“Goya et la tauromachie,
un regard historique”
Jeudi 1er février 2007
à 14 h 30
à l’APP de Lodève
13 place d’Alsace Lorraine
La tauromaquia de Goya (vers 1815)
La grandiose exposition au musée du Prado (Madrid 2001) de la série gravée, la Tauromaquia de Goya est une révélation, à la fois du talent de graveur de Goya et du sens réel de cet ensemble très proche, par son époque et sa violence des Désastres de la guerre.
Les somptueux dessins préparatoires à la sanguine, les épreuves d’essai, les titres successifs des planches et des sources littéraires, jusqu’ici occultées, permettent de saisir l’œuvre d’art dans toute son ampleur et, de plus, dans sa gestation.
Une comparaison avec les gravures de l’époque, ou même avec des œuvres actuelles (Bacon, Bote-ro) éclaire la spécificité de la Tauromaquia de Goya. En même temps, elle renseigne sur son apprécia-tion surprenante du spectacle, qui semble rejoindre celle de la majorité des voyageurs en Espagne. J.F. Bourgoing, secrétaire d’ambassade, en donne une formulation qui regroupe l’Inquisition et la corri-da :
« l’une et l’autre ne devraient avoir que des bourreaux pour apologistes, et cependant une vertu chré-tienne sert à l’une et à l’autre de motif et d’excuse. Par l’une, la foi s’arme de rigueurs contre l’incrédulité ; par le produit de l’autre, la charité vient au secours des malheureux ; l’une est des obsta-cles aux progrès de l’agriculture, l’autre le plus grand obstacle aux progrès de la saine philosophie. »
Un examen attentif de la Tauromaquia permet une approche précise et documentée des éléments de la corrida, en particulier des armes, maniement et impact, des procédés physiologiques employés à l’égard des animaux, des acteurs, gestes et costumes, à l’époque de Goya. Certains procédés ou traits, subsistent encore aujourd’hui, dans un spectacle dont les Français ne connaissent encore trop souvent que les apparences fournies par des mass-media, entièrement voués à une médiatisation commerciale.
Les diapositives professionnelles du Musée du Prado, accompagnées d’images diverses, consti-tuent l’armature d’un propos, dont les références, les sources et les développements détaillés figurent dans L’Histoire de la corrida en Europe, dernier livre d’Elisabeth Hardouin-Fugier.