l'hérédité en ce qui concerne les maladies mentales

je poste sur un sujet qui me préoccupe depuis quelques années. Comme vous le savez pour la plupart d'entre vous j'ai appris quand j'étais enceinte que le père de mon fils était schizophrène. J'entends de nombreuses choses contradictoires concernant l'hérédité. Certains psy disent qu'il n'y a pas de risque d'autres qu'il ya 30% de risques que l'enfant soit schizophrène aussi.
Je ne sais pas trop quoi penser. Je me dis que si mon fils est elevé dans un milieu sain et qu'il ne souffre pas de la schizophrénie de son père il n'y a pas de risques qu'il le soit aussi. Vous pensez quoi de tout ça?

Ma mère est schizophrène donc ce sujet me préoccupe aussi. Officiellement rien n'est établi, on ne sait pas si c'est génétique ou dû à un problème dans le développement psychique.

Je m'inquiète un peu, d'autant plus que j'arrive dans les âges concernés par un déclenchement, mais je n'ai présenté aucun signe précurseur donc ça me rassure dans une certaine mesure.

Ce qui me rassure aussi c'est mon demi-frère (par mon père, donc pas de lien avec ma mère) qui est schizophrène aussi et qui après une adolescence très très difficile et auto destructrice à aujourd'hui une vie heureuse, il n'a plus aucun symptômes, plus de traitement, il à une femme et un fils, un travail et tout se passe bien. Il voit son psychiatre régulièrement et c'est le premier à demander à reprendre un traitement léger quand il ressent de légers troubles puis il l'arrête progressivement avec le suivit du psy.

Donc la schizophrénie, on peut vivre avec, on peut construire une vie heureuse et normale. Je dit on peut parce que ce n'est pas le cas de tout le monde et cela n'a pas été le cas pour ma mère.

Personnellement j'ai décidé de ne pas transmettre mes gènes pour ce problème mais aussi parce que je suis myope comme une taupe, avec un souffle au cœur et que du diabète traine salement dans ma famille. Aussi pour des questions d'histoire personnelle et familiale je pense. J'ai la chance d'être gay donc ce sera une FIV avec gamète de ma femme, je pourrai avoir un bébé sans me sentir coupable et égoïste (je ne juge pas pour les autres, mais moi je me serai sentie comme ça).


Je te conseille d'élever Noé sereinement, tu connais les symptômes précurseurs donc si à son adolescence tu soupçonnes quelque chose tu pourra l'orienter plus facilement.

Et surtout par rapport à son papa, même si c'est dur, essaye de garder le lien, je te le dit en connaissance de cause

ah oui c'est sûr pour le lien, je tiens à ce qu'ils en gardent un même si mon copain trouve qu'il faudrait couper les ponts. Je pense aussi que c'est primordial la façon de gérer la maladie. Je pense que mon ex aurait eu une vie plus simple et ferait moins souffrir son entourage si il n'était pas dans le déni.
Ton demi-frère doit être quelqu'un de très mûr pour gérer la maladie comme ça, c'est admirable.

Il est passé par des phases de déni aussi, plusieurs hospitalisations sous contraintes pas très drôles. Couper les ponts ce n'est vraiment pas une bonne idée. J'ai bien géré la maladie de ma mère parce que mon père à toujours veillé à ce que je puisse voir ma mère régulièrement, elle venait à la maison ou il m'emmenait dans les structures de soins diverses. Je ne dit pas que c'était drôle mais au moins je ne me suis pas posé 100 questions sur la situation en imaginant des horreurs.

Les enfants s'adaptent très bien, ils comprennent souvent plus vite que les adultes. Si tu lui explique que son papa est malade, pourquoi il a telle ou telle réaction, il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Au pire, si tu vois qu'il en souffre, il faudra espacer le temps que ça aille mieux.

Ca me fait penser à ce que j'ai vu récemment à la télé: un psychiatre disait à un père schizophrène qu'il ne fallait pas parler à son fils de la maladie à cause des risques d'hérédité. Il disait que l'enfant ferait plus tard la distinction entre les bons côtés de son père et la maladie. Je ne suis pas du tout d'accord, je trouve qu'il faut mieux en parler surtout que mon ex est aussi bipolaire et quand il est en crise il est très agressif alors mieux vaut savoir pourquoi, enfin je trouve.

On ne m'a pas dit que ma mère était malade mais je m'en suis bien rendue compte et le jour où j'ai entendu le nom de sa maladie pour la première fois (je devais avoir 13 ans ) ça m'a fait un bien fou d'enfin pouvoir nommer et comprendre. Je ne suis pas une spécialiste, mais j'aurai bien aimé qu'on me le dise dès le début

je comprends ça, et ça permet de faire la part des choses