Accusé, depuis 1999, de pollution de différents lacs et cours d’eaux de Haute Vienne et de mise en danger de la vie d’autrui, suite à l’exploitation durant une cinquantaine d’années de mines d’uranium, le numéro mondial du nucléaire, le français AREVA vient de se voir confirmer sa relaxe par la cour d’appel de Limoges.
Ainsi, après examen, la Cour d’appel a considéré qu’en l’état du dossier, elle ne disposait pas d’éléments suffisants pour condamner AREVA. Il est vrai que la DRIRE Limousin (direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement) n’a pas exercé le moindre contrôle opérationnel durant l’exploitation des mines d’uranium, permettant ainsi, selon France Nature Environnement (FNE), de protéger AREVA de toute responsabilité au bénéfice du doute.
Dès l’annonce de la relaxe de AREVA, les associations ont déclaré vouloir examiner '…l’intérêt d’un ultime recours devant la Cour de cassation dans cette affaire exemplaire, où les principes de bonne gestion environnementale ont été bafoués de longue date… mais jamais constatés par les autorités de contrôle'. Néanmoins, pour Sources et Rivières du Limousin, France Nature Environnement et Truites Ombres Saumons, les 3 associations requérantes, cette action judiciaire n’aura pas été vaine en contribuant à accélérer la prise de conscience des pouvoirs publics. Aujourd’hui, AREVA prend à sa charge quelques réhabilitations de sites, comme l’étang de St-Pardoux, pôle touristique limousin, qui va être curé de ses boues radioactives cet été ; l’étang de la Crouzille, réserve d’eau potable de la ville de Limoges, qui va être déchargé de ses sédiments contaminés, également aux frais de AREVA, selon FNE ; etc.
Cela dit, de son côté AREVA rappelle qu’elle n’a ni abandonné de déchets, ni enfreint la réglementation ou porté atteinte à la faune piscicole. En outre, le groupe déclare employer plus de 100 spécialistes dans la région pour assurer le suivi à long terme des anciens sites miniers réaménagés et les maintenir dans les meilleures conditions environnementales.
Pascal Farcy