Sida : les traitements perdent de leur efficacité avec le temps
Une étude de cohorte internationale, menée sur 22 000 malades du sida traités, en Occident, entre 1995 et 2003, permet d’apprécier l’efficacité des traitements en vigueur. En France, deux « cohortes » étaient placées sous la responsabilité de l’ANRS. Mais il s’avère aussi, hélas ! que cette efficacité trouve aujourd'hui ses limites. « Le taux d’événements définissant le sida », qui avait décru, commence à remonter, avec la recrudescence de la tuberculose par exemple. La première mise sous traitement est, elle-même, plus tardive qu’auparavant, c’est peut-être la raison pour laquelle « on ne voit plus d’amélioration de la progression clinique et de la mortalité au cours du temps », précise l’ANRS. La mortalité causée par le sida affiche toujours, en effet, un taux de 2 %. La difficulté de dépister les malades, en particulier parmi les populations à risque (pour la France : les Africains subsahariens et les plus de 50 ans) nourrit l’inquiétude des chercheurs. Le Pr Dominique Costagliola (directeur unité Inserm 720), qui dirigeait la cohorte ANRS CO4, recommande de mener des études complémentaires, susceptibles de déterminer « qui sont les personnes dépistées tardivement, afin de les inciter au dépistage ».
Le Figaro, Libération, 04/08