Des dizaines de milliers de poissons sauvés chaque année grâce aux travaux de recherche de la Commission
Bruxelles, le 30 septembre 2005
La Commission européenne a approuvé une nouvelle méthode validée de
détermination des effets écotoxicologiques – une méthode qui pourrait sauver chaque année la vie de dizaines de milliers de poissons. L’Union européenne exige que tous les nouveaux composés chimiques fassent l’objet d’une évaluation de leurs risques pour notre environnement[1]. Les effets écotoxicologiques (c’est-à-dire les effets néfastes sur les plantes et les animaux, les populations ou les communautés) de ces substances chimiques sont déterminés par des essais sur des algues, des puces d’eau (daphnies) et des poissons. Chaque substance chimique testée est classée en fonction de la concentration qui exerce des effets toxiques chez la plus sensible des trois espèces. Jusqu’à présent, les poissons ont partagé la charge des essais de façon égale avec les algues et les daphnies.
En Europe, on utilise chaque année quelque 1,6 million de poissons dans les laboratoires d’expérimentation. Selon la Commission, il est possible de
réduire sensiblement le nombre de poissons utilisés pour l’essai de
substances chimiques. Après avoir recueilli les résultats d’essais sur
toutes les nouvelles substances chimiques depuis 1981, le Centre commun de recherche de la Commission européenne a constaté que les poissons sont rarement plus sensibles que les algues et les daphnies. En collaboration avec des scientifiques de la société britannique « AstraZeneca Global Safety Health and Environment », les chercheurs de la Commission ont élaboré une approche simple mais très efficace. Elle consiste à effectuer des essais initiaux sur les algues et les daphnies. Les poissons ne sont utilisés que pour les essais à la plus faible concentration à laquelle des effets toxiques sont observés chez les algues et les daphnies. Si les poissons survivent à cette concentration, il n'est pas nécessaire de procéder à d’autres essais.
L’analyse des résultats des essais effectués selon cette approche au cours
des douze derniers mois est concluante et semble indiquer que plus de la
moitié des poissons utilisés actuellement pour les essais pourront être
sauvés grâce à cette nouvelle approche. En outre, les résultats sont
valables pour tous les types de composés, des substances chimiques utilisées dans les produits de consommation courante jusqu’aux pesticides et aux médicaments.
Le comité consultatif scientifique du Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (CEVMA) de la Commission a maintenant approuvé la validité de cette méthode d’essai et les premières dispositions en vue de son homologation réglementaire ont déjà été prises.
Il s’agit d’une nouvelle contribution potentiellement significative à la
réduction de l'expérimentation animale en Europe et d’un élément important dans le cadre de la prochaine législation communautaire sur les essais de substances chimiques (REACH).
La publication scientifique sur ces travaux de recherche, intitulée «A
strategy to reduce the use of fish in acute ecotoxicity testing of new
chemical substances notified in the European Union», est disponible sur
demande.
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[1] Directive 67/548/CEE du Conseil.
http://europa.eu.int/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/05/1203&format=HTML&aged=0&language=fr&guiLanguage=en