Compte-rendu :
Samedi 16 décembre 2006, par un temps froid et pluvieux, nous nous sommes retrouvé-es à une douzaine d’activistes pour dénoncer la production et la consommation de foie gras, sur la place Edmond Michelet à Paris, tout près de Beaubourg. Le mauvais temps ne nous a malheureusement pas permis de déballer la documentation que nous avions amenée sur le foie gras et l’antispécisme, ni de récolter un grand nombre de signatures du manifeste pour l’abolition du foie gras.
Nous avons néanmoins distribué environ 900 tracts en quatre heures et joué à plusieurs reprises une saynète, dans laquelle un-e humain-e se faisait gaver par un canard (un-e humain-e avec masque de canard), avec un grand entonnoir dans lequel étaient insérées des pancartes qui reprenaient les mots d’un texte lu au mégaphone par une troisième personne (les mots en majuscules font référence aux pancartes):
Animaux humains et non humains sont égaux face à la souffrance. Les animaux ne sont pas des objets mais des êtres sensibles ! Le foie gras, traditionnel ou industriel, n'est pas un produit anodin, encore moins un plat festif pour les fêtes : c'est l'organe malade d'un animal torturé. Le gonflement du foie n’est pas naturel. La pratique artificielle du gavage entraîne chez les oiseaux une maladie, la stéatose hépatique [STÉATOSE HÉPATIQUE], qui débouche à terme sur la mort.
Rendu de 8 à 12 fois plus gros que la normale [FOIE x 10], le foie presse sur les poumons des oiseaux [RESPIRATION DIFFICILE], rendant leur respiration presque impossible [HALÈTEMENTS] et, s’ils ne sont pas enfermés dans un cage, leurs déplacements pénibles [DÉPLACEMENTS PÉNIBLES]. Au bout de quelques jours de gavage ils ne peuvent plus émettre de son et un silence de mort s’abat sur les élevages.
Dès leur naissance, les oiseaux sont rigoureusement sélectionnés. Les poussins femelles, considérées « inutiles », sont broyés [FEMELLES : BROYÉES]. Les mâles sont quant à eux confinés dans des cages exiguës [CAGE] pour y être gavés, et souffrent d’isolement. L’espace dont ils disposent est si réduit qu’il leur est impossible de bouger.
D’autres sont placés dans des parcs collectifs surpeuplés. Le stress est tel que pour éviter les agressions, on pratique le débecquage [AMPUTATION] : le bec, coupé par une lame chauffée à blanc, reste douloureux à vie. Le manque d’hygiène dû à la promiscuité accentue le développement des maladies [INFLAMMATIONS]. Les oiseaux, propres et beaux avant le gavage, souffrent de diarrhées [DIARRHÉES] et sont souillés d’excréments.
Imaginez ce que vous subiriez si vous étiez l’animal gavé. Que ressentiriez- vous si on vous insérait de force, deux fois par jour, 15 kg de spaghettis ingurgités en 5 secondes ? [15KG EN 5 SECONDES]. Le gaveur les empoigne par le cou et leur enfonce le tuyau de l’entonnoir très profondément dans la gorge. Leur stress intense est alors très perceptible. La douleur est souvent accentuée par des accidents de gavage (perforation du cou ou du jabot, [PERFORATIONS MORTELLES] brûlures internes par le maïs trop chaud [LÉSIONS AU COU], risque d’étouffement [ÉTOUFFEMENT]) et lors du transport jusqu’à l’abattoir, durant lequel beaucoup ont les os brisés [OS BRISÉS].
Pensez-vous toujours que le foie gras n'est pas un produit issu de la souffrance animale ? Quelle fin après ces tortures ? La mort [MORT] suite à la violence du gavage. Officiellement, 4 à 10% des canards meurent avant l'abattage. Ce qui veut dire que sur 30 millions d’oiseaux torturés par ans [30 MILLIONS PAR AN] plus d’un million [UN MILLION DE MORTS DURANT GAVAGE] meurent en cours de gavage. De l'aveu même des gaveurs, « beaucoup ne tiennent pas le choc. » [CHOC]. Douleur et anxiété, privations des moindres besoins comportementaux, sociaux et physiologiques : voilà la réalité du gavage.
Vous êtes « gavés » de toute cette souffrance ? Eux aussi !
Refusez le foie gras !
Cette saynète permettait d’attirer l’attention des passants qui s’arrêtaient parfois et étaient du coup un peu plus disponibles pour recevoir le tract contre le foie gras que nous distribuions. Les réactions ont été très variées, allant du soutien chaleureux à l’insulte, en passant par « j’aime trop le foie gras », « c’est horrible, je n’en mange pas – ou plus » et parfois « je suis végétarien-ne ».
Deux personnes étaient venues de Vire (Normandie) spécialement pour l’action, ce qui nous a bien aidé et permis de nouer de nouveaux liens.
Site du collectif antispéciste de Paris : http://antispesite.free.fr/
Compte-rendus de nos actions : http://antispeciste.free.fr/viewforum.php?f=5