Lutte antihormones: voici les résultats 2004
Quatorze inspecteurs menacés (26/10/2005)
BRUXELLES En 2004, 14 inspecteurs spécialisés dans la lutte contre les
hormones ont été menacés. Il s'agit d'un membre de l'Unité nationale
d'enquête et de 13 inspecteurs de l'Agence fédérale pour la sécurité de la
chaîne alimentaire (Afsca). Selon le rapport annuel 2004 de la Cellule
multidisciplinaire Hormones, ces menaces s'expriment «essentiellement par une violence verbale ainsi que par des formes légères de violences physiques et de vandalisme (rayures sur les véhicules, pneus crevés)». Mais une menace «concrète et grave» a tout de même concerné un agent à la suite du prélèvement d'un échantillon suspect dans une entreprise.
Si 2004 marque une recrudescence des menaces contre les enquêteurs
antihormones par rapport à 2003 (8 cas seulement), le nombre de faits a
fortement chuté en comparaison avec la situation en vigueur au milieu des
années 90: 35 faits de menaces en 1996, 22 en 1997, par exemple.
Les menaces sont chaque fois analysées par le ministère de l'Intérieur, qui
donne, si nécessaire, des consignes de protection à la police locale.
Sur le terrain, la lutte contre le trafic d'hormones continue. Mardi,
environ 80 agents des polices fédérale et locale ont effectué des
perquisitions dans 27 endroits différents de Flandre occidentale, Flandre
orientale et Brabant flamand. Six vétérinaires et plusieurs agriculteurs ont
été entendus. Selon le parquet de Courtrai, l'enquête vise particulièrement
un groupe de six vétérinaires de Roulers. Ils auraient vendu des médicaments et hormones à des agriculteurs sans examiner les animaux.
L'an dernier, l'utilisation d'hormones pour l'engraissage du bétail est
restée limitée, explique la Cellule, avec 34 faits de trafic et 34
échantillons positifs. Mais il apparaît que les éleveurs véreux utilisent
des substances plus difficilement détectables, souvent d'origine naturelle.
Dans 85 cas en 2004, les laboratoires ont repéré quelque chose d'anormal, sans pouvoir déterminer s'il s'agissait d'une infraction.
En 2004, 36 affaires d'utilisation d'hormones illégales ont été jugées par
les tribunaux belges. Les affaires concernaient 68 prévenus. Vingt-cinq
personnes ont été condamnées à un total de 15 ans et 8 mois de prison ferme, 13 ans et 3 mois de prison avec sursis. Trente-huit prévenus ont écopé d'amendes pour un montant total dépassant 1,5 million d'euros. Cinq véhicules et plus d'un million d'euros ont également été confisqués.
Benoît Franchimont
© La Dernière Heure 2005