LA VIE ABOMINABLE DES GALGOS DANS LE REFUGE DE LEON en EspagnePourquoi ?Il y a 1 an, en août 2003, j’ai adopté « mon premier lévrier », FILI, une galga de 9 ans, par l’intermédiaire d’une association espagnole.
Ma galga venait du protectorat de Léon, dans la région ouest de l’Espagne. Fili devait sa survie à la bienveillance d’une bénévole Suzanna qui s’inquiétait de l’état de cette galga qui n’arrivait pas à se nourrir, qui subissait les attaques et les morsures des autres chiens, en clair qui allait mourir. Fili est un rayon de soleil dans notre famille et c’est un bonheur de la voir vivre aujourd’hui dans la confiance et la sérénité.
Depuis, je voulais m’investir dans la défense des galgos mais tout d’abord, je voulais comprendre la situation des galgos en Espagne.
J’ai donc contacté Suzanna et le 3 août 4+2004, je suis à Léon.
Premiers ContactsLe premier matin, Su m’amène au protectorat dans la banlieue de Léon.
Déjà, devant le bâtiment à l’allure carcérale, je vois des chiens errants, qui sortent de partout dès que la voiture de Su s’arrête. Ces chiens vivent dehors toute l’année. Su, chaque jour, prévoit un peu de nourriture pour eux. Ils dévorent et repartent tranquillement……vers où ?
Tout de suite, vous êtes impressionné par les cris des chiens, non pas les aboiements habituels que vous entendez dans tous les refuges, non plutôt des hurlements, des cris de chiens qui se bagarrent, des cris de douleur, de souffrance qui vous glacent le sang/
Je vois, à la tête de Su, que ma tenue vestimentaire pourtant très usagée ne lui convient pas ; elle m’équipe d’un pantalon en caoutchouc, de bottes et malgré les 38° à l’ombre, Su tient absolument à ce que je porte un veste de l’armée en 2ème épaisseur Elle-même s’équipe d’une tenue militaire.
Après avoir passé une lourde porte métallique, nous entrons. Là, je suis suffoquée par une odeur insoutenable, une odeur de putréfaction.
Dans une cour, cimentée par endroit, entouré de cages délabrées, de poubelles, de caddies de supermarché… entre 200 et 250 chiens en liberté sur une surface de 400 m2 environ…….
Des chiens de toutes races, mâles, femelles, jeunes et vieux attendent que vous entriez dans leur cour.
Je dois entrer, je venue pour cela ; mais sans Su, je n’aurai jamais eu le courage.
J’ai vite compris l’intérêt de la tenue de « combat ». En 2 minutes, je suis cernée, bousculée, certains chiens me sautent sur le dos, d’autres se battent dans mes jambes. Très vite, notre présence déclenche des bagarres terribles, sanglantes.
Surtout ne pas rester statique, avancer au milieu, ne pas faire sentir votre peur et ne pas trébucher !
Certains chiens viennent vers vous quémander des caresses mais la dominance est trop forte omniprésente, dangereuse. Au bout de quelques jours, j’ai appris à hurler pour me sortir de situations difficiles.
Tous ces chiens ont perdu leurs repères, ils ne respectent plus rien. Ils ne connaissent plus que le combat pour leur survie.
Mes observations au cours de cette semaineLes mâles et les femelles non stérilisés sont mélangés dans la cour et dans les cages.
Les combats de mâles éclatent et les femelles sont saillies en permanence. La politique du protectorat est claire : on ne castre pas un mâle
C’est la nature !Une chiennes a mis bas d’une portée de 7 à 8 chiots au milieu des autres chiens. Cette pauvre bête s’est battue jusqu’à épuisement pour essayer de protéger ses chiots. Le lendemain matin, il ne lui en restait que 3 vivants. Les autres sont morts déchiquetés à côté d’elle et aucun des salariés du protectorat n’aura eu la décence de lui sortir. Devant cette cruauté, la réponse est simple : c’est la nature et c’est comme cela chaque jour.
- c’est une situation abominable pour ces chiennes
- rien n’est mis en place pour empêcher ces naissances
- Je retrouverai dans « l’infirmerie » 4 à 5 chiots de races et d’âge divers dans une cage de 60 cm2, entassés les uns sur les autres. Ces chiots sont à l’adoption.
- Seules les bénévoles essaient chaque jour de repérer quelques chiennes en chaleur pour les isoler dans un box pourri et dans le noir mais au moins isolé.
Les chiens n’ont pas faimIl reçoivent chaque jour de la semaine des carcasses de poulet, le WE des croquettes. Seulement les carcasses sont stockées dans des poubelles ouvertes au soleil pendant plusieurs jours et les sacs de croquettes sont éventrées au milieu de la cour et des excréments.
Beaucoup de chiens présentent des diarrhées et de tous les côtés, vous constatez des pathologies et des infections multiples.
