Chatons sauvés grâce à deux adolescentes

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Des chatons sauvés grâce au courage de deux adolescentes : Les jeunes filles ont pratiqué une césarienne sur une chatte décédée

Sylvie Paulin-Grondin - 9 août 2005

SAINT-QUENTIN – Le 31 juillet, Monica Castonguay, âgée de 15 ans et Kim Quimpère, âgée de 13 ans, toutes deux de Saint-Quentin, ont réalisé un exploit hors du commun dont elles se souviendront longtemps.
Sylvie Paulin-Grondin L’Acadie NOUVELLE sylvie.paulin@acadienouvelle.com

C’était une journée comme les autres. En fin d’après-midi, ne sachant pas quoi faire, Monica et sa cousine Kim se sont rendues dans le bois pour s’amuser. Lorsqu’elles sont arrivées vis-à-vis de la route qui mène au bois, elles ont aperçu une chatte couchée sur le côté, sur le bord du petit chemin. La chatte ne respirait plus. Ses yeux avaient changé de couleur et étaient plutôt sombres. Elle avait la bouche ouverte. Les deux filles
reconnaissaient bien la chatte qui se promenait depuis plusieurs mois autour de la maison de Diane Castonguay (la mère de Kim), tout comme plusieurs autres chats du voisinage. Cette chatte avait une portée, mais n’avait pas encore mis bas. «Au début, je pensais qu’elle était seulement couchée par terre. Lorsqu’on s’en est approché, j’ai bien vu que quelque chose n’allait pas. Lorsque j’ai voulu prendre la chatte pour aller la jeter ailleurs parce qu’elle aurait dégagé des odeurs, j’ai senti son ventre encore chaud. Nous nous sommes alors dit que les chatons dans son ventre seraient peut-être encore vivants et qu’il fallait les sauver. J’ai demandé à Kim de courir jusqu’à la maison située tout près pour aller chercher un vieux chandail, un couteau et des Q-Tips», a indiqué Monica, qui a soutenu n’avoir jamais pris de cours en biologie à l’école ou encore vu quelqu’un d’autre réaliser une telle intervention. Lorsque Kim est revenu avec le nécessaire pour pratiquer une intervention chirurgicale à main levée, Monica s’est exécutée. «Je ne savais pas où couper. J’ai demandé à Kim qui ne savait pas elle non plus.
J’ai finalement ouvert la première peau et fini par ouvrir son ventre. J’ai trouvé une poche où l’on pouvait voir les petits chatons au travers. Kim m’avait préparé un petit coin avec le chandail pour y déposer les petits chatons. En perçant la poche, les pieds d’un chaton sortaient. Je les atirés très doucement. J’ai ensuite nettoyé le nez pour enlever le mucus qui s’y trouvait. Le chaton a commencé à miauler. Je lui ai nettoyé le fond de
la gorge, pour l’envelopper dans le chandail. J’ai ensuite trouvé un second
chaton dans le ventre de la chatte, pour faire la même chose.» Kim a trouvé cette aventure intéressante, mais… «J’ai trouvé cela écoeurant», parlant de l’intervention chirurgicale improvisée. Les deux jeunes filles ont sauvé deux des quatre chatons qui se trouvaient dans le ventre de la chatte. Une fois le cordon ombilical coupé, les deux jeunes filles ont ramené les petits à la maison. «Nous avons trouvé une petite boîte pour mettre les chatons dedans. Comme nous étions seules à la maison, nous avons joint plusieurs personnes par téléphone pour savoir quoi faire. Nous n’arrivions pas à rejoindre le vétérinaire. On nous a conseillé de nous débarrasser des petits chatons, en tentant de nous convaincre qu’ils ne vivraient pas sans leur mère. Je ne voulais pas les tuer. Cela m’aurait trop fait de peine», a fait savoir Monica. Un peu plus tard dans la soirée, alors que les chatons miaulaient vigoureusement, une des chattes du voisinage, qui avait déjà mis bas et avait perdu sa portée, a décidé d’adopter les deux petits chatons.
«Nous avons essayé de les faire allaiter par cette chatte. Elle a accepté de les nourrir et a commencé à les lécher», a indiqué Kim Quimpère. Les petits chats, selon les jeunes, étaient très gros lorsqu’elles ont procédé à ce qu’elles ont appelé «la césarienne». «Selon moi, je pense que la chatte est morte parce que ses petits étaient trop gros. Jamais ils n’auraient pu sortir de son ventre», a ajouté Monica Castonguay. Depuis qu’elles ont sauvé ces deux petits chats, l’un d’eux est mort. Celui qui semble plus robuste sera adopté, une fois qu’il sera autonome, par la famille de Monica Castonguay. La mère de Kim, Diane Castonguay, parle de cette histoire, manifestant de la chair de poule. «Elles ont eu bien du courage. Je pense que je n’aurais jamais fait ce qu’elles ont réussi à accomplir.» Les deux jeunes filles ont indiqué qu’elles n’aspiraient aucunement à devenir vétérinaires ou encore médecins un jour. «J’aimerais aller à l’école de cinéma à Montréal», a fait savoir Monica. «Moi, j’aimerais bien devenir policière ou bien aller suivre moi aussi des cours de cinéma», de renchérir Kim Quimpère. Parions que leur mésaventure les inspirera dans une possible mise en scène...