Chasse à l'arc en Wallonie - Réponse (type) de Benoît Lutgen au sujet de la chasse à l'arc en Wallonie.
Chère Madame, cher Monsieur,
J’ai bien reçu votre contribution au débat sur la chasse à l’arc et je vous
en remercie vivement.
Contrairement à ce que certaines personnes pensent, je n'ai pas autorisé la chasse à l'arc en Région wallonne. J’ai simplement proposé au Gouvernement d'en débattre au travers d'un avant-projet d'arrêté. Entre débat et décision, il y a plus qu'une nuance.
Comme vous, je suis un amoureux de la nature et je suis vraiment préoccupé par le bien-être animal, qu'il soit domestique ou sauvage.
Depuis mon entrée en fonction en juillet 2004, je n'ai d'ailleurs pas ménagé mon énergie et les moyens budgétaires pour améliorer l’état de la biodiversité en Région wallonne: lancement de plusieurs campagnes de
sensibilisation, création de 11 réserves naturelles et de 2 zones humides
protégées, réforme des mesures agri-environnementales, actions en faveur du hamster, du lézard des souches, de la chauve-souris, de la moule perlière, désignation de sites Natura 2000 supplémentaires, etc.
En outre, je prépare pour l'automne, un plan d'action "Objectif 2010" en vue de stopper la perte de biodiversité. Même en matière de chasse, j'agis, par exemple en prévoyant l'interdiction d'utiliser des munitions au plomb dans les zones humides.
Or, une des difficultés de la biodiversité dans une partie de la forêt est
justement la présence excessive de grands gibiers. Tous les experts
s'accordent pour dire qu'il y a actuellement à certains endroits, beaucoup
trop de sangliers, de cerfs et de chevreuils. Cette surpopulation est
dommageable à la régénération naturelle de la nature et cause de gros dégâts aux cultures. Il faut donc bien comprendre que la chasse est un mode de régulation qui se substituant aux prédateurs naturels, protège la flore.
Aussi, il est important d'autoriser des méthodes de chasse telles que les
animaux tués souffrent le moins possible. La chasse doit se passer de la
manière la plus douce et respectueuse possible de la faune.
A cette question, de nombreux spécialistes de la nature m'avaient répondu
que la chasse à l'arc, contrairement aux idées reçues, serait une technique extrêmement rapide, voire instantanée, qui produirait peu de stress pour l’animal visé comme pour les autres animaux se trouvant aux alentours. La chasse à l’arc leur semblait être une activité qui, bien régulée et sévèrement contrôlée, relèverait d’un mode de chasse plus doux que la chasse traditionnelle.
J'ai donc pris l'initiative de lancer ce débat. Mais comme pour toute mes
décisions politiques, j'ai pris le temps d'écouter les avis des uns et des
autres.
Après avoir entendu toutes les opinions exprimées, dont la vôtre, j’ai
décidé que la chasse à l'arc resterait interdite en Région wallonne.
Je vous remercie chère Madame, cher Monsieur, encore d'avoir contribué à ce débat, que j'ai voulu ouvert et sans a priori.
Avec mes meilleurs sentiments et mes excuses pour l’émotion suscitée.
Benoît Lutgen.