Pour ou contre le travail des chevaux?

Comme je l'expliquais dans ma présentation, je m'occupe de deux chevaux, mais que je ne travaille plus. Pas parce que je n'aime pas monter à cheval (j'avoue que j'aimais cela), mais par choix. Tant que je montais en club, sans véritable lien affectif avec les chevaux qui me portaient, je ne m'étais pas posé de questions. En revanche, à partir du moment où j'ai eu mon propre cheval et m'y suis attachée bien sûr, j'ai commencé à réfléchir, et je me suis rendu compte qu'une relation où l'un utilise l'autre n'était pas le type de relation que je voulais avec un animal.

Petit à petit, j'ai donc abandonné l'un après l'autre toutes les pratiques équestres. Les conditions d'hébergement des chevaux me tenant également très à coeur (je suis absolument contre l'hébergement en box et l'isolement social des chevaux), je me suis organisée afin de pouvoir offrir une vie au pré 24h sur 24 en companie d'un autre cheval à ma jument. Me voici donc avec deux compagnons équins, déferrés, vivant dans une grande pâture juste au bout de mon jardin.

Mes prises de position et mes choix (arrêt de tout travail de mes chevaux) passe très mal dans le monde du cheval et de l'équitation. Même au sein des forums et des communautés les plus ouvertes (je pense aux pratiquants de l'équitation éthologique en particulier, forme d'équitation reposant toujours sur une instrumentalisation de l'animal mais utilisant des méthodes plus douces que l'équitation classique: absence de mors, etc), on me tient systématiquement le discours qu'un cheval ne peut vivre heureux s'il n'est pas travaillé sous une forme ou une autre.

Personnellement, je reste intimement convaincue que cela est possible. Il est tout à fait possible de connaître amour et complicité avec un cheval sans le travailler. Laisser un cheval vivre libre au pré ne signifie pas l'abandonner, je m'occupe énormément de mes chevaux bien sûr! Mais je n'exige plus d'eux soumission, obéissance, etc. Mes chevaux sont en pleine forme physique et morale.

Je serais heureuse de connaître votre position sur l'équitation et la relation homme/cheval. L'avis des personnes néophytes en matière de chevaux et d'équitation me semble, sur beaucoup de sujets, faire preuve de beaucoup plus de recul et de bon-sens que celui de personnes faisant partie d'une façon ou d'une autre du monde du cheval et ayant subi ce véritable lavage de cerceau culturel que cheval=équitation.

Je ne connais rien aux chevaux...

En fait, il me semble justement que monter ton propre cheval n'est pas forcément le faire travailler et en tous cas, ce n'est pas l'exploiter.

Dans la mesure où il y a une réelle relation affective entre ta jument et toi, je pense que des balades (des balades, pas des courses de compétition), peuvent être à la fois un plaisir pour toi et pour ta jument... Non ?

Sinon, pour ce qui est des courses hippiques, ou des chevaux de cirques, je suis contre. A partir du moment où il faut justement exiger obéissance et soumission du cheval, pour en tirer de l'argent, qui plus est, je suis contre. C'est l'exploiter en tant qu'objet de rapport, ce n'est pas respecter l'animal.

Quant à l'exploitation financière de chevaux pour des balades, là, je pense que ça peut être le pire comme le meilleur : tout dépend comment les chevaux sont traités par leur propriétaire.

Par contre, tout comme pour un chien, je pense que c'est mieux pour sa sécurité (et éventuellement celle des humains) si l'animal est éduqué à répondre à certains ordres simples.
Mais exiger soumission et obéissance à d'autres fins que la sécurité, non !

En fait pour tout animal, une chèvre, une poule... je pense qu'il peut y a voir "échange de bon procédé" : leur prendre un peu de lait ou des oeufs pour la consommation courante ne me choque pas si en échange, on leur offre amour et protection.

Pour moi, si tu monte ta propre jument pour des balades, ça revient au même !

