Belle interview de Christophe Marie réalisée par Herma Caelen à
découvrir sur le site EVANA :
http://www.evana.org/index.php?id=63815
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Quelques extraits (aller sur le lien pour voir les autres sujets
abordés).
EVANA: Tout d'abord, toutes nos félicitations à propos de la victoire
de la FBBcontre la campagne du CIV (Centre d’Information des Viandes)
« Soyons Fermes » qui a voulu afficher les mérites écologiques des
élevages ! Cependant, même si le retrait de deux spots donne un signal
très important, les contribuables français devront probablement
continuer à financer de nombreuses campagnes de pub pro-viande à
l’avenir?
Christophe Marie : C'est une belle victoire en effet car il n'est
jamais facile de gagner face à l'industrie de la viande et au
ministère de l'Agriculture. Cela dit, des messages trompeurs il y en a
toujours, que ce soit pour inciter le public à manger du lapin, du
cheval ou encore des produits laitiers. Il est vrai que dans sa
dernière campagne, le CIV a été très loin dans la provocation et la
désinformation en voulant faire croire que l'élevage des porcs est
"artisanal" en France et que l'élevage des bovins est bénéfique pour
l'environnement. On prend vraiment les consommateurs pour des crétins
en diffusant de telles inepties. C'est d'autant plus choquant que ces
spots sont financés par le ministère de l'Agriculture, donc par nos
impôts. D'ailleurs, je ne sais pas où ce ministère trouve les fonds
pour financer cette propagande alors que, dans le même temps, ses
services vétérinaires négligent les contrôles dans les élevages et
abattoirs par manque de moyens.
Y a-t-il déjà eu des initiatives politiques sérieuses visant à
contrôler des fermes industrielles et leur impact sur l'environnement,
particulièrement en Bretagne? Il y a quelques semaines l'ONG
(Organisation Non Gouvernementale) « France Nature Environnement » a
lancé une campagne d'information mais certaines affiches ont été
censurées car jugées « irresponsables ». Comment peut-il être «
irresponsable » de faire savoir à la communauté nationale et
internationale l’existence de pollutions mortelles dans quelques
secteurs côtiers et informer sur la toxicité de l’eau qui n’est plus
consommable ? Que doit-il se passer pour que l’écologie passe avant
l’économie ?
CM : Lorsqu'on arrive au bout d'une impasse le bon sens voudrait qu'on
fasse demi-tour pour repartir dans la bonne direction mais si vous
prenez le cas de la Bretagne, où les plus gros élevages sont
concentrés, eh bien il n'y a aucune volonté de faire marche arrière.
L'eau n'est plus consommable, les nappes phréatiques sont empoisonnées
durablement et la mer est contaminée à son tour par l'apparition
d'algues tueuses. Tout cela est extrêmement grave et devrait amener à
une remise en cause de l'élevage, mais il n'en est rien. Tant que
l'homme sera homme, l'économie l'emportera toujours sur l'écologie, je
ne me fais aucune illusion sur ce point.