Brigitte Bardot "écoeurée" par la chasse aérienne aux loups en Alaska
mercredi 11 janvier 2006, 23h54
LOS ANGELES (AFP) - L'actrice française et activiste des droits des animaux
Brigitte Bardot s'est dite "écoeurée" par la reprise de la chasse aérienne
aux loups en Alaska, appelant le gouverneur de cet Etat à faire cesser ce
"massacre".
Dans une lettre ouverte au gouverneur Frank Murkowski, dont l'AFP à Los
Angeles a reçu copie, Mme Bardot affirme être "écoeurée et scandalisée
d'apprendre que, pour la troisième année consécutive, vous rouvrez la chasse
aérienne aux loups".
"Comment pouvez-vous légitimer un massacre aussi dégradant et déshonorant
pour l'espèce humaine?", demande l'ancien sex-symbol des années 1950 et
1960, qui, à la tête de sa fondation, se bat depuis des années pour les
droits des animaux.
La chasse aux loups à partir d'avions ou d'hélicoptères a été réinstaurée
pour l'hiver 2003-2004 malgré deux référendums d'initiative populaire ayant
rejeté cette pratique en 1996 et 2000, a expliqué pour sa part à l'AFP Karen
Deatherage, responsable de l'antenne d'une association de défense des
animaux en Alaska.
Selon Mme Deatherage, si les loups d'Alaska ne figurent pas sur la liste des
espèces menacées, leur chasse aérienne en a tué "423 en trois ans, dont déjà
20 cette saison".
Au total, 1.500 loups par an tomberaient sous les balles des chasseurs dans
l'Etat, selon l'activiste, qui a estimé que les loups d'Alaska seraient
environ 5.000 ou 6.000, mais les autorités de l'Etat les évaluent de 7.000 à
11.000 d'après elle.
De son côté, le bureau du gouverneur a justifié cette chasse par la
nécessité de réguler la populations de ces prédateurs qui s'attaquent à
d'autres animaux, dont la chasse est nécessaire à la survie de nombreux
habitants de l'Alaska.
"Pour nous (...) c'est une question de droits de l'Homme. Il s'agit d'un
programme de contrôle des prédateurs ciblé et qui a fait l'objet d'études
approfondies, pour protéger, préserver et même accroître le nombre d'animaux
qui sont nécessaires aux Alaskans", a indiqué à l'AFP Mike Chambers,
porte-parole de M. Murkowski.
Tout en se disant "pas au courant" de la lettre de Brigitte Bardot, M.
Chambers a souligné que "des milliers d'Alaskans chassent toujours pour se
nourrir". "Je ne suis pas sûr que Mme Bardot le sache", a-t-il ajouté.
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