J'aimerais avoir votre avis sur ce qui suit...
Source : http://www.veganimal.info/article.php3?id_article=480
Le marasme du mouvement anti-fourrure
Dossier compilé par Virginie Bronzino Depuis la fin des années 90, le commerce de la fourrure, alors moribond, a fait un come-back spectaculaire. La raison principale est économique :
la fourrure est devenue bon marché parce que surabondante, "grâce" à l’OMC et sa
mondialisation de l’exploitation des animaux (humains et non-humains).
Parallèlement, les associations de protection animale qui avaient marqué des points dans les années 80 et début 90, ont, depuis, perdu de leur
crédibilité et efficacité à cause de tactiques au
goût douteux et d’une
compassion sélective envers certaines espèces animales :
"Plutôt à poil qu’en fourrure"Le slogan "plutôt à poil qu’en fourrure", beuglé par les mêmes célébrités qui reportaient de la fourrure l’année suivante, a participé à
discréditer le combat anti-fourrure en lui donnant un caractère
futile et trivial. De plus,
le message ambigu de "Plutôt à poil qu’en fourrure" joue sur le mauvais goût et une vulgarité racoleuse au lieu de privilégier un discours clair basé sur l’éthique.
Depuis que des groupes comme PeTA utilisent des femmes nues dans les campagnes contre la fourrure, l’industrie de la fourrure est plus forte que jamais (1). À méditer.
4 femmes et 1 homme en petites culottes (string pour le garçon) ont défilé à la manif "anti-fourrure de chat et chien" du 26 novembre 2005 organisée par l’association Afipa Comment réclamer un traitement éthique de l’animal et utiliser les humains comme de la chair fraîche pour racoler les médias ? J.P. Goodwin, fondateur de Coalition to Abolish the Fur Trade, a aussi sévèrement critiqué les méthodes triviales de PeTA basées sur l’exploitation du corps de la femme au lieu de parler des animaux.
Faut-il exploiter les humains pour dénoncer l’exploitation animale ? "Il est temps de dire non à ceux qui lancent des tartes, qui déversent du fumier, aux mannequins nus et de reparler des animaux". J.P. Goodwin pense à juste titre que des campagnes efficaces contre la fourrure doivent se concentrer sur les animaux. Ses commentaires peuvent être lus en cliquant ICI
"Une femme dans un manteau de fourrure, ça fait pétasse" (*)
(*) Propos tenus par Nicolas Biscaye président de l’Afipa, lors de l’émission de france2 "On a tout essayé" du 3 octobre 2005.
Et si porter un manteau de fourrure, ça faisait classe, ça serait acceptable ? (Réflexion d’Isabelle Alonso sur son site en commentant l’intervention de monsieur Afipa).
Le ground zero du militantisme anti-fourrure : Depuis plusieurs années et sans un certain relent misogyne, des associations de protection animale argumentent contre la fourrure en traitant de pétasse, les femmes pro-fourrure, et jouent les proxos en exhibant devant la presse et en pleine rue, des femmes nues anti-fourrure. Où est l’éthique et le respect animal (humain et non-humain) ?
"Regardez cette fourrure ! C’était votre chien" (*)
(*) Texte de la bannière de présentation de la campagne contre la fourrure de chien et chat du site de l’Afipa.
Et si CETTE fourrure n’était finalement pas du chien, mais bien du lapin, ça serait acceptable ? Ce genre de
campagnes à l’éthique sélective envers la protection des animaux ne fait que servir le lobby des éleveurs français (et européens) d’animaux à fourrure, qui vont jurer, la main sur le cœur, de n’avoir aucun chat et chien dans leurs élevages mais "seulement" des lapins et des visons. Ouf, que l’Afipa se rassure, ce sont des animaux nettement "moins émotionnels et affectifs" que le matou ou le toutou dans l’imaginaire du futur donateur de cette association
opportuniste.
Est ce qu’au final, cette campagne
très consensuelle conscientise les Français au refus du port de la fourrure en général ? Non ! Elle ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes sur le fait que pour 100% de la population occidentale : "la fourrure de chat et chien, c’est trop méchant, et les chinois, ils sont trop cruels avec les chats et les chiens...parce qu’ils les mangent".
