Agir pour l'Environnement : Grenelle de l'environnement : La grande embrouille...
-Information presse du 25 octobre 2007-
Paris, le 25 octobre 2007 : Alors qu'informations et contre-informations
rythment le Grenelle de l'environnement, Agir pour l'Environnement appelle
les participants à bien vérifier les écrits et engagements pris réellement
par le Gouvernement et non les allusions non confirmées.
Depuis deux jours, les effets d'annonce se sont succédés sans que la réalité
soit à la hauteur des grandes déclarations. « Les nouvelles infrastructures
routières et autoroutières seront limitées à la résolution des cas de
sécurité et de congestion, ou d'intérêt local. Ce principe s'appliquera avec
bon sens ». Agir pour l'Environnement constate que le Gouvernement est très
loin d'avoir annoncé un moratoire sur les autoroutes.
Concernant l'incinération, le Gouvernement a préféré reporter le débat sans
s'engager plus avant. Il est à craindre qu'une fois le Grenelle de
l'environnement
terminé, les pouvoirs publics auront à cour de poursuivre la construction
des multiples incinérateurs réclamées par certaines collectivités.
L'EPR n'a pas fait l'objet d'un débat en particulier et ce en toute
cohérence avec l'attitude hyperactive et radioactive du Président de la
République.
A l'instar des autoroutes, le Gouvernement a annoncé une diminution de 50%
de l'usage des pesticides, avant de se rétracter bien discrètement sous la
pression de la FNSEA ! « Se fixer un objectif de réduction de moitié des
usages des pesticides en accélérant la diffusion des méthodes alternatives
et sous réserve de leur mise au point. » L'usage des pesticides sera réduit
sous réserve qu'il puisse exister des alternatives. La suppression de la
date de mise en ouvre de cette mesure laisse toute latitude aux agriculteurs
pour se presser lentement.
Sur les questions de biodiversité, une trame verte est attendue mais sans
caractère opposable, rendant ce réseau écologique virtuel.
Enfin, sur les OGM, le Gouvernement a décidé d'activer la clause de
sauvegarde pour stopper la culture du maïs MON810. L'annonce d'un moratoire
sur les OGM d'à peine 5 mois et d'une loi sur les OGM adoptés en janvier
porte la marque de fabrique de la FNSEA qui n'a d'ailleurs émis aucune
protestation à l'égard de ces annonces cosmétiques. La célérité avec
laquelle le Gouvernement compte adopter une telle loi de coexistence laisse
à penser que les députés auront à débattre de la loi déjà votée par les
sénateurs en 2006 et largement contestée par les associations.
A la lecture des mesures adoptées et de celles qui ont purement et
simplement été supprimées des relevés de décision, Agir pour l'Environnement
constate avec amertume et colère que ce Grenelle de l'environnement est un
objet communicationnel sans réalité avec la révolution écologique annoncée.
La déception d'Agir pour l'Environnement est à la hauteur de ses attentes.
Contact presse : Stéphen KERCKHOVE - Agir pour l'Environnement
Tél. 01.40.31.02.99 / 06.06.88.52.66
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Grenelle: gel temporaire des OGM, bras de fer sur les pesticides
2007-10-25 - PARIS (Source vérifiée)
La seconde journée du Grenelle de l'environnement a opposé jeudi écologistes
et syndicats agricoles sur les pesticides, et abouti à un gel très
temporaire du seul OGM cultivé en France, avant l'arbitrage final du
président de la République sur l'ensemble des dossiers en fin d'après midi.
Evénement
Sur le dossier très conflictuel des OGM, le ministre de l'Ecologie
Jean-Louis Borloo a annoncé un gel sur les cultures de maïs génétiquement
modifié jusqu'à l'examen d'une loi "dès janvier 2008".
Le principe d'un loi réglementant les OGM en janvier a été entériné, de même
que la mise en place d'une Haute autorité indépendante, a-t-il ajouté.
Sur un autre sujet très attendu, les associations écologistes ont d'abord
annoncé un accord sur une "réduction de moitié en 10 ans de la fréquence de
traitements des pesticides", ainsi qu'un triplement en 5 ans de
l'agriculture biologique. Mais seul le deuxième point a été validé à
l'arrivée.
Car la FNSEA, le principal syndicat agricole, est entretemps remontée au
créneau en séance, jugeant l'annonce sur les pesticides "prématurée".
Finalement, le relevé des conclusions lu par un haut responsable du
ministère de l'Ecologie a précisé que la réduction de 50% de l'usage des
pesticides, sans date butoir, serait conditionnée à la mise en place de
"méthodes alternatives".
Il s'agit de "se fixer un objectif de réduction de moitié des usages des
pesticides en accélérant la diffusion des méthodes alternatives et sous
réserve de leur mise au point", selon le relevé officiel des conclusions qui
sera transmis dans la journée au chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy doit annoncer vers 17h00 dans un discours à l'Elysée les
arbitrages de la présidence sur les décisions du Grenelle.
Une décision est particulièrement attendue, faute d'accord en table ronde
mercredi soir: celle d'instaurer ou non une taxe sur les produits gros
consommateurs d'énergie fossile, la "contribution climat-énergie" dont
Nicolas Hulot a fait un test du Grenelle.
La position du président sur l'agriculture sera également examinée à la
loupe.
La réduction des pesticides a toujours fait l'objet de débats vifs entre
écologistes et la FNSEA. Elle est souhaitée selon les sondages par 80% des
Français.
Dans un premier temps, les ONG avaient cru jeudi matin emporter la partie.
Daniel Richard, président du WWF France, s'était même félicité de
"l'ambiance de rapprochement entre agriculteurs et écologistes".
En arrivant jeudi, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier avait
cependant plaidé pour le "pragmatisme (sans) idéologie sur ce sujet".
Jean-Michel Lemétayer, le patron de la FNSEA, avait prévenu qu'il
n'accepterait "pas n'importe quoi" en la matière.
L'autre dossier majeur de la matinée, la "ligne rouge", selon Yannick Jadot
de Greenpeace, portait sur le sort des OGM, toujours en cours d'examen à la
mi-journée.
Par ailleurs, le Grenelle a entériné le fort développement du "bio" dans
l'agriculture française, dont la part devra passer à 6% de la surface
cultivée en 2012 et 20% en 2020, contre 2% actuellement.
Le bio doit aussi bénéficier d'un objectif de 20% des commandes publiques
pour la restauration collective. Les modalités seront précisées dans la loi,
les maires devant garder la compétence.
Enfin, les défenseurs de la nature et du vivant ont été entendus avec la
création d'une "trame verte" sur le territoire français, Outre-Mer compris,
reliant les espaces naturels afin de faciliter la circulation des espèces
sauvages, végétales et animales.
"C'est un progrès formidable, le vivant est pris en compte", s'est réjoui
Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des oiseaux
(LPO).
http://terresacree.org