Minipousse a écrit:

Je ne connais rien aux chevaux...

En fait, il me semble justement que monter ton propre cheval n'est pas forcément le faire travailler et en tous cas, ce n'est pas l'exploiter.

Dans la mesure où il y a une réelle relation affective entre ta jument et toi, je pense que des balades (des balades, pas des courses de compétition), peuvent être à la fois un plaisir pour toi et pour ta jument... Non ?

Sinon, pour ce qui est des courses hippiques, ou des chevaux de cirques, je suis contre. A partir du moment où il faut justement exiger obéissance et soumission du cheval, pour en tirer de l'argent, qui plus est, je suis contre. C'est l'exploiter en tant qu'objet de rapport, ce n'est pas respecter l'animal.

Quant à l'exploitation financière de chevaux pour des balades, là, je pense que ça peut être le pire comme le meilleur : tout dépend comment les chevaux sont traités par leur propriétaire.

Par contre, tout comme pour un chien, je pense que c'est mieux pour sa sécurité (et éventuellement celle des humains) si l'animal est éduqué à répondre à certains ordres simples.
Mais exiger soumission et obéissance à d'autres fins que la sécurité, non !

En fait pour tout animal, une chèvre, une poule... je pense qu'il peut y a voir "échange de bon procédé" : leur prendre un peu de lait ou des oeufs pour la consommation courante ne me choque pas si en échange, on leur offre amour et protection.

Pour moi, si tu monte ta propre jument pour des balades, ça revient au même !

Je pense tout comme Minipousse !!! merci le copier-coller !!!

Je ne m'y connais pas assez en chevaux pour savoir si ça leur fait du bien d'être "travaillés" ou non mais quand il y a une véritable relation et surtout du RESPECT, le fait d'aller se balader avec son cheval (j'imagine aussi qu'il doit y prendre du plaisir, non ?) ne me choque pas en tout cas.
En tout cas, BRAVO pour ce que tu fais et tes initiatives !!!

Les balades à cheval me semblent en effet être une activité moins néfaste pour le cheval que le saut d'obstacle ou le dressage par exemple. Il reste néanmoins la question des outils nécessaires pour la balade: même dans le cas des cavaliers pratiquant une équitation plus naturelle et montant en licol ou avec une simple cordelette passée autour du cou de leur monture, le sanglage pour faire tenir la selle gêne les chevaux pour respirer, et je ne pense pas que le dos et la colonne vertébrale des chevaux soient physiologiquement "prévus" par la nature pour porter un humain.

Il faut aussi prendre en compte le caractère des chevaux - certains peuvent aimer le travail, mais d'autres non (j'en ai un exemple chez moi! ).

vanille a écrit:

Les balades à cheval me semblent en effet être une activité moins néfaste pour le cheval que le saut d'obstacle ou le dressage par exemple. Il reste néanmoins la question des outils nécessaires pour la balade: même dans le cas des cavaliers pratiquant une équitation plus naturelle et montant en licol ou avec une simple cordelette passée autour du cou de leur monture, le sanglage pour faire tenir la selle gêne les chevaux pour respirer, et je ne pense pas que le dos et la colonne vertébrale des chevaux soient physiologiquement "prévus" par la nature pour porter un humain.

Il faut aussi prendre en compte le caractère des chevaux - certains peuvent aimer le travail, mais d'autres non (j'en ai un exemple chez moi! ).

Dans ce cas, si le cheval n'apprécie pas, c'est mieux de ne pas le monter de force... Peut-être qu'on peut y arriver sans forcer mais avec beaucoup de patience... ?

Et effectivement, la colonne vertébrale d'un cheval n'est sûrement pas prévue pour des cavaliers trop lourds... Mais quelle est la limite ?

Par contre, j'ignorais que le sanglage gênait les chevaux dans leur respiration... Et on ose les faire courir ? C'est encore plus honteux que je ne pensais.

