ARNELAE'S PLACE Végéta*isme, Ecologie, Beauté & Santé, Vitamine B12, Protection & Lutte Animales, Débats... |
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| Elevages : Une catastrophe écologique | |
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arnelae Administratrice
Nombre de messages : 18670 Age : 48 Localisation : Bassin d'Arcachon Date d'inscription : 02/03/2005
| Sujet: Elevages : Une catastrophe écologique Lun 17 Juil - 21:45 | |
| Elevages : Une catastrophe écologique Catastrophe ! Le monde mange de plus en plus de viande. L'élevage industriel émet des fleuves de polluants, fait disparaître des millions d'hectares de biodiversité, abrite des virus mortels et, surtout, accélère dangereusement la fièvre terrestre. Frédéric Lewino Pour sauver la planète, mangeons moins de viande ! L'élevage industriel qui se développe, surtout en Asie, entraîne un coût écologique de plus en plus insupportable. Ce qui amène plusieurs institutions, dont la Fao, à pousser un cri d'alarme. On oublie que, pour fabriquer un poulet, un boeuf ou un mouton, il faut dépenser beaucoup d'énergie en chauffage, nourriture, transport, découpe de la viande, chaîne du froid... D'où un rejet important de gaz à effet de serre. Auxquels il faut ajouter le méthane émis par les ruminants. Pour le compte de l'Ademe, l'expert Jean-Marc Jancovici a chiffré la part du régime carnivore dans la fièvre terrestre. Stupéfiant ! Le kilo de viande de veau équivaut à un trajet automobile de 220 kilomètres ! L'agneau de lait : 180 kilomètres ! Le boeuf : 70 kilomètres ! Le porc : 30 kilomètres ! Et encore Jancovici n'a-t-il pas comptabilisé les apports carbonés de l'emballage, du déplacement du consommateur et de la cuisson. A titre de comparaison, la production de 1 kilo de blé ou de pommes de terre équivaut tout juste à un créneau en voiture. Pour ne rien arranger, le cheptel mondial augmente au moins aussi vite que le parc automobile. Selon le plus récent décompte de la FAO, la planète abrite désormais 17 milliards de poulets, 1,8 milliard de moutons et de chèvres, 1,4 milliard de bovins, 1 milliard de cochons et 1 milliard de canards. Auxquels il faut ajouter les nombreuses autres espèces consommées : dindes, chameaux, poissons, chiens... Le monde devient, en effet, de plus en plus carnivore. Depuis les années 50, la consommation mondiale de viande a quintuplé. Et même si elle stagne en Occident depuis une vingtaine d'années, elle s'envole dorénavant dans tous les pays émergents. Les Chinois et les Indiens ne se contentent plus de leur bol de riz ou de lentilles. Entre 1991 et 2002, les Chinois ont quadruplé leur régime carné et les Indiens l'ont doublé. Selon la Fao, en 2030, le tiers-monde consommera près des deux tiers de la viande mondiale. Il ne fait que suivre notre exemple avec un siècle de retard. Mais les méfaits écologiques des élevages intensifs ne s'arrêtent pas à la fièvre planétaire. Le mal est plus profond. A commencer par l'artificialisation de la nature. Voilà longtemps que les animaux ne sont plus nourris avec de l'herbe ou des déchets. L'élevage industriel réclame des quantités astronomiques d'aliments qui monopolisent 29 % de la surface terrestre sous forme de pâturage et de cultures fourragères. Ainsi, le soja est cultivé à 90 % pour assurer l'alimentation animale. En quelques années, rien qu'au Brésil, en Argentine, au Paraguay et en Bolivie, cette culture s'est emparée de 40 millions d'hectares, surtout pour alimenter les bovins européens et chinois. Or les écologistes accusent cette extension de se faire le plus souvent au détriment de milieux naturels de grand intérêt, comme la savane arborée brésilienne, le Chaco argentin, la forêt chiquitana bolivienne. Depuis quelques années, c'est même la forêt amazonienne qui recule devant de nouvelles variétés de soja appréciant le climat tropical. En mangeant donc de la viande bien française, nous participons indirectement à la perte de la biodiversité amazonienne. Si encore cette nouvelle industrie enrichissait les petits paysans. Même pas. « Le boom du soja remplace les agriculteurs par des investisseurs financiers. Ils engrangent des bénéfices allant jusqu'à 50 % par an. Demain, ils s'en iront vers d'autres produits plus rentables, laissant derrière eux une catastrophe écologique et sociale », dénonce, dans La Revue durable, Marc Hufty, enseignant-chercheur à l'Institut universitaire d'études du développement (IUED) de Genève. Par ailleurs, fabriquer de la viande avec du soja est un gâchis protéique, puisqu'il faut 18 kilos de protéines végétales pour fabriquer 1 kilo de boeuf ! La planète serait donc bien mieux nourrie avec un régime végétarien. C'est aussi l'élevage qui explique le succès du maïs, ce boit-sans-soif qui vide les nappes phréatiques et rend exsangues les rivières, ce consommateur d'engrais et de pesticides qui pollue l'air, le sol et l'eau. La