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 Sauveurs de fauves

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arnelae
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arnelae


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MessageSujet: Sauveurs de fauves   Sauveurs de fauves EmptyVen 2 Sep - 22:35

«Lorsque je mourrai, j'aimerais que les animaux m'emmènent avec eux dans leur paradis.»

Sauveurs de fauves

A quelques bonds de gazelle de Genève, Nicole et Alain Gross adoptent les
lions et les tigres dont cirques et zoos ne veulent plus. Visite guidée du
refuge Panthera.

Cet article ne suffira certes pas pour dresser le portrait d'Alain Gross,
fondateur du refuge Panthera. Pour faire le tour de ce Genevois qui, avec
l'aide de sa femme Nicole, soigne et héberge des fauves à Dingy-en-Vuache en France voisine, il faudrait davantage que quatre pages: un livre, par exemple. C'est qu'au cours de sa vie, l'homme a cumulé les activités dans les domaines les plus divers: l'aviation (il possède une licence de pilote), la navigation (il a longtemps siégé à la Société nautique de Genève) et la course automobile (avec sa femme comme copilote lors de rallyes).

Sans parler de son talent pour les maquettes (celle du cirque Knie est
d'ailleurs exposée à Rapperswil dans le célèbre zoo pour enfants). Comme
l'homme est bavard, les récits captivants se succèdent à vive allure. C'est
toutefois lorsqu'il évoque sa passion première - les animaux - qu'il
s'enflamme le plus. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que le photogra-phe , son assistante d'un jour et le signataire de ce papier, nous
sommes partis à la recherche des tigres et des lions de l'arrière-pays
genevois.

A Dingy-en-Vuache donc, hameau proche de la cité de Calvin mais déjà
tellement «France profonde», Alain et Nicole ont littéralement trouvé refuge dans une ravissante fermette. Certes, l'autoroute passe en contrebas et les avions en phase d'approche de l'aéroport de Cointrin volent bas. Mais il en faudrait plus pour décourager les Gross et leur ménagerie: deux lions, une tigresse, deux chiens et un chat. Des animaux dont plus personne ne voulait.
Les lions ont échappé de peu à la mort dans l'incendie criminel du zoo de la Rasse en Valais. C'était en 1998. La tigresse royale du Bengale provient
d'un cirque. Le dompteur n'arrivait à rien avec elle: Madame ne voulait pas travailler. Le matou, lui, est un chat sauvage qui a fait les 400 coups.

Peu à peu domestiqué, il fait désormais partie de la famille, même s'il ne
s'est pas assagi. Enfin, l'un des chiens a été récupéré sur un balcon,
abandonné par ses maîtres. Seul le vieux chien Circus à la patte traînante
ne fait pas partie de cet inventaire d'animaux à qui l'homme a tourné le
dos. Le couple de Genevois accuse l'administration suisse d'avoir eu raison de leur projet, qui visait à créer un centre didactique où les enfants
auraient pu apprendre à connaître les animaux. Alain Gross rêvait de gosses soignant des ânes, partant en promenade sur des poneys ou admirant de près tigres et lions. Même le voisinage voyait le projet d'un bon oeil: quoi de mieux que des fauves pour intimider d'éventuels cambrioleurs! Les autorités en ont décidé autrement: «Vous n'êtes pas éducateur, qu'ils m'ont dit. Et de toute façon avec tous ces pédophiles...»

Bien des années plus tard, la phrase reste encore en travers de la gorge
d'Alain Gross. Du coup, le couple et sa ménagerie se sont exilés en France.
«J'y ai été accueilli comme jamais je ne l'ai été dans mon pays», remarque avec regret Alain Gross. Le projet de ferme pédagogique reste dans les tiroirs. Les Gross décident de se concentrer sur le simple hébergement des fauves. Ce qui demande déjà un engagement impressionnant.

De longues journées

Alain et Nicole se lèvent chaque matin à 5 h pour nourrir les bêtes et
nettoyer les box. Ensuite, ils partent à Genève. Tous deux y travaillent à
100%. Lui possède un magasin d'appareils vidéos et de caméra de
surveillance. Elle s'occupe du secrétariat d'une régie de la place. Le soir,
le couple sert à nouveau le roi des animaux et sa cour. Les journées sont
longues.

Les vacances inexistantes, mais ce n'est pas grave «car je me sens bien
ici», assure Nicole.