Il y a peut-être moyen de trouver, de fabriquer des systèmes moins gênants ?

Sinon, il ne reste que monter à cru mais je suppose que ce n'est pas facile...

je sais que en guyane, quand j'y étais, on montais les chevaux d'une amie à cru et juste avec rennes autour du cou. Enfin rien en gênait le cheval à part notre corps sur lui. Mias les chevaux en semblaient en aucun cas forcé, car ils trottaient, et galopaient sans y être forcés.

Et dans l'eau, en se baignant, notre poids est moindre.

Si c'est fait comme ca, je trouve que ca peut être plus une complicité qu'un calvère pour le cheval. Bien sur sans le monter tous les jours !

Pour le sanglage, en fait il suffit d'observer ce qui se passe: pour que la selle tienne, il faut quand même sacrément serrer, et la sangle passe juste en regard des poumons et de la cage thoracique du cheval. Le cheval n'étouffe pas bien sûr, mais imaginez-vous courir ou faire des activités physiques avec une sangle qui vous serre la poitrine! Sans compter que l'été lorsqu'il fait chaud, la sangle fait énormément transpirer le cheval, etc.
En ce qui concerne la monte à cru, certains chevaux ont une conformation qui rend cette activité très douloureuse pour eux (saillie des épines vertébrales), et ils ne la supportent pas en général. (ruades, etc, en raison des douleurs)

Dans le cas d'un cheval dont le caractère est d'être placide et de ne rechercher qu'une petite vie tranquille, pourquoi les forcer ou travailler à les faire accepter une activité alors qu'ils sont tout aussi bien tranquilles au pré? En tout cas c'est la question que je me pose...

Hello !

J'ai également exposée mon questionnement dans le topic: vous aimez l'équitation ?

Mon questionnement étant: En sachant qu'être végan engage à ne plus faire de l'exploitation des animaux, l'équitation pose ici un sérieux problème, surtout pour une personne comme moi qui a besoin de ma jument pour vivre.

On me prête aujourd'hui une jument depuis 5 ans. Au fil des années, j'ai tendu vers une auto gestion d'elle même. Je la laisses libre de choisir sa balade en fonction de son humeur/envie. Je n'utilise plus d'outils coercition: plus de mors: soit un licol, soit une longe autour de l'encolure. Et pratiquement plus de selles (appart quand je fais une ballade qui dure plus de 2heures tout simplement pour le confort de son dos et de mon dos).

Elle vit au près 24h/24h avec un pote et un vieux poney. Le box ne sert qu'en cas de gros problèmes (notamment en ce moment avec l'humidité et les décollements de paroi qu'elle me fait à répétition).

j'avoue avoir encore besoin de monter. C'est une sorte de partage avec elle. J'essaye au maximum de pas la contraindre: si elle n'a pas envie de partir en balade, on restera juste brouté hors du près et prendre soin d'elle .

J'ai également refuse les fers. Non pas que c'est contraignant (bien au contraire je crois) mais tout simplement parce que le fer est mauvais pour le pied. Du coup je me suis auto-formée pour la parer.

Mon problème aujourd'hui est que ces propriétaires ne comprennent pas cette façon de fonctionner: laisser le cheval décider, plus de mors....
Notamment en ce moment, où une gamine vient la """monter"""" avec un niveau trop limite.

Pas forcément simple quand on est pris pour des extrémistes.

Pour moi, la liberté d'expression est de mise, donc j'instaure la permanence de liberté.

Bizarrement, elle ne cherche plus à se barrer. Moins tu renforces l'emprise, plus le cheval sait se mettre ces propres limites, j'ai l'impression.

Pour ce qui est du cas de conscience, je suis également persuadé qu'un cheval préfère rester dans son près que se faire monter. Et je crois que c'est largement unanime.
Néanmoins ma jument fait de la fourbure. Et je peux malheureusement pas la laisser sans activités plus d'un mois.
Mais l'exercice se résume à des balades. Rien d'autre.

