"We feed the world" (Nous nourrissons le monde)Sortie le 25 AVRIL
"Mon message -et c'est ce qui m'a motivé pour faire ce film, même s'il parle de nourriture, tout mon travail va majoritairement dans ce sens- est que nous devons changer notre manière de vivre. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. Nous devons vivre autrement, manger autrement, acheter autrement, [...]
Pour info.
E.
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WE FEED THE WORLD (Nous Nourrissons le Monde)
Le marché de la faim - de Erwin Wagenhofer, SORTIE DANS LES SALLES EN FRANCE : 25 AVRIL 2007
- Nourrir la planète : à quel prix ?
- Les prochains objectifs de grands groupes...
Synopsis :Chaque jour à Vienne, la quantité de pain inutilisée, et vouée à la destruction, pourrait nourrir la seconde plus grande ville d'Autriche, Graz... Environ 350 000 hectares de terres agricoles, essentiellement en Amérique latine, sont employés à la culture du soja destiné à la nourriture du cheptel des pays européens alors que près d'un quart de la population de ces pays souffre de malnutrition chronique. Chaque Européen consomme annuellement 10 kilogrammes de légumes verts, irrigués artificiellement dans le Sud de l'Espagne, et dont la culture provoque des pénuries d'eau locales...
Site officiel du film (en France) : http://www.we-feed-the-world.fr/
Petits extraits video à voir sur le site officiel belge:
http://www.wefeedtheworld.be/content/f_rub1_sub4_trailer.html
Extraits du site officiel belge de l'INTERVIEW DU REALISATEUR ERWIN WAGENHOFER :
- Qu'est-ce qui vous a le plus étonné dans ce que vous avez vu?Au fond, ce qui m'a le plus étonné, c'est de voir la taille de ces centres de production. C'est vrai, voir ça en Espagne, la dimension de ce lieu, c'est vraiment impressionnant. Prenez les poules, par exemple: nous étions dans des hangars d'élevage avec cages en batterie de taille moyenne qui, ici en Autriche, contiennent 35 000 poules. Et ce sont des hangars de taille moyenne, il y en a qui contiennent 70 000 poules. C'est. je ne dirais pas impressionnant, mais c'est plutôt inquiétant de se retrouver avec ça sous les yeux. Le pire moment du film qui me soit arrivé personnellement, ce fut alors que nous filmions tôt le matin le rassemblement des poules. Ils les rassemblent quand il fait encore nuit parce qu'à ce moment-là elles ne s'excitent pas trop. Une fois qu'il fait jour, elles deviennent complètement hystériques et sont plus difficiles à attraper. Nous y sommes donc allés dans une obscurité presque totale. Il y a l'odeur, bien sûr, et le bruit, mais il y a eu autre chose, qui fut l'expérience la plus horrible pour moi: entrer dans un hangar où les poules ont chié et pissé dans la fosse à fumier pendant cinq semaines, le sol est tout mou, tout spongieux, et tout à coup, vous dites «ouh la!», et en fait vous avez marché sur une poule morte. Alors ça, ça a vraiment été le pire moment, pire que l'abattoir.
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- ... Jean Ziegler?La façon dont ça s'est passé est intéressante, parce que c'est lui que j'ai trouvé en premier. Je lis ses livres et je suis ses apparitions télé depuis des années et j'ai un grand respect pour son travail. Mais j'ai choisi Jean Ziegler pour une seule raison, ou plutôt il nous a intéressé pour une seule raison: il travaille à l'ONU. C'est-à-dire que Ziegler parlant en son propre nom interviendrait tout de suite sous l'angle social, mais étant donné sa fonction de Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation, c'était intéressant de l'avoir dans le film. Je lui ai écrit une lettre, et comme je sais que c'est un admirateur de la révolution française, j'ai posté la lettre le 14 juillet. J'ai longtemps travaillé sur cette lettre, mais deux jours après il m'appelait. Nous nous sommes rencontrés à Genève trois mois plus tard.
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- Votre film contient-il un message?Là je pourrais répondre par une citation de mon réalisateur préféré, Roman Polanski, à qui on demandait «Avez-vous un message?» et qui a répondu «Si j'avais un message, je l'enverrais par la poste». Moi ce que je dis en détournant sa phrase, c'est «Si je n'avais pas de message, je travaillerais à la poste». Mon message -et c'est ce qui m'a motivé pour faire ce film, même s'il parle de nourriture, tout mon travail va majoritairement dans ce sens- est que nous devons changer notre manière de vivre. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. Nous devons vivre autrement, manger autrement, acheter autrement, voir d'autres films. Ou nous devrions au minimum être insatisfait de ce que nous avons. Voilà le message. Et si NOUS ne le faisons pas, alors qui? C'est pour cette raison que le film s'intitule «NOUS nourrissons le monde», et pas «ILS nourrissent le monde». Ils, les Brabeck, les Pioneers ou quels que soient leurs noms, appartiennent tous à notre société et nous devons accepter cette responsabilité, c'est ce que veut dire ce «NOUS». C'est peut-être trop négatif, mais il y a aussi un message positif: nous pouvons changer cela. Si ce n'est pas nous, alors qui? Nous, comme le dit Jean Ziegler, la société civile. Nous sommes tous des consommateurs, nous allons dans les supermarchés, nous devons manger, chacun de nous, nous devons acheter mais nous pouvons aller ici ou là et décider: voilà notre pouvoir! Nous ne voulons pas de tomates à Noël, nous ne voulons pas de fraises à Noël, nous ne voulons pas de légumes trimballés pendant 3 000 km pour échouer dans nos assiettes. Nous ne voulons pas que nos animaux dévorent la forêt amazonienne au Brésil et en Amérique du sud. Nous, qui d'autre?
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