le dimanche 29 août 2010
Le silence des écologistes politiques
Enfin, sortant de l’enfance, des querelles égotistes, du syndrome de la
secte des coupeurs de têtes qui dépassent, les écologistes politiques,
apprenant à aimer leurs diversités, envisagent de s’unir pour qu’à défaut du
pouvoir du meilleur soit écarté le pire des pouvoirs.
Réjouissons-nous de cette maturité politique qui enseigne que les loups
chassent en meutes et que conquérir une Assemblée Générale ne sera jamais
qu’un jeu d’étudiants.
C’est l’Etat qui importe puisqu’il s’agit de changer les lois et règlements
en faveur du vivant.
Puisque nous aimons la biodiversité, nous ne pouvons que considérer avec
faveur les nuances et même les oppositions susceptibles de cohabiter dans
une nébuleuse écologiste.
Et puis, ceux que les médias choisissent comme interlocuteurs ne manquent
jamais d’énoncer d’excellentes propositions.
Ce qui me dérange n’est pas ce qu’ils disent, mais ce qu’ils taisent.
Les mots « chasse » «torture tauromachique », « bien-être animal » sont
absents de leur vocabulaire.
Seraient-ils, nos champions des micros et des plateaux télévisés, des
opportunistes craignant de perdre quelques voix arriérées que de toute façon
ils n’auront jamais ?
L’écologie serait-elle, pour eux, ce que le socialisme ou la liberté sont
pour d’autres ?
des étiquettes, des invocations pieuses, des astres froids, des paravents
d’ambitions carriéristes.
Nous assistons dans le débat public, à un abaissement et affadissement de
l’échange idéologique au nom du consensus, du pseudo-réalisme, du refus de
la confrontation des convictions.
La gauche et la droite feignent trop souvent d’être de gauche et de droite
mais derrière les postures ne se coulent que les intérêts contraires des
salariés, pour les uns, des employeurs, pour les autres.
Si l’écologie ne pense pas le rapport au vivant, elle n’a pas de raison
d’être.
Si elle n’est qu’une générosité anthropocentrique, elle peut disparaître au
profit de la sociale-démocratie.
Pour nous, biocentristes, si l’écologie est nécessairemen cette volonté
d’adoucir, pour les humains, une société féroce de compétition qu’imposent
les tenants du Marché, de la domination, de « l’effort » et des « forces
vives », elle est davantage.
Cette aspiration sociale est nécessaire, pas suffisante.
Car, point n’est besoin d’être écologiste pour être attaché à cet
adoucissement du sort des hommes, à la justice, à la liberté individuelle
qui n’est pas celle « d’exploiter ».
Le sort de la Nature, la condition animale participent de nos préoccupations
fondamentales et spécifient notre pensée.
les pusillanimités, sur ces thèmes essentiels, des débatteurs officiels font
peine à observer.
L’abolition de la cruauté envers le vivant, le respect dû à la diversité
biologique n’accèdent pas au rang de débat médiatique.
Si ce silence perdurait, il est acquis que l’écologie politique n’aurait
aucun avenir faute d’avoir une spécificité la distinguant d’un progressisme
généreux mais dépourvu d’audaces conceptuelles dans l’ordre éthique.
Y aura-t-il un courant écologiste à EUROPE ECOLOGIE ?
La réponse ne va pas de soi.
Pour l’heure, nous aimons ce qu’énoncent les géniteurs de la nébuleuse en
gestation mais nous déplorons leurs silences.
Nul ne disconviendra de la nécessité de nettoyer les écuries d’AUGIAS
c’est-à-dire de lutter contre les paradis fiscaux et l’affairisme indécent,
mais une saine opération « mani pulite » ne suffit pas à faire une politique
écologiste.
Changer le rapport au vivant reste notre raison d’agir.
Un parti animaliste ?
Ce serait absurde.
Le champ politique implique une globalité, une cohérence, un élargissement
excluant une quelconque monomanie.
Il ne s’agit pas d’opposer mais de réconcilier l’humain et le vivant ce qui
passe aussi par une élévation du degré d’empathie au sein de l’espèce
humaine.
Vaste et exaltant programme !
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ËTRES SENSIBLES ET DES EQUILIBRES NATURELS.
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"L’animal ne demande pas qu’on l’aime, il demande qu’on lui fiche la paix"
Théodore Monod
http://www.ecologie-radicale.org/index.html
http://www.chasse-a-courre.com/