Les chiens ont soifEn début d’après midi les chiens sont entassés dans des cages : 7 à 8 mâles et femelles sur un espace de 3 à 4 m2 jusqu’au lendemain matin
Ce sera encore le rôle de bénévole de bien vouloir distribuer de l’eau dans les seaux. Si un seau est renversé et si le bénévole ne vient pas les chiens ne boiront pas jusqu’au lendemain. Nous sommes en Espagne et le soleil tape dur dans cette cour de béton !
Les Chiens Blessés - certains chiens (sur quels critères ?) iront à l’infirmerie : dans une salle de 30 m2
carrelée, couverte d’excréments. Les chiens sont couchés sur le sol, sans protection
- encore une fois, c’est la bénévole qui viendra au moins laver le sol, donner de l’eau et faire quelques soins d’hygiène
- Les morsures, les blessures restent à vif, les chiens ne sont pas soignés, les blessures et les morsures saignent ce qui représente un danger mortel pour l’animal blessé.
- en faisant le tour de toutes les cages, un après midi avec Su, nous trouvons une chienne noire et blanche couverte de sang, des plaies immondes, encore debout malgré tout. J’en pleure de rage et je prends des photos. J’ai honte !
LES GALGOSJe suis venue dans cet enfer pour eux
Je les repère vite dans cette cour des miracles immonde. Ils sont là, errants, crevant de peur, incapables de se défendre. Leurs corps sont couverts de traces de coups, de morsures, leurs poils hérissés de peur. ILS ONT PEUR DE L’HOMME ET ONT TOUJOURS L’ECHINE COURBEE. ILS SONT SOUMIS ET ILS N’ABOIENT JAMAIS : EST-CE ILS CRIENT ENCORE ?????????
LEUR SURVIE SERA LIEE A LEUR CAPACITE A SE FAIRE TOUT PETIT POUR NE PAS ETRE AGRESSES. ILS SONT TERRES DANS LES COINS LES PLUS OBSCURS. SI VOUS ARRIVEZ A CROISER LEUR REGARD , C’EST DU DESESPOIR QUE VOUS VOYEZ A L’ETAT PUR
LES GALGOS NE VALENT RIEN EN ESPAGNE. ILS NE SONT MEME PAS PROPOSES A L’ADOPTION. ILS N’ONT QU’UNE ISSUE LA MORT PLUS OU MOINS LENTE MAIS INEXORABLE
Les bénévoles Deux jeunes femmes admirables : elles viennent chaque jour après leurs activités professionnelles pour soulager un peu la souffrance de ces chiens.
Suzanna passe une partie de ses nuits sur internet à envoyer des infos, des photos pour tenter une adoption.
Elles ne sont pas du tout appréciées et reconnues par la direction du protectorat. Elles sont considérées comme « suspectes ».
Ma présence entraînera pour Su l’interdiction de rentrer dans le refuge le dernier jour de mon séjour.
Su vient chaque jour depuis 3 ans, elle culpabilise parce qu’elle a pris 1 semaine de congé, elle se bat pour mobiliser les bonnes volontés et devant cette injustice intolérable, j’ai vu Su pleurer de désespoir par que, si demain elle ou son amie ne pouvaient plus approcher les chiens, ce serait l’horreur pour ces chiens dans le silence le plus complet.
La politique du protectorat Pour ne pas saboter le travail quotidien des bénévoles, je n’en dirai pas plus en ce qui concerne la politique du protectorat et l’attitude de ses employés.
Je pense que c’est au Espagnols à évoluer et à se donner les moyens du changement dans leur pays.
Avec l’aide de Su et d’une association française "Passion Lévriers", j’espère pourvoir faire sortir de cet enfer 5 galgos. C’est difficile parce que ces adoptions en France dérangent la direction du protectorat.
J’ai souhaité comprendre, je souhaite témoigner de cette horreur et j’ai acquis une certitude :
IL FAUT SAUVER LES GALGOS
ET LA SEULE POSSIBILITE A CE JOUR
C’EST L’ADOPTION
AIDEZ NOUS
Dominique
Membre de Passion Lévriers
J’ajouterai quelques lignes à ce récit effrayant de Dominique, le martyr de tous ces chiens qu’ils soient des lévriers ou autres est une honte. Nous crions cette vérité depuis des années, hélas rien ne bouge en Espagne. Les associations espagnoles et leurs bénévoles se battent avec force et un courage incroyable.
TOUTE L’EQUIPE DE PASSION LEVRIERS COMBATTRA TOUJOURS CES COMPORTEMENTS IGNOBLES DE CERTAINS HUMAINS ET AIDERA AVEC FORCE TOUS LES GALGOS D’OU QU’ILS VIENNENT
Nous ferons un compte rendu du sauvetage de tous ces galgos dans quelques jours
Les témoignages sont très importants et dénoncer ces pratiques barbares est notre devoir
Michèle Magat
Présidente Passion Lévriers
(passionlevriers@free.fr)