Le monde ... un immense abattoir à ciel ouvert Les voeux de Brigitte Bardot Invitée exceptionnelle de ce premier Pense-Bêtes de l'année, Brigitte Bardot
est une femme toujours aussi pugnace dans sa défense des animaux. Chez elle,
c'est le coeur et la raison qui parlent, les deux sont indissociables. Cela
fait exactement vingt ans que BB a créé sa Fondation à Saint-Tropez. Mais
elle avait commencé son combat dès 1962. Elle sera la première, en France, à
dénoncer publiquement les méthodes d'abattage des animaux de boucherie et à
l'entendre en 2006 tout reste à faire.
Ecouter la chronique de Patrick Durieux
Le monde ... un immense abattoir à ciel ouvert Brigitte Bardot : " Le monde devient un immense abattoir à ciel ouvert où
l'on abat tout ce qui bouge et qui peut rapporter du pognon. Evidemment, ce
sont les politiques qui peuvent mettre un frein à tout ça, mais les
politiques ont toujours des problèmes beaucoup plus importants à régler que
les problèmes d'animaux. Moi depuis trente ans que je demande des choses qui
sont des choses évidentes, je n'obtiens rien du tout car cela passe toujours
en dernier .Ca n'intéresse personne . Mais un jour ça va nous retomber sur
le coin de la gueule.
Non seulement on n'avance pas mais, à mon avis, on recule car depuis que je
fais de la protection animale, les choses ont empiré :
il y a une
industrialisation de la mort qui n'existait pas avant. La mort est devenue
industrielle avec les abattoirs, les élevages pour la fourrure, on tue à la
chaîne. C'est horrible, c'est insupportable de cruauté inutile."
RTL : Les grands singes : si rien n'est fait d'ici 2015, ils auront
totalement disparu en 2050. Est-ce que vous ne croyez pas qu'on prend le
problème "à l'envers" : ne faudrait-il pas d'abord aider les populations
locales avant de s'attaquer au problème animal ?
B.B. : "Ecoutez, c'est un problème politique. Moi je ne suis pas une
politique, je ne peux rien faire politiquement, je n'en ai pas les moyens.
Il y a des gens qui sont payés pour cela, qui sont élus pour cela. A eux de
se rendre compte -ils ne sont pas plus cons que moi !- que les choses vont
de travers. Tout le monde s'en rend compte et personne ne bouge. Ça, c'est
dramatique. Par exemple, pour éviter la viande de brousse, c'est-à-dire
bouffer du singe, il faudrait peut-être donner aux gens là-bas la
possibilité de manger autre chose."
Je vis avec un cauchemar dans mon coeur et dans mes yeux
RTL : Qu'est-ce qui vous choque le plus ?
B.B. : " Tout me choque, tout ce qui entraîne une douleur, une souffrance,
une mort moche, un martyr, les gens s'en foutent du martyr des animaux. "
RTL : Qu'est-ce que vous ressentez quand vous voyez quelqu'un porter de la
fourrure aujourd'hui ?
B.B. : " Je pique une rage !! J'ai envie de foutre une claque à la bonne
femme et de lui arracher ce qu'elle a sur le dos. Quelquefois, à la
Fondation, on a foutu à la porte des bonnes femmes avec des manteaux de
fourrure. Elles ressortent avec un coup de pied dans le cul ! "
RTL : A la vue de certaines images, arrivez-vous à vous en remettre ?
Comment vivez-vous avec ?
B.B. : " Non, je ne m'en remets pas et je vis avec un cauchemar dans mon
coeur et dans mes yeux. C'est un cauchemar permanent et j'ai du mal à
pouvoir éliminer des images qui m'ont tellement choquée qu'elles sont sans
arrêt devant mes yeux. Même quand j'ai des moments de détente, eh bien, ils
sont tout de suite coupés par le fait que je me dis, à l'instant où je suis
en train de me détendre : 'voilà ce qui se passe dans les abattoirs, ce qui
se passe dans les laboratoires, voilà ce qui se passe dans les transports
d'animaux'. "
RTL : Vous vivez toujours avec ?
B.B. : "Je vis avec et c'est ... (pause), c'est un poids épouvantable que je
me traîne… (silence), je pense qu'il faudrait reprendre un peu d'humanité au
fond de notre coeur, être moins robotisé, penser un peu moins au fric et
penser un peu plus aux sentiments. "
Patrick Durieux
Fondation Brigitte Bardot
28 rue Vineuse
75116 PARIS
Tél. : 01 45 05 14 60
Site intenrnet : www.fondationbrigittebardot.fr
Source