CROYANTS- Dieu nous a donné les animaux pour être mangés ; il le dit explicitement dans l’Ancien Testament. Je suis croyant, je suis les préceptes indiqués par Dieu.
- Et bien regardons d’un peu plus près les indications données dans la Bible.
Dieu nous donne le libre arbitre, « à son image » ; c’est même son plus beau cadeau fait à l’humanité : elle sera libre, libre de choisir le bien (suivre la volonté de Dieu) ou libre de choisir le mal (s’écarter de la voie indiquée). Par ailleurs, Dieu prend bien soin de nous donner des indications, parfois précises, parfois moins, sur ce que nous pourrons faire ou non. Parmi elles, il nous dit à plusieurs reprises que nous pourrons utiliser les animaux pour les manger. Soit. Mais nous savons aussi, par la Genèse, que les animaux ne servaient pas de nourriture au jardin d’Eden, ni à Adam et Eve, ni à d’autres animaux : tout le monde était végétalien avant la chute (Gn 1:29). C’est-à-dire que le monde voulu par Dieu, le monde juste, le monde édénique, avant que les humains n’interviennent et ne corrompent le jardin d’Eden, était un monde sans prédation. C’est la Chute qui a, entre autres malheurs, entraîné la prédation généralisée. Or, on peut penser que si Dieu nous a donné ce bien le plus précieux, le libre arbitre, ce n’est pas pour le sous-utiliser en ne faisant que respecter à la lettre les autorisations et les interdictions édictées explicitement par Lui ; on peut penser au contraire que c’est pour l’utiliser « librement », rechercher activement le bien, et non pas simplement pour se soumettre placidement à Sa volonté. Comme par ailleurs, Il nous donne des indications absolument claires de ce qu’Il considère juste, un monde où on ne s’entre-dévore pas, tel qu’il était avant la Chute et tel qu’il le sera lors de notre retour au paradis (Is 11:6 ; 65:25 ; 66:3), pourquoi attendrait-on le Jugement Dernier pour en tenir compte, et pour commencer à la mesure de nos faibles moyens de faire un paradis de cette Terre plutôt qu’un enfer ? Ce n’est pas parce que les Églises n’ont jamais pris parti pour le végétarisme qu’il faut attendre passivement qu’elles le fassent ; l’esclavage des humains était explicitement permis par l’Ancien Testament, et s’il avait fallu attendre que les autorités religieuses souhaitent l’abolir, on en serait encore là !!! Que nous attendions patiemment que d’autres décident à notre place, alors qu’Il nous a doté du libre arbitre, ce n’est certainement pas ce que souhaite Dieu !!!
Milan Kundera disait il n’y a pas si longtemps, dans L’Insoutenable légèreté de l’être : « Il n’y a aucun mérite à bien se conduire avec ses semblables. [...] On ne pourra jamais déterminer avec certitude dans quelle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos sentiments, de notre bienveillance ou haine, et dans quelle mesure elles sont d’avance conditionnées par les rapports de force entre individus. La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faillite fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent. »
C’est peut-être à leur façon de traiter les animaux que Dieu mesure réellement la faillite morale des individus ? Si Dieu nous a donné cette intelligence dont nous sommes fiers, ce n’est peut-être pas pour qu’elle nous serve essentiellement à nous caresser complaisamment le ventre en répétant : « nous sommes les meilleurs, nous sommes les élus, nous sommes supérieurs aux autres » ; si Dieu nous a offert en partage le sens moral, la faculté de juger et de se mettre à la place des autres, ce n’est certainement pas pour que nous disions : « nous sommes absolument meilleurs que les animaux parce que nous sommes en mesure de donner de la considération à leurs intérêts : par conséquent, nous ne le ferons pas » !
PS
texte rédigé par yves et catherine, reprenable et modifiable à l’infini
http://animauzine.net/Pour-les-croyants-argumentaire.html