From: leschretiensetlesanimaux@belgacom.net
Sent: Tuesday, May 16, 2006 5:42 PM
Il ne faut pas se nourrir d'illusions
Europe
Il ne faut pas se nourrir d'illusions
La semaine passée, deux événements, pouvant influencer d'une façon
significative la cause de la protection des animaux, ont marqué le Royaume
Uni.
Le premier, c'est la condamnation par un tribunal, à des peines de 12 ans de
reclusion, de trois activistes extrêmistes accusés d'avoir profané une tombe
(et deplacé le cadavre) pour intimider les parents de la défunte,
propriétaires d'une ferme qui élève des animaux destinés à des expériences
de laboratoire. En France, 12 ans de réclusion est une peine qu'on inflige
à des coupables de tentative de meurtre avec violences ayant entrainé des
séquelles graves...
Le deuxième événement, c'est la déclaration du premier ministre britannique
selon laquelle il allait signer la pétition circulant sur le Net en faveur
des expériences sur des animaux vivants faites par les laboratoires de
recherche médical.
Il ne faut pas s'étonner de ces deux événements. Les britanniques ont la
réputation d'être flegmatiques. L'expérience nous a appris qu'ils sont
plutôt émotionnels, excessifs, originaux.
Si l'accusation contre ces activistes est vraie, leur acte est vraiment
condamnable. On ne défend pas les animaux en profanant une tombe. C'est
inadmissible moralement et catastrophique politiquement. Ce qui est
remarquable, c'est la sévérité de la peine. Elle s'explique par les lois
draconiennes que le premier ministre britannique a fait voter récemment à
l'encontre des activistes des droits des animaux. Actuellement, ce monsieur
s'apprête à modifier les lois concernant les droits de l'hommme.
Il ne faut pas s'étonner non plus de la position publique, favorable aux
expériences sur des animaux vivants exprimé publiquement par le premier
ministre britannique, homme impitoyable. Outre le fait que pendant son
exercice de pouvoir il a rarement favorisé les intérêts des plus démunis
parmi les êtres humains, c'est son gouvernement qui a ordonné la terrible
extermination "préventive" massive des animaux sains de toute espèce, lors
de l'épidémie de la fièvre aphteuse en 2001. Ils ont même fait appel à
l'armée pour tirer sur des moutons et des agneaux. Les conditions atroçes de
cette extermination, qui n'a pas épargné les animaux de compagnie, ont
choqué des militaires endurcis ainsi que des employés d'abattoirs. A
l'époque, les médias britanniques avaient diffusé le désarroi exprimé par
certains de ces professionnels.
Mais, diront certains, c'est son gouvernement qui a fait voter la loi
limitant la chasse à courre malgré l'opposition des chasseurs et des
puissants protecteurs de ces dernièrs. Certes. Mais il faut savoir que le
premier ministre britannique avait des obligations irrévocables vis-à-vis
des défenseurs des animaux qui, jadis, avaient contribué de diverses
manières à sa campagne électorale.
Ce monsieur soutient fréquemment les causes des puissants groupes de
pression, du pétrole, de l'agroalimentaire, de l'industrie pharmaceutique et
autres. Actuellement, il s'agit d'une offensive des laboratoires effectuant
des recherches sur des animaux vivants, soutenue par des universitaires -
pour qui l'éthique concerne uniquement l'espèce humaine - et des
politiciens, sous pretexte de progrès de la science médicale. En fait, les
intérêts financiers et économiques qui se trouvent derrière les expériences
de laboratoire sur des animaux vivants sont énormes et dépassent la question
médicale. En plus, toute une série d'entreprises et de fournisseurs
d'animaux vivants gravitent autour des laboratoires et ont intérêt à ce que
le nombre des recherches sur les animaux vivants ne diminue pas. En fait, il
s'agit plutôt d'une contre-offensive car tout ce monde-là a peur du progrès
moral de la cause de la protection animale auprès de l'opinion publique
européenne. Surtout, ils ont peur du progrès des méthodes de remplacement et
de l'informatique méthodologique qui fait que leurs expériences sur les
animaux vivants apparaîtront de plus en plus obsolètes.
Leur combat est d'arrière garde. C'est pourquoi les défenseurs des animaux
ne doivent pas entreprendre des actions violentes. Ce genre d'action risque
de leur leur aliéner l'opinion publique. La force de la cause de la
protection animale est morale. Seule l'évolution des mentalités peut alléger
la souffrance des animaux. Pour les animaux, l'évolution des mentalités se
fait par l'éducation des gens et l'information et non pas par les action
violentes.
Il ne faut pas se nourrir d'illusions. On ne peut pas presser l'opinion
publique européenne de faire tout de suite ce qu'elle n'a pas envie de faire
maintenant. Si on la presse trop, elle réagira dans le sens contraire; au
détriment de la protection animale. La mauvaise publicité qui a été faite
par la profanation inadmissible et stupide de la tombe ainsi que la pétition
en faveur des expériences sur des animaux vivants - soutenue par le premier
ministre britannique - le prouvent aisement.
16.5.2006
"Les chrétiens et les animaux"
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