Fin janvier, la Commission européenne a adopté un plan destiné à améliorer la protection et le bien-être des animaux. Présenté en début de semaine au Conseil européen des ministres de l'agriculture, la France a été le seul Etat à s'y opposer. Pourtant le plan qui repose sur cinq domaines d’action, n'a rien d'extraordinaire :
- relèvement des normes minimales propres au bien-être animal tenant compte des dernières connaissances scientifiques en la matière.
- encouragement de la recherche et des méthodes de substitution à l’expérimentation animale.
- introduction d’indicateurs de bien-être normalisés.
- meilleure information des professionnels et du public sur les questions de bien-être des animaux.
- soutien aux initiatives internationales en faveur de la protection des animaux.
La position française serait suffisamment ferme pour, selon la PMAF (Protection mondiale des animaux de ferme), avoir 'menacé de bloquer systématiquement, et à la moindre occasion, toute avancée dans le domaine du bien-être animal'. Bref, on est loin, très loin, de l'image d'Epinal de nos élus pavanant dans les allées du Salon de l'Agriculture et frappant amicalement le cul des vaches.
La position française ne devrait cependant pas étonner l’opinion publique qui fait preuve de réalisme vis-à-vis des conditions d'élevage. En effet, pour l'heure, rappelons que la seule directive européenne en la matière se traduit pour les animaux d'élevage par le fait de n’avoir ni faim, ni soif, de ne pas éprouver de gêne physique, de ne pas souffrir (douleurs, blessures, maladies), de manifester des comportements normaux et de ne pas éprouver de crainte et/ou d’angoisse. Des points qui, avouons-le, ont beaucoup de mal à être tenus sur le terrain (cf. exemple des poulets de chairs).
Selon une étude récente du Baromètre européen, 64 % des Français considèrent que le bien-être des animaux d’élevage est mauvais, voire très mauvais, et ne reçoit pas assez de considération, tandis que 57 % des consommateurs se disent disposés à payer davantage pour des denrées alimentaires respectueuses du bien-être animal.
Cécile Fargue
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