Je ne sais pas si ça reste de l'exploitation animale. J'essaye au maximum que non. Mais la limite est infime.

Moi ce qui me pose problème et me fait peur. C'est le monde équestre et la généralisation/normalisation des outils de coercitions et notamment des nouvelles méthodes douces.

Et également tout ce qui est débardage à cheval, les peuples où le cheval est encore le moyens de travail/transports....etc.

Et je suis d'accord. La communauté des cavaliers est vraiment sectaire et pas du out ouverte ! !

Ton témoignage est très intéressant, Tya! Ca fait du bien se savoir que quelques personnes quand même prennent du recul et savent porter un regard critique envers des pratiques tellement anciennes qu'elles semblent aller de soi!

Je pense que lorsqu'on commence à prendre conscience du bien être animal, on remet beaucoup de choses en cause....

Je suis à lors actuel dans une position délicate: éthiquement, arrêter le cheval ma paraît tout a fondé, logique et plausible mais personnellement j'ai un peu de mal.
Et puis le fait que la jument n'est pas à moi (entre guillemets bien sur car l'animal n'a pas la notion de propriété, notion complètement débile d'ailleurs) entraîne des conséquences assez dérangeantes pour le principe que je cherche à appliquer: comme l'engagement d'une fille assez jeune et inexpérimentée pour monter la jument lorsque je suis pas là ( dur dur de constater cela)....
J'ai essayé d'expliquer à la gamine les conséquences de l'exploitation de la jument comme elle pense le faire.... Mais elle n'est pas assez sensible... Et puis elle le prend de la façon que je veux l'écarter pour que j'ai la jument rien qu'à moi...
Il est clair que monter à cheval n'a aucun intérêt pour le cheval !

Tu dis avoir déferrer tes chevaux, c'est par choix ou necessité ?

En ce qui concerne le déferrage, c'est à la fois par choix et par nécessité. Il me semble indispensable pour le bien-être des chevaux que ceux-ci vivent en groupe et au pré, et dans ce cas la présence de fers pourrait s'avérer dangereuse (blessures entre congénères, déferrage et plessure si le terrain est profond, etc).
Par ailleurs, après m'être beaucoup documentée sur la question, je suis convaincue de l'effet néfaste de la ferrure sur la santé de nos chevaux. On m'avait d'ailleus prédit catastrophe sur catastrophe lorsque j'avais annoncé que je faisais déferrer mon cehval: il n'en a rien été, et j'ai aujourd'hui une jument heureuse en pleine forme dans ses sabots!

On est d'accord !

vanille a écrit:

Par ailleurs, après m'être beaucoup documentée sur la question, je suis convaincue de l'effet néfaste de la ferrure sur la santé de nos chevaux. On m'avait d'ailleus prédit catastrophe sur catastrophe lorsque j'avais annoncé que je faisais déferrer mon cehval: il n'en a rien été, et j'ai aujourd'hui une jument heureuse en pleine forme dans ses sabots!

Petite question (je n'y connais pratiquement rien en chevaux!): pourquoi ferre-t-on les chevaux si cela présente tant de risques?
Je croyais qu'on faisais cela pour limiter la pousse de la "corne" (c'est le bon mot?) qui finirait par devenir trop longue et les gênerait pour avancer...


Sinon, je suis d'accord avec les avis émis plus haut: il faut trouver le juste milieu entre activité et choix de l'animal. Le laisser dans son pré à ne rien faire, même s'il a de la compagnie. Ce doit être particulièrement triste pour lui. evidemment, chaque cheval réagit différement, mais je suppose qu'en règle générale, ils apprécient une bonne balade. Et les animaux savent très bien montrer ce dont ils ont besoin.

Ne peut-on d'ailleurs pas emmener un cheval en balade et simplement démonter lorsqu'il semble fatigué par le poids du cavalier? En tout cas, c'est ce que moi je ferais si je devais faire un tour avec un cheval.