NAIROBI (AFP) - Des animaux sauvages du Kenya qui devaient être exportés en Thaïlande devraient finalement rester dans leur environnement après le coup d'Etat en Thaïlande, ont estimé vendredi des experts, selon qui le putsch met un arrêt définitif à un accord contesté entre Nairobi et Bangkok.
L'accord, conclu en novembre entre le Kenya et la Thaïlande et qui prévoyait l'exportation d'animaux sauvages dans un parc de la ville d'origine du Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra renversé mardi, "ne vaut plus rien", a déclaré à Nairobi un responsable du ministère kényan du Tourisme.
"On est un peu soulagés puisque le gouvernement était sous très fortes pressions de toute part pour mettre un terme" à cet accord, a-t-il reconnu sous couvert d'anonymat.
Depuis décembre, l'application de l'accord était cependant suspendue, le temps que la justice kényane, saisie par des associations de protection de l'environnement, se prononce définitivement sur sa légalité ou non.
"Nous espérons que ce sera une occasion pour le gouvernement de se sortir de cet accord", a déclaré Elizabeth Wamba, porte-parole pour l'Afrique de l'Est du Fonds international pour la protection des animaux. "C'était un mauvais accord depuis le début", a-t-elle ajouté.
La chute de M. Thaksin Shinawatra "est une grande victoire pour les efforts de la préservation (de la faune) au Kenya", a déclaré Josiah Aligula qui travaille pour le David Sheldrick Trust, une fondation kényane qui prend soin des bébés éléphants et rhinocéros orphelins.
Selon l'accord conclu entre Nairobi et Bangkok, le Kenya devait envoyer 175 animaux, dont des zèbres, des flamants roses, des buffles et des hippopotames, dans un parc du nord de la Thaïlande.
M. Thaksin a inauguré ce parc en février, mais en l'absence d'animaux du Kenya, qui devaient pourtant être la principale attraction du zoo.