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 La chasse aux rats

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lithana
Décide de rester
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lithana


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MessageSujet: La chasse aux rats   La chasse aux rats EmptyMar 18 Avr - 10:23

VARSOVIE, 1943 : un officier de la SS, attablé à un bar avec quelques compagnons de guerre, s’amuse à tirer au pistolet les enfants qui Se faufilent hors du ghetto pour chercher des approvisionnements.

Il adore cet exercice de tir et à chaque enfant qui tombe ses camarades s’esclaffent et lèvent leurs verres.

Il pratique, selon lui « La chasse aux rats ».

Que ces enfants pourraient être les siens, ses frères, ses cousins, ne saurait lui effleurer l’esprit. La radio, les journaux, les dirigeants politiques, des sommités « scientifiques », ses copains, son peuple, tout lui enseigne que ces enfants appartiennent à une race inférieure, qu’ils sont des « untermensch », des parasites sociaux, vecteurs de maladies et de corruption, de déliquescence de la civilisation dont il faut les éliminer pour le bien de l’humanité.

En tuant le « rat » il fait œuvre utile et cela est, de surcroît, si distrayant de viser, de toucher et de voir le pouvoir absolu que confère ce merveilleux pistolet.

PERIGORD, en ce printemps de l’an 2006 : la radio départementale relate que dans un petit bourg rural, des convives attablés au bar poussent des exclamations et lèvent leurs verres à chaque bon coup tiré par une quinzaine de chasseurs, venus sur ordre des autorités, éliminer cinquante pigeons infestant le village.

Les clameurs de joie des badauds furent-elles que le « lieutenant de louveterie », confrèrie vénérable issue du mOyen-âge, dût interrompre la battue, après quelques dizaines d’oiseaux tués.

Les pigeons survivant seront exterminés dans quelques jours, à la grande satisfaction des habitants, selon le reportage journalistique.

Il va de soi, que, pour nos villageois, les pigeons ne sont jamais que des « rats volant »,porteurs de maladies, de souillures, et puis ils se reproduisent !

Nul n’a expliqué aux villageois que si les arriérés n’avaient pas exterminé les autours, les faucons pèlerins, les hiboux grands-ducs, les pigeons n’auraient pas disparu, mais serait limités en nombre, de manière parfaitement naturelle .

Entre ces deux faits, distants que de soixante ans, de deux générations, il y a une profonde différence de degré.

Mais l’instinct de mort, la pulsion agressive, la domination arrogante, le préjugé idiot qui les habitent siègent dans le même cerveau reptilien.

La mort d’un être, ennemi déshumanisé, animal « nuisible », fauve redoutable, espèce ou race exécrables procure chez nombre d’humain une nauséabonde jubilation.

Bien sûr, pour déculpabiliser tant le tueur que le badaud béat, il faut justifier l’acte, le parer d’une utilité politique ou sociale et surtout il faut l’approbation collective.



« l’humanité va disparaître, bon débarras » énonce le titre d’un livre écrit par un ami écologiste, Yves PACCALET.

Combien nous partageons son indignation face aux crimes et erreurs de ce temps.

L’homo qui se qualifie de sapiens roule à l’abîme et la contemplation des agissements de tant de contemporains nous console de cet anéantissement inéluctable.

Que disparaissent les chasseurs, les promoteurs, les élus stéréotypés obsédés de développement infini, les marchands de pesticides, et tous ceux qui tuent, polluent, détruisent la vie par caprice,par cupidité, par sottise !
Toutefois, par empathie, par reste de philanthropie, à moins que ce soit par faiblesse, je dirai plutôt : « l’humanité va apparaître, enfin », le jour où l’homme, par mutation comportementale, cessera d’être l’unique et absolu « nuisible », le fléau de la terre.

L’homme sera humain que le jour où il n’acclamera plus la mort d’un être.

Ce jour-là, il éprouvera de la compassion et du respect pour tout ce qui vit, c’est-à-dire tout ce qui accède au principe du plaisir déplaisir.

Alors, l’humanité disparaîtra-t-elle, victime de l’instinct de mort, ou émergera-t-elle de sa guérison ?

L’homme, après avoir supprimé la Nature, s’abolira-t-il avec sa planète, ou devenu responsable et bienveillant saura-t-il sauver le vivant dont il n’est qu’une partie ?


Présentement, les cerveaux restent embrumés et nous vivons encore le temps sinistre de « la chasse aux rats ».

Gérard CHAROLLOIS

Président de la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.



Source: lettre hebdomadaire qui est envoyé aux ahérents


www.ecologie-radicale.org
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