Une victoire pour les éléphants à 60 tonnes d’ivoire
*Les écologistes, et notamment IFAW (Fonds international pour la
protection des animaux; www.ifaw.org) ont obtenu une victoire essentielle.
En effet, le Comité Permanent de la CITES (La Convention sur le commerce international des espèces ( http://www.futura-sciences.com/comprendre/g/definition-espece_2261.php>defaune<http://www.futura-sciences.com/comprendre/g/definition-faune_2269.php )
et de flore sauvages menacées d'extinction) a voté contre l'autorisation
de la vente exceptionnelle d'un stock de 60 tonnes d'ivoire - représentant
des milliers d'éléphants - ce qui aurait placé les éléphants d'Afrique et d'Asie sous la menace croissante des braconniers. Cependant, la décision
d'approuver le Japon en tant qu'acheteur agréé pour ces stocks a été
condamnée parce qu'ouvrant la voie à des ventes futures. *
Le Botswana, la Namibie et l'Afrique du Sud ont reçu en 2002 l'autorisation
de la CITES pour la vente de 60 tonnes d'ivoire stocké, en dépit de
l'opposition de plus en plus marquée de nombreux autres états et ONG. La
vente dépend de certaines conditions, notamment le contrôle réel du
braconnage, la satisfaction de protocoles commerciaux suffisants et
l'utilisation des revenus pour la conservation et le développement des
populations locales.
Actuellement, le commerce international de l'ivoire est condamné par la
CITES.
La décision de ne pas autoriser les ventes a été prise après que des
inquiétudes aient été exprimées concernant la capacité du système MIKE
(Monitoring Illegal Killing of Elephants) de contrôle de l'abattage illégal
des éléphants à fournir des informations fiables pour soutenir les prises de
décision de la CITES. MIKE a été instauré en 1997 afin de mesurer et
enregistrer les niveaux initiaux et les tendances de la chasse illégale des
éléphants pour contrôler les effets des décisions de la CITES et constituer
une capacité suffisante dans les états situés sur l'aire de répartition
Cependant, neuf ans après sa création, les données de MIKE restent
incomplètes, manquent de fiabilité et reposent sur des hypothèses erronées.
En
outre, un certain nombre de prises importantes effectuées l'an dernier, qui
s'élèvent à près de 15 tonnes d'ivoire (provenant très probablement du
braconnage) ne figurent pas dans les données sur les populations d'éléphants
présentées par le système MIKE au comité.
La Chine et le Japon se sont proposés comme "partenaires commerciaux" afin
d'acheter les stocks. Par une initiative très controversée, la demande
japonaise a été approuvée après des discussions passionnées, en dépit des
preuves selon lesquelles la vente exceptionnelle des stocks d'ivoire au
Japon en 1999 avait déchaîné les marchés de l'ivoire en Asie.
Peter Pueschel, Responsable IFAW du Programme contre l'exploitation
commerciale de la faune, a déclaré de Genève que « la décision de ne pas
autoriser la vente des stocks sera considérée comme bienvenue par tous ceux
qui sont impliqués dans la protection des éléphants dans le monde entier et
qui mènent un combat incessant pour protéger les pachydermes contre les
braconniers. Nous nous réjouissons de la décision de s'opposer en ce moment
à la vente. Cependant nous sommes foncièrement préoccupés par le fait que le
Japon soit estampillé pays importateur, en dépit des preuves démontrant
qu'il peine à contrôler son marché de l'ivoire et mette en question la
crédibilité de la CITES. Cette dernière devrait prendre ses décisions en
prenant des précautions et en se reposant sur des faits. »
L'opportunité pour la Chine et le Japon d'acheter le stock d'ivoire a fait
l'objet d'interrogations, après que les rapports d'IFAW sur le système de
contrôle national dans ces deux pays aient révélé des échappatoires
permettant à l'ivoire illicite de s'infiltrer sur les marchés légaux. Depuis
des années, ces deux pays sont critiqués pour leurs marchés d'ivoire illégal
florissants. Une grande partie du système de contrôle japonais repose sur
des informations volontaires. Il est également connu qu'il existe des stocks
privés encore plus importants, qui ne sont pas enregistrés et peuvent être
utilisés pour blanchir l'ivoire illicite sur le système légal.
Les groupes écologistes sont préoccupés par un certain relâchement de
l'embargo sur l'ivoire, qui entraînerait une explosion de la demande et de
l'offre, et qui inonderait le marché par les stocks légaux et illégaux. Dans
la réalité, ceci se traduira par le massacre de dizaines de milliers
d'éléphants, les mettant ainsi en danger de manière décisive.
Le Comité Permanent se réunit chaque année, et en tant que comité permanent
de la CITES, il fournit des conseils au Secrétariat concernant l'application
de la Convention. La prochaine session de la Conférence des Parties
(CdP http://www.futura-sciences.com/comprendre/g/definition-cdp_678.php ) se tiendra en juin 2007 à La Haye.
Le traité de la CITES est entré en vigueur en 1975 suite à l'inquiétude
croissante concernant l'impact des hommes sur le commerce des espèces
menacées en raison du manque de réglementation.
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