Pirate contre pirates
Paul Watson part en guerre contre les baleiniers japonais
Dès le 5 décembre 2005, le Farley Mowat, affrété par l'organisation Sea Shepherd, s'en ira naviguer dans les eaux froides de l'Antarctique afin d'y empêcher les opérations de chasse à la baleine menée par la flotte japonaise. Celle-ci, on le sait, s'est décernée le droit de massacrer 935 petits rorquals, soit le double des prises de l'année dernière, parmi d'autres victimes.
Le Farley Mowat ne manquera pas de croiser sur sa route les deux navires de greenpeace, dont on peut supposer que le comportement sera moins agressif que celui du célèbre «pirate» Paul Watson.
Mais comme le déclarait celui-ci :
«Les chasses japonaises sont totalement illégales. Pour arrêter des pirates, eh bien, vous avez besoin d'autres pirates !»
Cette année, l'association Sea Shepherd fera appel à un hélicoptère pour repérer les tueurs japonais à distance. Ceux-ci seront équipés d'un navire-usine (où les baleines sont débitées vivantes à la scie sauteuse), de quatre baleiniers et d'un bateau de reconnaissance.
http://www.whale100000.org/
Un texte de Paul Watson contre la pêche à la baleine ( 27.11.05 )
«Dans les océans nage une créature merveilleuse dotée d'intelligence, qui se déplace dans les profondeurs sereines des eaux bleues avec une grâce tranquille.
Cet être vit au sein de communautés hautement complexes, socialement interdépendantes, communiquant l'une avec l'autre dans une langue musicale constituée de sons qui s'étendent bien au-delà des faibles capacités sensorielles des humains.
Les grands cétacés constituent la forme de vie la plus gigantesque qui se soit jamais développé sur cette planète, mais ce sont aussi eux qui possèdent les cerveaux les plus grands et les plus complexes qui aient jamais vu le jour depuis que la vie est apparue sur notre planète bleue, il y a quelques trois milliards d'années.
Il y a bien d'autres choses, d'ailleurs, que nous ne comprenons pas lorsque nous envisageons ces créatures sous l'angle de nos priorités anthropocentriques.
Nous ne voyons pas, par exemple, que le monde des baleines est en train de disparaître et que nous sommes en train de les effacer à jamais de cette fantastique «fabrique de vie» que sont nos océans.
Le puissant Cachalot, la gigantesque Baleine Bleue, l'incroyable Baleine à Bosse, les étranges Baleines à bec, les Baleines Grises nomades, les Baleines des Tropiques et les Petits Rorquals ont enduré pendant des siècles des souffrances inimaginables. Pendant des siècles, nos harpons cruels leur ont déchiré la peau, éclaté les organes et brisé les os, ils ont fait couler leur sang chaud dans la froideur tombale de la mer silencieuse.
Ces massacres ininterrompus ont mené à l'extinction totale certains de ces doux géants, telle la Baleine franche de l'Atlantique grise ou celle du Golfe de Gascogne.
La plupart des autres espèces sont aujourd'hui sur le point de disparaître.
Pourtant, malgré ce désastreux bilan, les massacres continuent.
Des pays comme la Norvège ou le Japon persistent à mener ces abattages impitoyables et insensés, poursuivant leurs malheureuses victimes jusqu'aux confins de la Terre.
En 1975, un cachalot blessé à mort a épargné ma vie, malgré l'agonie atrocement douloureuse que lui infligeait un harpon explosif reçu en pleine tête. Assis dans mon canot gonflable, j'ai plongé mon regard au fond du sien tandis qu'il s'éteignait à un mètre de moi et j'ai compris alors qu'il y avait un esprit dans ce grand corps intelligent.
Cela a changé ma vie pour toujours.
Au départ, le grand cétacé avait attaqué mon bateau, après qu'il eut été frappé à la tête par ce harpon-grenade soviétique. Son corps s'est redressé hors de l'eau, me dominant de toute sa hauteur et prêt à m'écraser de son poids énorme en tombant.
Mais dans cet oeil unique tourné vers moi, j'ai vu briller l'éclair d'une reconnaissance.
Nous venions juste d'essayer d'arrêter le tir du harpon mortel et je crois que le cachalot l'a vu, qu'il a compris.
Avec un énorme effort, il a fait en sorte de retomber de côté dans la mer et j'ai vu son oeil, qui me regardait toujours, disparaître sous la surface de l'eau. Le cachalot venait de mourir.
C'est à ce moment-là que j'ai pleinement réalisé à quel point la chasse à la baleine était une folie.
A quel point le fait de prendre avec arrogance une telle vie, d'effacer en toute ignorance une telle intelligence, de détruire une si poétique beauté constituait un blasphème ignoble.
La pêche à la baleine à laquelle nous nous opposons aujourd'hui représente une violation délibérée du droit international. C'et un crime contre la Nature et contre l'Humanité, qui se perpétue grâce aux pressions commerciales, politiques et diplomatiques du Japon. Ce commerce de viande de baleine persiste également du fait du manque de volonté des autres nations qui n'osent pas se lever pour rappeler au Japon le respect de la loi.
Les baleiniers japonais se moquent aujourd'hui totalement du Droit International relatif à la conservation des espèces.
Comme les océans seront tristes et vides, privés de leurs baleines !
Notre aliénation à l'égard de la nature sera totale si nous continuons à exterminer ces beaux géants uniques au monde.
La vérité est que si nous ne pouvons sauver les baleines, nous ne pourrons pas nous sauver nous-mêmes".
Lire en anglais :
The 2005 and 2006 Campaign to Defend the Whales
http://www.seashepherd.org/whales/whales.html
http://www.nzherald.co.nz/section/466/story.cfm?c_id=1501010&ObjectID=10357043
_________
Yvon Godefroid
Dauphins Libres
http://www.dauphinlibre.be/watson2005.htm