Bretagne, qui élève un cheptel faramineux de porcs et de volailles, en sait quelque chose. « Il faudrait produire moins de viande, mieux entretenir le territoire et gérer les cycles biologiques », dit Christian Mouchet, professeur d'économie rurale à l'Agrocampus de Rennes. Importation de soja, excédents de céréales. « Le résultat est une agriculture non durable qui puise dans les ressources naturelles de façon quasi minière, économiquement inefficace et créatrice de déséquilibres territoriaux », ajoute-t-il. Quelques éleveurs tentent de faire marche arrière. C'est pourtant cette voie bretonne peu recommandable qu'empruntent les pays émergents asiatiques. Le rivage de la mer de Chine se couvre d'élevages industriels de porcs et de volailles. Mais il y a pire que cette pollution. Depuis quelques années, la Fao s'inquiète de la cohabitation des grands centres urbains avec ces élevages géants. Le mélange est détonant. Hier, en Europe, la maladie de la vache folle a fait craindre le pire. Aujourd'hui, c'est la grippe aviaire. Lorsqu'il mutera défavorablement, le H5N1 provoquera des millions de morts dans la population humaine. Lui ou un autre. Les virus et microbes pathogènes abrités par les animaux d'élevage sont légion. « En cultivant en grande quantité des protéines (poulets, moutons...) identiques, on crée une sorte de réacteur biologique. Si un virus est adapté à un des animaux, il sera aussi adapté à tous les autres. Et l'élevage sera décimé », explique François Renaud, directeur du laboratoire Génétique et évolution des maladies infectieuses (CNRS-IRD). Louise O. Fresco, sous-directrice générale de la FAO, complète : « La nature transfrontière de ces maladies et leur capacité potentielle à franchir les barrières des espèces et à toucher l'homme constituent des enjeux sérieux. » Et de se rassurer : « La science peut faciliter un développement de l'élevage durable, équitable et sans danger, en innovant dans une vaste palette de secteurs. » Certes, la science peut tout, mais l'homme reste un fou. Comptons sur lui pour ne pas renoncer facilement à son bifteck ou à son poulet aux champignons noirs. La santé de son estomac lui importe davantage que celle de la planète. A moins d'une épidémie faisant des millions de morts... Source Le Point 22/06/06 - N°1762 - Page 68 | |
| | | alexandra Administratrice*
Nombre de messages : 7926 Age : 65 Localisation : Somewhere, over the rainbow... Date d'inscription : 10/07/2006
| Sujet: Re: Elevages : Une catastrophe écologique Mar 25 Juil - 12:04 | |
| Merci pour cet article riche, qui me semble-t-il a de quoi convaincre les plus réticents de se passer de viande... Quand on prend conscience de tout cela, on ne peut qu'avoir des scruptules à manger de la viande, sauf à se complaire dans sa mauvaise conscience, ou dans son inconscience, ce qui est pire... Le mode de vie occidental est à mon sens véritablement une calamité. On peut espérer que l'ouverture actuelle vers les cultures dites "premières" (ça fait plus politiquement correct que "primitives") permettra de raisonner un peu notre système hyperproductif et consommateur aberrant. Retrouver les valeurs essentielles, que ces cultures-là ont conservé jusqu'à aujourd'hui, et que pour la plupart nous avons perdues, permettra sûrement de contribuer à sauver la planète, et l'humanité avec. Elles cultivent encore la VIE, que nous nous acharnons à détruire. Par contre, dire que "la science peut tout" : là, je suis tout sauf d'accord. La science n'est qu'un des moyens que nous avons de percevoir une certaine réalité. La science décortique, analyse, met dans des petits boîtes, parcellise le savoir. Eller perd le plus souvent la vision globale des choses car elle s'enferme dans un matérialisme qui est le même que celui de ceux qui prétendent rentabiliser les élevages, ou faire des sauces soi-disant cuisinées en se contentant de mélanger des quantités calibrées d'ingrédients. Dans tout cela, il manque une dimension essentielle : le respect de la vie. J'ai côtoyé suffisamment de biologistes et autres systématiciens pour savoir que la science n'est en aucun cas garante de ce respect-là. J'irai même plus loin. Je dirais : au contraire... Dépenser des millions de dollars pour faire l'inventaire des espèces existantes dont on sait qu'elles disparaissent beaucoup plus vite que ce que l'on peut en connaître, par exemple, me semble beaucoup moins intéressant que de mettre cet argent dans la protection des milieux où elles vivent... La science, c'est AUSSI (mais pas seulement, je suis d'accord) : la bombe atomique, les OGM, les arômes artificiels, les expérimentations sur les animaux, les vaccins, la médecine aveugle, l'agriculture intensive, toutes les machines consommatrices de pétrole, l'artificialisation du monde... C'est un autre débat.... que l'on peut ouvrir ... ? | |
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