De : La Lettre d'informations de la PMAF
Envoyé : lundi 3 juillet 2006 10:40
Objet : Appel à votre générosité - Appel du 03/07/2006
Metz, le lundi 3 juillet 2006
Chers amis,
Grâce à votre dévouement, la PMAF sillonne les routes de France à la
recherche des camions chargés d’animaux, qui font fi du respect de la loi.
Nos efforts et les formations que nous dispensons aux escadrons de
gendarmerie portent leurs fruits, les contrôles s’intensifient, mais ce dont
nous sommes témoins lors de ces contrôles nous laisse deviner que le chemin
à parcourir est encore long avant que les animaux soient respectés et leur
souffrance enfin prise en compte.
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Une souffrance tellement bien tenue à l’abri des regards, que nous
souhaitons vous en faire le récit aujourd’hui. Au cours de notre dernière
expédition, nous avons découvert des animaux blessés, malmenés, méprisés,
réduits à l’état de sacs de chair vive que l’on manipule et que l’on traîne,
au mépris complet de leur détresse silencieuse. C’était hier et cela se
passe en France, près de chez nous...
Fin avril 2006, un après-midi sur une route nationale entre Bretagne et Pays
de la Loire.
Les enquêteurs de la PMAF travaillent en étroite collaboration avec la
gendarmerie lors des opérations de contrôle.
La PMAF part en opération de contrôle avec les gendarmes qu’elle vient de
sensibiliser à la réglementation en vigueur. Notre équipe arrête un camion
chargé de porcs, en partance pour l’abattoir. A son bord, un verrat et une
dizaine de truies « de réforme ». Ces animaux, qui ont offert leur temps de
vie en servant de reproducteurs pour l’élevage, subissent désormais le
stress d’un transport vers l’abattoir. Leur état de santé est alarmant. A
l’arrière, une truie ne parvient pas à se maintenir debout. Le verrat pointe
vers nous son groin, un groin chargé d’agrafes qui lui ont été fichées pour
l’empêcher de fouiller le sol, comme il aime naturellement à le faire.
A l’avant, les femelles, stressées, se confrontent. Elles sont couvertes de
plaies et de contusions, et leurs yeux très rouges sont sensiblement
infectés.
Devenus improductifs, plus assez rentables aux yeux de ceux qui les
soumettent à des rythmes industriels, pas encore morts, mais déjà traités
comme des déchets.
Le camion n’est de surcroît pas en règle, et mettant en pratique les règles
que la PMAF leur a rappelées le matin-même, les gendarmes dressent au
chauffeur un procès verbal.
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A bord du camion arrêté, un verrat pointe son groin chargé d’agrafes fichées
pour l’empêcher de fouiller le sol...Les femelles sont elles couvertes de
plaies et de contusions.
Préoccupés par l’état de dépérissement des animaux, nous décidons de
poursuivre le camion jusqu’à son arrivée à l’abattoir.
On s’imagine difficilement la dure réalité autour de la bâtisse de béton. Au
pied du quai de déchargement, une truie gît à terre, seule.
Dans les enclos déjà surpeuplés, les animaux se battent pour l’espace, leur
cris stridents trahissent un mal-être anormal.
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En verbalisant le chauffeur du camion en infraction, les gendarmes ont pu
mettre en pratique les règles que la PMAF leur avait rappelées le
matin-même. Les enquêteurs de la PMAF ont ensuite suivi le camion jusqu’à
l’abattoir où ils ont découvert une truie gisant à terre, au pied du quai de
déchargement.
C’est alors que « notre » camion arrive. Commence le déchargement. La
plupart des truies boitent et se tiennent sur la pointe des pieds, comme si
elles avaient perdu la notion même de la marche.
Deux d’entre elles n’auront même pas la force de rejoindre leurs congénères.
La première, incapable de faire usage de l’une de ses pattes arrières, sera
tout de même menée dans un enclos séparé.
La seconde reste entièrement prostrée sur le sol du camion. Bien que
manifestement invalide, un employé la frappe alors sur l’arrière-train,
pensant ainsi la faire avancer !
Stressé, le malheureux animal tente désepérement de se lever, en vain. Mais
l’ignominie ne s’arrête malheureusement pas là : sous nos yeux et ceux du
directeur de l’établissement, en toute bonne conscience et pourtant en toute
illégalité, le chauffeur du camion entreprend de nouer les pattes arrières
de la truie dans l’intention de la traîner ainsi du camion jusqu’à un enclos
de l’abattoir !
Nos enquêteurs ont assisté à des scènes de maltraitance insupportables
envers les truies : un employé frappant l’arrière-train de l’une d’entre
elles, ou faisant usage d’un bâton...
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Nous constatons avec effaremment l’insouciance avec laquelle le personnel
manipule les animaux en détresse. Nous pensons à l’inadmissible martyre
auquel aurait été condamnée la truie sans notre présence ce jour-là. Cette
présence n’aurait pas été possible sans votre aide financière pour parcourir
les routes et nous vous en remercions sincèrement. Grâce à votre soutien,
nous avons pu faire prendre conscience au directeur de l’abattoir de la
gravité de la situation. Nous suivons l’affaire que nous avons transmise à
diverses instances et attendons que des dispositions soient prises
rapidement.
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A l’heure où nous publions ce rapport, pour que de tels mauvais traitements
ne se reproduisent plus, nous nous apprêtons à rencontrer le directeur de
l’abattoir, la Direction des services vétérinaires de la Mayenne et le
ministère de l’Agriculture.
Nous nous sommes fermement opposés à l’usage de ce chariot qui imposait des
souffrances supplémentaires...
Un arrêté de 1997 protégeant les animaux dans les abattoirs précise : « Les
animaux incapables de se mouvoir ne doivent pas être traînés jusqu’au lieu
d’abattage mais être abattus là où ils sont couchés ou, lorsque c’est
possible et que cela n’entraîne aucune souffrance inutile, transportés sur
un chariot ou une plaque roulante jusqu’au local d’abattage d’urgence ».
Nous souhaitons œuvrer pour que cette réglementation soit appliquée de façon
stricte, partout en France.
Vous le constatez, sans contrôles ni pression pour le respect de la loi,
toutes les pratiques paraissent permises ! Combien de souffrances inutiles
de ce type sont endurées chaque jour dans l’indifférence ? Vous pouvez nous
aider à intensifier nos visites et nos suivis de bétaillères. Un don de
votre part est une aide précieuse pour nous aider à financer plus
d’expéditions !
Pour ces animaux, l’urgence est continue. Du fond du cœur, merci.
Bien à vous !
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Ghislain ZUCCOLO
Directeur
<http://www.pmaf.org/don.php>
PS : La PMAF n’agit que grâce à la générosité de ses membres et donateurs.
Nous comptons sur vous !
Pour les animaux, merci !
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