À peu de chose près, tous les modes d'alimentation se valent
Les végétariens grossissent aussi
Autrefois assimilés à des marginaux, les végétariens sont aujourd'hui de
plus en plus nombreux, formant un groupe désormais très hétérogène. On y
trouve même des stars qui deviennent des ambassadeurs de cette autre façon
de s'alimenter, lui donnant un côté très tendance. Le végétarisme peut
revêtir différentes formes, mais généralement il consiste à éviter les
aliments issus d'animaux morts, donc la viande, la volaille et le poisson,
ainsi que certains ingrédients qui en découlent, comme la gélatine. Les
produits laitiers et les œufs sont, selon le cas, autorisés ou non.
Les végétaliens sont plus radicaux dans l'éviction des aliments, puisque
dans ce cas, ce sont toutes les denrées issues du règne animal qui sont
bannies, y compris le miel!
Plusieurs études portant sur l'observation de la façon de se nourrir ont
montré que végétariens et végétaliens sont souvent plus minces que les
omnivores. La présence importante de produits végétaux contribue à " diluer
" les calories issues des graisses, tout en apportant des fibres, ce qui
peut expliquer la nature du cliché pris à un moment donné. Mais quid de
l'évolution du poids au cours du temps?
Près de 400 g par an
C'est précisément l'objet d'une étude effectuée par une équipe de
l'Université d'Oxford, auprès d'un groupe de près de 22.000 femmes et hommes
participant à la grande étude européenne EPIC (European Prospective
Investigation into Cancer and Nutrition), qui vise surtout à élucider les
liens entre l'alimentation et les cancers. En fonction des habitudes
alimentaires des participants, les auteurs ont identifié 4 profils
alimentaires: les mangeurs de viande, les mangeurs de poisson, les
végétariens et les végétaliens.
Les participants ont été suivis pendant 5,3 ans, période au terme de
laquelle l'augmentation moyenne du poids était de 389 g par an pour les
hommes, et 398 g pour les femmes. Une analyse plus fine révèle que les
femmes et hommes du groupe végétalien, et les femmes (mais pas les hommes)
qui mangent beaucoup de poisson, prennent le moins de poids, par rapport aux
mangeurs de viande. La différence n'est cependant pas très importante: 284 g
pour les végétaliens, 303 g pour les végétaliennes et 338 pour les mangeuses
de poisson.
L'étude montre que ce sont les personnes qui, au cours du suivi, sont
passées d'un régime riche en viande à un régime soit riche en poisson,
végétarien ou végétalien qui ont pris le moins de poids: 242 g par an chez
les hommes, 301 g chez les femmes. Mais au global, ces différences
apparaissent comme très faibles, et le poids a inexorablement augmenté quel
que soit le profil nutritionnel.
NICOLAS GUGGENBÜHL
Source Le soir Diététique