Rencontre internationale à Sciences Po Paris, le lundi 23 mai 2011, de 19H15 à 21h15, amphi Jean Moulin, 13 rue de l'Université, 75007 Paris. Organisée par les Associations Droits des Animaux et PAVéS. Pour plus d'informations, voir le site de cet évènement http://jusquoudefendre.chez.com/
Les intervenants prévus sont :Steven Best : philosophe américain, co-directeur d'un fameux ouvrage où il se demande, aux côtés d'activistes, d'universitaires et d'auteurs anonymes, si ceux qui mènent des actions directes au nom des animaux sont des terroristes ou des combattants de la liberté. Steven Best parlera du rapport entre holocauste des animaux, spécisme et violence des activistes.
Bernard Baertschi : philosophe et spécialiste de bioéthique, auteur d'un livre où il mène une
Enquête philosophique sur la dignité. [une] Anthropologie et éthique des biotechnologies. Il défendra très probablement un certain usage des animaux - à condition que leurs intérêts soient pris en compte.
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (sous réserve) est philosophe et juriste. Il est l'auteur du très récent Que sais-je? sur l'Ethique animale.
Sous réserve également : Paul Ariès, Estiva Reus, Enrique Utria, David Chauvet.
La question des « droits des animaux » connaît ces dernières années une évolution sans précédent dans les discussions entre philosophes, juristes, scientifiques et religieux. Parallèlement, ces discussions engagent également les citoyens « ordinaires », les associations et les ONG. Mais ces réflexions sont loin d’aller dans le même sens. Elles ne proposent ni les mêmes justifications, ni les mêmes fins, ni les mêmes moyens.
Le problème du fondement du mouvement pour les droits des animaux est du point de vue philosophique le plus fondamental. Est-ce l’utilité, entendue au sens d’un calcul général des plaisirs et des peines, qui permet de défendre les animaux contre les souffrances inutiles? Est-ce plutôt une théorie des droits, fondée sur la sensibilité des animaux ou sur leur subjectivité, qui, à la manière d’un atout, coupe sur les intérêts que les êtres humains pourraient avoir à leur exploitation. Ou bien faut-il accorder à certaines féministes éthiciennes du care que le langage des droits est symptomatique de modes de pensée patriarcaux et que le fondement de la défense des animaux ne peut relever que du soin, du souci et de la sollicitude ?
La réponse à la question des fondements ouvre sur la question des fins. S’agit-il de réformer certaines pratiques nuisibles au bien-être des animaux, « d’agrandir les cages », comme on l’entend dire parfois, ou d’améliorer les conditions d’abattage ? Faut-il aller plus loin est exiger l’abolition de certains usages jugés particulièrement cruels, comme l’élevage industriel ou la corrida ? Ou, plus radicalement, est-ce que respecter les animaux au sens fort n’exige pas l’abolition de leur exploitation pour la nourriture, les loisirs et la science ?
Enfin, la question de savoir jusqu’où défendre les animaux intéresse celle des moyens. L’engagement politique et institutionnel (éducation, information, manifestations, vote) est-il le seul geste démocratique envisageable ? La désobéissance civile peut-elle être légitime ? Et s’il est vrai, comme l’a suggéré le prix Nobel de Littérature Isaac Bashevis Singer, que l’exploitation des animaux a quelque chose de comparable à une domination totalitaire, certaines actions directes peuvent-elles être justifiées moralement?
Venez nombreuses et nombreux.
Entrée libre et gratuite
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