Dans les campagnes et de façon marginale, des Chinois "barbares" mangent de la viande de chat et chien (les français ont oublié qu’ils en faisaient autant à chaque guerre et disette), tandis que les Européens "civilisés" préfèrent les chenils de reproduction pour le marché de l’animal de compagnie, un marché qui, comme chacun le sait, crée zéro souffrance et exploitation animale... Avant de donner des leçons aux chinois... commençons déjà par balayer devant notre porte : inclure TOUS les animaux à fourrure dans la lutte anti-fourrure, même les animaux à viande, comme le lapin.
Les associations de protection animale prétendent que les lapins élevés pour leur fourrure ne sont pas les mêmes que ceux élevés pour leur viande (2). D’abord, c’est faux, l’exemple le plus significatif est la race de lapins dont la viande et la fourrure sont labellisées haut de gamme : Rex du Poitou® et orylag®. Ensuite, il est fort à parier que si la viande des lapins élevés pour leur fourrure ne sert pas toujours à l’alimentation humaine, elle se retrouve dans les boîtes pour chiens et chats... ce qui ne semble pas émouvoir les "protecteurs" des animaux. Pour en savoir plus, lisez : "La fourrure de lapin ne fait pas pleurer dans les chaumières"
Voici la suite de la réflexion pertinente et cohérente d’Isabelle Alonso sur son site en commentant la campagne de l’Afipa exclusivement basée sur la fourrure de chiens et chats :
"Pour moi, la souffrance animale est une et indivisible. Or nous vivons dans un système qui interdit certaines pratiques et en autorise d’autres de manière, me semble t’il, parfaitement aléatoire. Ainsi :
on ne peut pas faire un manteau avec un chat, mais avec un lapin, on peut. Pourquoi ? Le lapin n’est-il pas aussi mignonnement domestique que le chat ?
on trouve insupportable de tuer un animal pour sa fourrure. Soit. Mais en quoi le tuer pour sa viande est il acceptable ? Un vison non, une vache oui. Pourquoi ? Leurs vies ne sont elles pas également respectables ?
nous mangeons (je mange) de la viande qui provient de la torture quotidienne, industrielle d’animaux élevés exprès pour l’abattage. Or nous savons que nous pourrions survivre en trouvant des protéines ailleurs que dans des animaux morts. Et la plupart d’entre nous seraient incapables de tuer eux mêmes les animaux qu’ils mangent. Moi la première. Comment assumons nous de fermer les yeux ?
porter de la fourrure, c’est moche. Ok. Or la plupart d’entre nous portons des chaussures, des ceintures, des sacs, des vêtements, en cuir, provenant d’animaux morts, ou plutôt tués avec préméditation. La viande oui, le cuir non. La peau d’un agneau nous fait moins de peine que le poil d’une zibeline. Pourquoi ?"
"Nous, en occident, on les élève en respectant leur bien-être et on les tue humainement" Les associations de la protection animale ont "appris" aux éleveurs et aux consommateurs à exploiter les animaux en respectant leur bien-être. Qu’est-ce que cela signifie ? Les associations de bien-être animal comme PeTA, fondation BB, SPA, PMAF etc, demandent que les animaux soient élevés et tués en
limitant leur souffrance.... Pour supprimer leur souffrance, il faudrait que l’on arrête de les exploiter mais ce n’est pas ce que demande ces distillateurs de bonne conscience : Des animaux étourdis avant d’être égorgés, des animaux gazés au lieu d’avoir la tête coupée, des cages plus grandes, un transport vers l’abattoir plus court...
Concernant les élevages pour la fourrure, si les chinois ne respectent pas le "bien-être" animal et ne tuent pas "humainement" les animaux, que l’on se rassure, les fourreurs occidentaux, eux, sont comme même plus humains. Le résultat de ces 150 ans de lobbying sur le bien-être animal, cher aux associations comme PeTA, Fondation BB, PMAF, SPA etc, a servi à toujours plus exploiter les animaux,
une bonne conscience et de l’hypocrisie en plus.
Compassion sélective pour plaire au plus grand nombre de... donateursL’argument favori des fourreurs est : "vous mangez la viande et portez le cuir d’animaux d’élevage, alors pourquoi ne pas porter leur fourrure". Les associations de protection animale répondent en s’offusquant que la fourrure n’est pas indispensable, sauf que ces mêmes associations ne communiquent jamais sur les alternatifs au cuir (3), à la viande et ses dérivés, alors que le cuir et les protéines animales ne sont pas non plus indispensables à la survie humaine.
