Pour info, un article extrait du journal La Dépêche du dimanche 30 octobre, page 6 nationale: Santé.
Le nombre de personnes qui se prêtent à des recherches biomédicales est en baisse en France.
Recherche volontaires pour la médecine
Laboratoire recherche 4 000 volontaires agés de plus de 67 ans: cette
annonce vient d'être passée par le groupe pharmaceutique Pierre Fabre qui lance une étude sur la prévention de la maladie d'Alzheimer dans le Tarn-et-Garonne. A Toulouse, 136 personnes testent un vaccin contre le sida.
Chaque année, quelque 600 000 français se prêtent à des recherches
biomédicales. Ils sont en parfaite santé, ou bien malades. Testent des
nouveaux médicaments, du matériel, ou participent à des études
physiopathologiques. Le nombre de ces volontaires est en baisse.
"Dans d'autres pays, le fait de se prêter à des recherches biomédicales est parfois une façon d'accéder aux soins", souligne le Pr Sylvie Hansel,
présidente du Comité consultatif de Languedoc- Roussillon. Aux Etats-Unis,
où 15% de la population ne bénéficient d'aucune protection sociale, nombreux sont ceux qui acceptent de tester des nouveaux médicaments pour être sûr d'être soignés. Les essais thérapeutiques étant rémunérés, certains deviennent d'ailleurs de véritables "cobayes" de la science.
Pour éviter ces dérives, en 1988, le Pr Claude Huriet, président de la
fondation Marie Curie, avait fait adopter une loi sur la protection des
personnes qui participent aux recherches biomédicales. La France est ainsi
devenue le pays qui encadre le mieux ces essais. L'Union européenne s'est inspirée de cette loi pour harmoniser les législations; un nouveau texte, adopté le 9 aout 2004 par le Parlement français, va légèrement modifier la loi Huriet.
Les comités consultatifs de protection des personnes dans la recherche
biomédicale (CCPPRB) sont appelés à devenir les Comités de protection des personnes (CPP), et auront un role de décision, à parité avec l'agence de sécurité sanitaire, l'Afssaps. Les associations de malades siégeront dans ces comités.
Pour le médecin toulousain Michel Sixou, président de l'un des deux comités consultatifs de Midi-Pyrénées, la confrontation entre "la société civile" et la communauté médicale est "enrichissante": "il n'y a pas de recherche scientifique valide sans éthique". Le Pr Huriet déplore pour sa part que la nouvelle loi ne fasse plus la distinction entre "bénéfice individuel direct" et "sans bénéfice individuel direct", et n'évoque désormais que le terme de "balance bénéfice risque", difficile à évaluer, selon lui, pour des non-spécialistes dans le cas de nouvelles molécules par exemple.
Au Centre d'investigation clinique du CHU de Toulouse, à Purpan, le Dc
Fabienne Calvas ne redoute pas le manque de volontaires: "L'entourage des malades, en milieu hospitalier, est sensibilisé aux problèmes de la
recherche, à la nécessité d'améliorer les traitements. Nous avons un
personnel très bien formé qui veille au confort et la sécurité des personnes accueillies".
Pour des raisons de confidentialité, et de concurrence, les locaux du CIC,
situés au premier étage du pavillon Riser, sont sécurisés. Trois chambres
assez spacieuses accueillent les volontaires, sains ou malades. Des
recherches y sont menées sur l'obésité, les pathologies du système nerveux, les maladies cardiovasculaires, etc.
Quant aux recherches sur la cosmétique, qui ne nécessitent aucune
hospitalisation, elle ne manquent pas de peau... Les volontaires se
bousculent: "j'ai tout essayé!", s'exclame Marie. Cette Tarnaise de 45 ans a testé des anti-rides, des crèmes hydratantes, amincissantes,
raffermissantes, plusieurs shampoings... Déprimée, Marie avait accepté un
protocole sur un nouveau médicament: c'était le Prozac, mais elle
l'ignorait. "je pensais qu'on m'avait donné un placebo".
2400 euros par an.
Pour éviter le commerce du corps, la loi française encadre strictement les
essais thérapeutique. Les volontaires sains sont inscrits dans un fichier
national; ils ne peuvent accepter plusieurs protocoles en même temps. Les
indemnisations auxquelles ils ont droit ne peuvent excéder 2400 euros par
an.
Les volontaires sont protégés par le secret médical. Avant d'accepter de
participer à un travail de recherche, ils prennent connaissance du protocole et savent très exactement à quels tests ils seront soumis. Ils bénéficient d'une assurance et d'une assistance médicale continue.