Un million de poulets abattu en Chine
Pr info: On tue 730 millions de poulets par an en France.
Un million de poulet abattu en Chine, c'est le nombre de poulets
abattus en une demi-journée en France.
http://www.lefigaro.fr/sciences/20051107.FIG0064.html?080359
Un million de poulets abattu en Chine
Grippe aviaire Les autorités chinoises ont réagi rapidement pour contenir le quatrième foyer du virus H5N1 découvert en moins de trois semaines.
Jean-Michel Bader
[07 novembre 2005]
LA CHINE se mobilise pour tâcher de circonvenir le redoutable virus
H5N1 «souche asiatique», qui fait des ravages depuis 2003 en Asie du
Sud-Est. Le quatrième foyer animal chinois découvert en trois
semaines en Chine – après celui de Mongolie intérieure (nord), de
l'Anhui (est) et du Hunan (sud) – a en effet tué 8 940 poulets dans
le petit village de Badaohao dans le comté de Heishan de la province
de Liaoning, ainsi qu'une vingtaine de pies et d'oiseaux migrateurs
présents dans la région. Le village se situe en effet sur une des
voies principales de migration entre l'Asie du Sud-Est et l'Australie.
Après la mort de près de 6 000 oies et mouettes sur le lac Quinghai,
au nord-ouest de la Chine (près du Tibet), les autorités chinoises
craignent que les oiseaux migrateurs ne transportent le virus H5N1
dans tout le pays. L'Agence China News Service a annoncé qu'un
million de volailles allait être abattu ; plus de 3 000 membres de la
Police armée populaire, une unité de l'Armée populaire de libération,
ont établi un périmètre d'isolement et vont participer à l'abattage.
Un communiqué du ministère de l'Agriculture annonçait hier que 369
000 oiseaux ont été tués dans un rayon de trois kilomètres autour du
foyer. Et près de 14 millions de volailles ont été vaccinées autour
de ce périmètre. Le vice-premier ministre, Hui Liangyu, qui a invité
des experts de l'Organisation mondiale de la santé en Chine,
annonçait hier que son pays «ne pouvait baisser la garde ou abaisser
sa vigilance».
D'ailleurs, à Pékin, une nouvelle loi entrée en vigueur hier punit
d'un emprisonnement de quinze jours maximum et d'une amende de 200
yuans (21 euros) les fermiers qui refuseraient de faire vacciner
leurs volailles. Et les bureaux centraux de l'agriculture et de la
sécurité veulent atteindre une couverture vaccinale de 100% des
oiseaux dans la capitale, Pékin.
Par ailleurs, le ministère chinois de la Santé n'excluait pas hier
que la grippe aviaire puisse être la cause de la mort d'une
adolescente de 12 ans dans la province du Hunan. La mort avait été
révélée fin octobre par le quotidien de Hongkong South China Morning
Post. La jeune fille aurait mangé un poulet mort de la peste aviaire
et était décédée peu d'heures après son admission à l'hôpital pour
enfants de Changsha, dans un tableau fébrile. Alors que l'agence
Chine nouvelle avait affirmé que des tests préliminaires s'étaient
révélés négatifs, l'OMS a malgré tout réclamé des précisions. En
effet, s'il s'avérait que le H5N1 est en cause, ce serait le premier
cas officiel humain en Chine.
Une aide de 500 millions de dollars
La transmission de l'oiseau à l'homme avait déjà été évoquée ; en
2003, deux cas humains de grippe aviaire (dont l'un mortel) dus au
virus H5N1 hautement pathogène endémique avaient été trouvés chez les
membres d'une famille de Hongkong qui avait auparavant voyagé en Chine.
S'il s'avère, comme le prétendent les autorités chinoises, que «la
cause de la maladie est difficile à confirmer», parce que les
laboratoires experts manquent, les Chinois peuvent soit s'adresser
aux antennes locales des centres de contrôle et de surveillance des
maladies, les CDC américains, soit au laboratoire de référence de
l'université de Hongkong, qui disposent des méthodes d'analyses (en
particulier génétiques) et des souches de référence pour confirmer le
diagnostic.
Bernard Valat, patron de l'Organisation mondiale de la santé animale
(OIE), estimait hier que la décision de la Banque mondiale d'accorder
une aide à hauteur de 500 millions de dollars était «extrêmement
encourageante». M. Valat a rappelé, en préparation de la conférence
de l'OMS qui débute aujourd'hui à Genève, que «sur cent soixante-sept
pays membres de l'OIE, cent vingt n'ont pas» les moyens d'indemniser
les éleveurs. Or, l'épizootie aviaire actuelle «est sans précédent».
Le virus «est très agressif, y compris vis-à-vis des oiseaux sauvages. Il y a probablement des centaines de milliers de contacts entre ce virus et l'homme...».