Tant que les associations de protection animale n’auront pas un
discours cohérent sur l’abolition de toute forme d’exploitation animale et qu’elles continueront à
distiller des réformes sur son bien-être, l’industrie de la fourrure et tous les groupes d’oppression des animaux continueront leur business florissant. Pour en savoir plus, lisez : "Une association de bien-être animal a récompensé Mc Donald’s pour son traitement humain des animaux"
Pendant ce temps, le commerce de la fourrure reprend du poil de la bête En France, Le chiffre d’affaire 2003 de la fourrure est de 350 millions d’Euro, il a doublé en cinq ans.
En 2002-2003, les revenus des ventes de produits en fourrure au sein de l’UE ont été estimés à 4.525 millions de dollars US.
Selon le dernier recensement de l’Association Française des Eleveurs de Visons datant de 1999, la production de vison sur le territoire national est de 200.000 peaux de visons. En 1993, le recensement était de 70.000 peaux.
La vente de la fourrure Orylag, dont l’Inra a déposé la marque en 1989 et détient l’exclusivité mondiale, intéresse les grands couturiers. Près de 85 000 peaux ont été vendus en 2002, contre 4 000 en 1992, avec un prix de vente situé entre 30 et 45 euros par peau, l’Orylag n’est pas éloigné du coût du vison, fourrure la plus couramment utilisée par les créateurs.
En France depuis 1994, le nombre d’entreprises traditionnelles a été divisé par deux, tandis que se sont ouvertes en même temps des divisions fourrures dans des maisons qui l’ignoraient. De sorte que les 625 détaillants de 1994 sont sensiblement aussi nombreux aujourd’hui sans pour cela être tous estampillés "fourreurs".
22 millions de peaux de vison d’élevage vendues chaque année au niveau mondial.
Les animaux d’élevage pour leur fourrure correspondent à environ 85% de la production mondiale actuelle.
La fourrure est portée par des femmes de plus en plus jeunes - leur âge moyen est passé de 49 à 34 ans depuis ces 6 dernières années - et elle est utilisée aussi pour les écharpes, étoles, sacs, ceintures, robes... et donc plus exclusivement pour des manteaux.
Saga a contribué à faire revenir à la mode la fourrure à la fin des années 90."Saga furs of Scandinavia", vitrine mondiale du vison et du renard, un organe de promotion de la fourrure nordique, appartient depuis 50 ans à 6.000 éleveurs du Danemark, de Norvège, de Suède et de Finlande, qui produisent 65% des peaux de vison et 80% de celles de renard dans le monde.
D’après la Fédération internationale du commerce de fourrure, les ventes mondiales de fourrure au détail ont progressé de 20% en deux ans, passant de 8,2 milliards de dollars en 1999 à 9,8 milliards en 2001. L’Amérique du Nord est un grand producteur, surtout les Etats de l’Ouest des Etats-Unis, comme le Wyoming, le Wisconsin, le Montana, l’Idaho et l’Alaska ainsi que les provinces de l’Ouest canadien, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Avec l’augmentation de la demande, les sommes versées aux trappeurs qui vivent de la traque des coyotes, des lynx ou des loutres, ont elles aussi monté en flèche.
On trouve de la fourrure partout parce qu’elle ne coûte pas chère. La fourrure est bon marché parce qu’elle est surabondante. Les manteaux en vison ont saturé le marché américain : De 1979 à 1988, le prix courant moyen d’un manteau en vison à New York était proche de 7 250 dollars. Il est redescendu à 6 290 dollars en 1993-et il était de 4 737 dollars en 2000. Les véritables prix de vente étaient en moyenne de 2 902 dollars en 1993, 2 041 dollars en 1995-1996 et seulement 1 558 dollars en 2000-2001. La surabondance à également fait descendre le prix des fourrures d’animaux sauvages qui était en moyenne de 5 499 dollars pour Thanksgiving 2000, mais pour la Saint Valentin il est descendu à 1 428 dollars.
Notes :
(1). Propos tenus par Gary L. Francione au sujet des campagnes sexistes de PeTA qui marchandisent la nudité des femmes pour dénoncer la fourrure. Pour les lire dans leur contexte, cliquez Ici et Là.
(2). Article : "Les manteaux de souffrance " par l’association Assistance aux Animaux (La voix des bêtes n°200).
(3). À l’exception de l’association PeTA qui communique sur les alternatifs au cuir en proposant sur leur site, la panoplie de la parfaite "tapineuse". Les femmes doivent-elles devenir des prostituées pour éviter le cuir ?
Selon PeTA, la "cheap hooker" comme alternative au cuir