Oeufs plein air en hausse

Oeufs plein air en hausse (24/05/2006)

Selon les derniers chiffres 2005, les ventes atteignent 35% en Belgique

BRUXELLES Est-ce la conséquence des crises alimentaires? Le retour au naturel est en vogue, en particulier dans le secteur des oeufs, comme l'indiquent les dernières données chiffrées de GFK, établies sur base des achats d'un large panel de ménages. En 2005, les Belges, qui consomment 20 kilos d'oeufs par personne par an, ont acheté pour 34,9% d'oeufs bio, plein air et de ferme, contre 65,1% d'oeufs de poules de batterie. La progression est réelle, même si nous sommes encore derrière la France (57%) et surtout les Pays-Bas (72,8%), où les oeufs de batterie sont quasiment relégués aux oubliettes.

Une évolution dont se réjouit Catherine Colot, pour la FACW, la filière avicole et cunicole wallonne: "C'est un signe encourageant pour le secteur, d'autant que ces élevages alternatifs se développent pas mal en Wallonie, plus qu'au nord du pays. Nous comptons pour les oeufs environ 50 producteurs professionnels en bio et une dizaine pour le plein air. Cela représente environ 15% de la production en Wallonie. Mais il y a quelques années, c'était beaucoup moins!"

Confirmation, enfin, des tendances consommateurs par David Stinuit, acheteur pour Delhaize. "Les oeufs bio et libre parcours représentent, c'est vrai, la plus forte hausse en volume. Je dirais que la proportion batterie et bio/plein air est désormais de 60-40%."

Rappelons que, depuis le 1er janvier 2004, il est obligatoire pour tous les producteurs de l'Union européenne de mentionner la provenance des oeufs sur l'emballage et, à partir de 2011, les élevages en batterie (4 ou 5 poules par cage) seront interdits. Makro a d'ores et déjà décidé, voici peu, de ne plus vendre ces oeufs. Delhaize et Colruyt vont l'imiter d'ici à fin 2006. Mais déjà les consommateurs semblent avoir pris les devants! "Et les fournisseurs suivent, explique David Stinuit. Colombus, qui produit des oeufs enrichis aux Omega 3 et 6, va aussi arrêter les cages."

Enfin, en quelques années, les prix des produits plus naturels se sont largement démocratisés, ce qui a certainement été un argument pour les acheteurs. Même si, au terme d'une enquête européenne menée en 2005 sur 24.000 personnes, 61% des Belges répondaient qu'ils étaient prêts à payer plus pour "des oeufs provenant de poules élevées dans le souci de leur bien-être".

Nancy Ferroni

La Dernière Heure 2006


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