Communiqué de presse - Paris, 11 juillet 2006 Plus d'un million de signatures pour notre santé Forte de l'engagement écrit de 139 ONGs de défense de l'environnement, de
la santé ou des animaux, représentant au total plus de
1.124.000 personnes dans
11 pays européens, une délégation de scientifiques vient de remettre
à la Commission européenne une lettre demandant l'application de la
directive 86/609, notamment le point qui stipule, en matière
d'expérimentation animale : "
Les expériences ne doivent avoir lieu que
s'il n'existe pas de méthode alternative n'impliquant pas l'utilisation
des animaux."
Quand on sait que près de
18.000 Français décèdent chaque
année suite aux effets secondaires de médicaments (1) pourtant testés sur
des animaux, quand on sait qu'une même substance peut être déclarée
cancérigène ou non cancérigène selon la lignée de souris sur laquelle on
la teste, alors qu'il existe des méthodes alternatives fiables pour
évaluer cette toxicité, on mesure les graves conséquences pour notre santé
de la non application de cette directive.
Dans le cadre de
REACH en novembre 2005, le Parlement européen a pris acte
de l'existence de telles méthodes alternatives, avec une référence
particulière à la toxicogénomique.
Fondée sur la culture de cellules
humaines et les puces à ADN, elle ne laisse rien dans l'ombre,
contrairement aux tests sur les animaux, hérités du XIXe siècle et
qualifiés de "mauvaise science" par l'un des responsables scientifiques
mêmes de la Commission (2). Antidote Europe a développé une approche
nouvelle de la toxicogénomique et a mis en évidence ses avantages :
fiabilité tout d'abord, en ce qui concerne l'évaluation des risques
toxiques pour les humains, mais aussi
rapidité des tests et
faible coût. Pourtant, il a fallu
4 mois d'attente et plusieurs relances pour que la
délégation (3) soit enfin reçue à la Commission, et encore, non par le
cabinet du Président à qui la lettre était adressée et à qui il incombe de
veiller au respect des directives, mais par un membre du cabinet du
commissaire à l'Environnement, sans compétences en matière de Santé ni de
Recherche. Les membres de la délégation lui ont rappelé que leur premier
souci était la santé humaine, qui ne peut être garantie par les tests sur
des animaux. Le sénateur Roland Gillet, secrétaire général de l'Union des
parlementaires francophones, a insisté sur le rôle historique que la
Commission pourrait jouer. Introduire des méthodes modernes dans les
différentes réglementations sur l'évaluation de substances chimiques (y
compris les médicaments) montrerait la
détermination de la Commission à
protéger la santé humaine tout en aidant l'industrie chimique et
pharmaceutique à regagner la confiance des consommateurs et à faire preuve
de responsabilité vis-à-vis de l'environnement.
Une telle initiative
répondrait aussi à la demande pressante d'une majorité des citoyens de
l'Union européenne de renoncer aux tests sur des animaux.
Pour Antidote, les difficultés à obtenir le rendez-vous pour la remise des
lettres et, de façon générale, les déclarations des institutions
européennes sur le bien-être des animaux de laboratoire, montrent
l'embarras de la Commission au sujet d'une question restée jusqu'à présent
sans réponse :
quelle serait la justification scientifique de
l'utilisation d'animaux pour évaluer les risques toxiques pour les humains ? Pendant que nous attendons la réponse et alors que des méthodes fiables
sont disponibles, notre santé et notre planète continuent à payer leur
tribut aux lenteurs bureaucratiques
La liste complète des signataires de la lettre remise le 10 juillet 2006
est disponible sur le site d'Antidote Europe, association à but non
lucratif, créée par des chercheurs issus du CNRS et oeuvrant pour une
approche préventive de la santé humaine.
Contact : Claude Reiss (33 (0)1 60 12 14 54) ; Hélène Sarraseca (33 (0) 1
45 77 48 15)
http://www.antidote-europe.org
(1) Le Monde, 13 novembre 1997, déclarations de M. Bernard Kouchner, alors
secrétaire d'Etat à la Santé.
(2) Déclaration de M. Thomas Hartung, directeur du Centre européen pour la
validation de méthodes alternatives (organisme sous tutelle de la
Commission européenne), dans l'hebdomadaire scientifique Nature du 10
novembre 2005.
(3) composée de membres de 8 des associations signataires : Antidote
Europe, ARPA/MHAN, Fondation 30 millions d'amis, Greenpeace Genève, SEA,
UBAEAV, Veeweyde