La crevette d'élevage
L'objet "qui tue" : cette semaine, la crevette d'élevage Par Terra Economica
dim 13 mai, 17h59
La culture de la crevette a fait un bond prodigieux en dix
ans. 1,5 million de tonnes sont écoulées chaque année. Mais cette activité
n'est pas toujours rose.
Avez-vous déjà entendu parler du "penaeus monodon", de "tigre noir" ou de "tigre géant" ? Non ? Pas étonnant. C'est sous l'étiquette "crevette
pré-cuite", que ce produit est commercialisé. Et les Français en raffolent.
Malheureusement, la culture de la crevette n'est pas sans poser problème.
Considérée il y a une quinzaine d'années comme une "opportunité de
croissance économique pour les pays en voie de développement" par
l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
et par la Banque mondiale, elle semble aujourd'hui beaucoup moins
convaincante. Pour au moins deux raisons. La crevetticulture est
destructrice de mangrove - cette forêt qui empiète sur la mer et qui abrite
poissons et crustracés - et très exposée aux maladies.
A titre d'exemple, la production taïwanaise a chuté en une seule année de
100 000 tonnes à seulement 20 000 tonnes. Des cas de maladies sont aussi apparus en Chine et en Inde. Le bât blesse aussi du côté des conditions de travail comme en Thaïlande ou à Madagascar, où les salariés sont souvent exploités. Pour autant, la culture de la crevette s'est refait une toilette en améliorant l'impact environnemental de son cycle de production, en particulier ses rejets d'eau. Mais le chemin est long. Pour accrocher la cinquième place mondiale du secteur, Madagascar a par exemple converti 200 000 m2 de mangroves et de terres fertiles en bassins d'aquaculture. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
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