La fourrure reprend du poil de la bête (19/10/2005)
Les ventes ont augmenté de 2,8% l'an dernier par rapport à 2003
BRUXELLES La fourrure est à nouveau de sortie. Les campagnes contre le port des articles vestimentaires réalisés à partir de robes animales n'auront pas eu raison du marché. Celui-ci semble se porter plutôt bien depuis une demi-douzaine d'années, si l'on en croit la Fédération belge de la fourrure.
Au niveau mondial, la vente de fourrures a augmenté de 2,8% par rapport à 2003, après une croissance cette année-là de l'ordre de 2%. «Cette tendance à la hausse, nous l'enregistrons depuis la fin des années nonante», souligne Diederik Vandervennet, secrétaire de la Fédération belge de la fourrure.
«Dire que la fourrure revient en force n'est donc pas vraiment correct. La
fourrure n'est jamais partie. A l'échelle de la Belgique, les chiffres de
vente sont stables depuis au moins une douzaine d'années. Et pour constater une chute, il faut remonter aux années 80.» Les actions de protestation à l'échelle internationale ne semblent pas avoir eu raison d'un secteur qui veut se professionnaliser et ne plus véhiculer une image de sans-pitié. Si la fourrure devient respectable, c'est qu'elle sait aujourd'hui se vendre dans les médias. «Quasi tous les grands créateurs de mode, qui ne viennent pas de notre secteur, présentent aujourd'hui des articles en fourrure», fait remarquer M. Vandervennet. «La fourrure est présente dans toutes les collections. La fourrure se retrouve même dans la grande distribution alors que, là non plus, ce n'est pas une spécialité.» Il faut dire que le client ne veut plus être dupe. Fini le synthétique, l'exigence réclame du vrai, de l'authentique. Une qualité qui doit se voir et produire ses effets en termes de présentation et de protection contre le froid. «La vente de fourrure synthétique a fortement diminué. D'ailleurs, les deux producteurs belges ont fait faillite.» Ne restent en amont que les maîtres de la matière: de 60 à 75 magasins de détail spécialisés et une vingtaine d'artisans fourreurs qui travaillent le produit de leurs mains. «Mais je pense que, d'ici à quelques années, le métier d'artisan fourreur ne va plus exister en Belgique. La confection se fera à l'étranger, en Chine par exemple, où le coût de la main-d'oeuvre est moins élevé.» Finalement, qu'aime-t-on porter sur ses épaules? Le lapin est redevenu très tendance. «Il y a comme un cycle de 20 ans pour le lapin. Il faut dire que le lapin n'est pas cher. Il a remplacé les imitations. La vraie fourrure de lapin a plus d'élasticité, de chaleur.»
Prix d'un manteau: entre 375 et 750 euros. Le lapin a la cote mais le
talonnent le rat musqué et l'agneau retourné.
K. F.
La Dernière Heure 2005
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l?id=132295