récent séjour au Nord comme au Sud, je n'ai vu personne et les animaux protégés s'y font de plus en plus rares. C'est particulièrement perceptible dans les forêts dégradées. Beaucoup d'espèces, à poils comme à plumes, servent à nourrir une population qui, au sud, n'a plus de travail, et au Nord sans système bancaire, ne peut plus recevoir de salaires. Les enseignants ne sont plus payés, la poste ne fonctionne plus, l'électricité est de plus en plus rare et les 200 médecins, infirmières et techniciens du superbe hôpital de Bouaké, la « capitale » du Nord, 800 000 habitants, ne subsistent qu'avec les salaires intégralement versés par Médecins sans frontière qui fournit évidemment tous les médicaments. Le paludisme et les ulcères de Buruli y tuent tous les jours des enfants. A moins qu'à cinq ou six ans les médecins soient contraints de les amputer.

Alors la nature…

Et pourtant, cette nature permet aux hommes de vivre. Après la guerre, après les affrontements, quand les belligérants sont apparemment réconciliés. Comme au Libéria désormais doté d'une présidente –la première en Afrique- qui devra réparer un pays dont la forêt est dévastée depuis 14 ans, les rivières empoisonnées et la capitale Monrovia terriblement polluée. Au-delà de ce que l'on peut imaginer ; et avec des navires coulés depuis des années qui relâchent lentement sur le littoral du pétrole et des produits chimiques. Parce que les rebelles de tous bords ont pillé les richesses naturelles du pays pour les « échanger » contre des armes venues des pays occidentaux ou de la nouvelle Russie.

En Côte d'Ivoire, les « rebelles » du Nord font feu de tout bois. Ce qui signifie qu'ils laissent abattre les arbres les plus précieux pour les exporter à travers le Burkina-Fasso ou vers le Togo. Par camion, j'ai pu le constater ou bien, ce qui est encore plus révélateur d'un pillage inévitable et toléré, par la voie de chemin de fer qui relie à nouveau Abidjan à Ouagadougou en passant par Bouaké ; alors que, théoriquement le Sud interdit tout trafic vers le Nord. C'est à Bouaké et plus au nord encore que se chargent les produits du pillage forestier.

En Côte d'Ivoire, dans le Sud, l'Etat étant en voie de disparition, ne peut plus ou ne veut plus empêcher les défrichages et les abattages sauvages. Pour le cacao, pour le café des pans de forêts disparaissent. Et les scieries illégales s'installent et coupent. Parfois, dans l'Ouest du pays, des Européens très protégés sont les organisateurs de ces cueillettes sauvages ; toujours, ces bois sont exportés illégalement et discrètement vers l'Europe. Et partout, le long des routes s'alignent des monceaux sacs de charbon de bois qui sont autant de prélèvement sur les derniers espaces forestiers. Au sud parce qu'il s'agit souvent de la seule ressource, ce charbon de bois étant payé à un prix dérisoire avant d'être exporté ; au Nord parce qu'il n'y a pratiquement de gaz pour faire la cuisine. Dans toute l'Afrique, comme à Haïti (1), tous les pays touchés par les guerres, les guérillas et les désordres augmentent leur production de charbon de bois. Pour faire la cuisine ou pour l'exportation vers des pays légèrement plus riches ou en direction des barbecues occidentaux. Par cargos entiers.

Dans une centaine de pays, partout où les hommes s'étripent, partout où les camps de réfugiés des conflits s'installent, la nature et les ressources naturelles disparaissent, les pollutions s'étendent. Et les déserts grandissent. Rejoignant ceux que crée ce réchauffement climatique qui en pesant sur des centaines de millions d'hommes provoquera de nouveaux conflits, de nouveaux exodes et de nouvelles destructions de l'environnement et de la nature.
Et pendant ce temps là Sarkozy nous « amuse » avec ses agitations frénétiques...

PS Et que croyez-vous que les Marocains font autour de Melilla et Ceuta pour empêcher les migrants africains fuyant leurs pays ravagés de pénétrer de force dans ces « îlots » espagnols du Maroc ? Et bien ils déboisent, évidemment, sans se préoccuper des phénomènes d'érosion qui affecteront leurs propres paysans.

(1) la surface boisée y représente désormais seulement 0,9 % du territoire…..

Par Claude-Marie Vadrot
Président de l'association des Journalistes
pour la Nature et l'Ecologie
http://www.jne-asso.org/edito.html#suite

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