Un colloque sur le "bien-être" animal marqué par une polémique sur la chasseAFP 08.10.05 | 13h22
Un colloque organisé vendredi à l'Assemblée nationale a tenté de cerner la
notion encore floue de "bien-être animal", mais a surtout été le théâtre
d'un nouvel affrontement entre partisans et adversaires de la chasse.
A l'initiative de Jean-Claude Lemoine, député UMP de la Manche, une
quinzaine d'orateurs - vétérinaires, juristes, représentants des
chasseurs...- ont pris part à ces "Premières rencontres nationales sur le
bien-être animal".
M. Lemoine a déploré "l'attitude négative" des associations de protection
animale qui ont décliné l'invitation "sous prétexte", a-t-il dit, qu'il est
aussi, à l'Assemblée, président du Groupe d'études chasse. Plusieurs de ces associations étaient néanmoins présentes.
Une absence notable a néanmoins été remarquée, celle de Geneviève Gaillard, députée socialiste des Deux-Sèvres et vétérinaire, qui préside le Groupe d'étude pour la protection des animaux. Elle a expliqué à l'AFP qu'elle ne souhaitait pas cautionner l'opération de ce "chasseur et député sans sensibilité, qui prend des positions contraires" à la cause animale.
Les débats ont cependant été courtois: sans provoquer de protestations,
Jacques Servière, chercheur au département des sciences animales de l'Inra (recherche agronomique), a pu déclarer que l'animal ne disparaîtrait jamais complètement des laboratoire, et Claude Bussy, directeur de la Fédération nationale des chasseurs, qualifier la chasse d'"école de maîtrise de la cruauté".
De nombreux problèmes liés aux liens entre l'animal et l'homme ont été
esquissés, sans que puisse être cernée la notion de "bien-être animal", à
laquelle le président de la SPA Serge Belais préfère celle de
"bientraitance".
"On ne sait même pas exactement ce qu'est l'homme, ce qu'est l'animal", a noté Bernard Denis, président de la Fédération ProNaturA France. "La réponse ne sera jamais scientifique, mais philosophique."
La complexité du problème a été évoquée par Suzanne Antoine (Ligue française des droits de l'animal), qui a remis récemment au garde des Sceaux un rapport sur le régime juridique de l'animal. "Le code civil met l'animal avec les meubles", a-t-elle relevé. "On va donc essayer d'extraire les animaux du droit des biens", a-t-elle ajouté.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-25832278@7-44,0.html
à Mme Geneviève Gaillard, député des Deux-Sèvres pour son engagement envers les animaux!