Pour les Gross, il n'est toutefois pas question d'abandonner - même s'il
leur arrive de passer pour des incompris - y compris de leur fille de 35 ans qui ne vient plus guère les voir à Dingy-en-Vuache...

Du coup, forcément, se pose la question de la succession. Alain a 60 ans et Nicole 58. «Nous aimerions bien sûr que tout cela continue. Il ne s'agit pas d'une simple collection d'animaux. Si nous avions simplement voulu admirer des fauves, nous aurions voyagé à travers le monde.» Non, la démarche est plus profonde et prend racine au plus loin qu'Alain se souvienne. «Petit, je soignais déjà mes ours en peluche. Ensuite, j'ai voulu commencer une formation de vétérinaire.

Malheureusement, mes parents n'avaient pas assez d'argent.» L'idée - une
obsession à vrai dire - ne le quittera jamais. De tout temps, le cirque le
fascine. Non pas le métier de dompteur: «Je n'ai pas envie de mettre des
habits de lumière. Et puis, pour être dompteur, il faut être beau!» Mais la
profession de soigneur: «Mon rêve est de donner le biberon à des petits.
Puis de leur caresser le ventre pour les aider à digérer. Ensuite, de les
voir grandir et, une fois adulte, de leur dire: mon grand, tout ça, c'est à
moi que tu le dois!»

Les risques d'une passion

Alain Gross sait prodiguer des soins comme peu. Il est l'un des rares à oser prendre la température d'un lion en lui introduisant un thermomètre dans le rectum! Lorsqu'un jour le vétérinaire du Knie a appris la nouvelle, il est tombé à la renverse: «Sûr qu'il va se faire dévorer!» s'est-il exclamé avec un fort accent suisse-allemand. Non, Alain Gross est toujours en vie. A peine a-t-il été une fois blessé par la tigresse. Une morsure à la main - «une douleur intolérable!»

Le Genevois fait preuve d'expérience.

Tout d'abord un certificat suisse de capacité pour détention d'animaux
sauvages et un diplôme français équivalent qu'il a obtenu «avec les
félicitations du jury». Par ailleurs, il peut s'exercer sur son chat.
«J'arrive à lui mettre des gouttes dans les yeux tout en le faisant
ronronner! Avec moi, il ne bouge pas. Je sais lui parler.» Lorsque le talent
d'Alain atteint ses limites, il fait appel à vétérinaires ou rebouteux: «Un
type qui avait «le secret» est parvenu à guérir un lion.

Malheureusement, il est décédé avant de transmettre son don à ses fils.» Les fauves chouchoutés d'Alain Gross vivent ainsi plus longtemps que les animaux en liberté. Et c'est de vieillesse qu'ils meurent alors. «Le lion King s'est éteint sur mes genoux», se souvient Alain, encore ému. Il aura pourtant tout essayé, s'acharnant à le sauver. En vain. Seule sa femme est finalement parvenue à le raisonner: «Laisse-le partir...». Le rêve ultime d'Alain Gross? «Lorsque je mourrai, j'aimerais que les animaux m'emmènent avec eux dans leur paradis.»

Pierre Wuthrich


Combien ça coûte?

Accueillir des fauves chez soi coûte beaucoup en temps, en énergie et, bien sûr, en argent. Chaque jour, un animal dévore dix kilos de viande fraîche que les Gross achètent aux abattoirs de Genève pour un montant d'environ 15 francs par bête.

Le dimanche, les félins ont droit à un mélange d'oeufs et de crème à café
(environ 10 francs par animal). Les honoraires des contrôles de routine du
vétérinaire se montent à près de 500 francs par an. Dans leur budget, Alain et Nicole comptent également les assurances RC obligatoires: 300 francs par fauve.

A cela s'ajoute les frais courants d'exploitation d'eau (lavage et entretien
des box), d'électricité (éclairage et ventilation) et de chauffage (en
hiver). Faute de moyens - le refuge Panthera ne reçoit pas de subvention -, les Gross ne peuvent plus accueillir d'autres bêtes bien qu'ils possèdent du terrain en suffisance.

Du coup, la liste d'attente est longue: un dompteur de Dijon aimerait se
débarrasser de deux tigres de Sibérie. La famille Bouglione et un Allemand propriétaire de fauves ont également pris contact avec les Gross.

Vos dons sont les bienvenus au CCP Genève Association Panthera II
85-203942-0.

Informations supplémentaires: www.refuge-panthera.com
http://www.migrosmagazine.ch/index.cfm?id=9268
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http://againstsuffering.over-blog.com/
 
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