AUX USA COMME ICI, NON A LA CRIMINALISATION DES DISSIDENT(E)S !
Il y a un an, le 7 décembre 2005 commençait aux USA une série d'arrestations dans le cadre de l'opération "retour de flamme". Celle-ci vise les activistes écologistes états-uniens, en particulier ceux soupçonnés d'appartenir aux mouvements "Earth Liberation" ("Libération de la Terre") et "Animal Liberation Front" (Front de Libération des Animaux), accusés de... "terrorisme".
Cette accusation, absurde, n'a pourtant rien d'étonnant: depuis le 11 septembre 2001, le gouvernement des USA utilise couramment le qualificatif de "terroriste" pour disqualifier ses adversaires et promulguer des lois liberticides, restreignant abusivement les droits civils et politiques de la population. Peu importent les doctrines, peu importent les modes d'action, tout écart à la pensée dominante est assimilé à une sorte de folie fanatique et meurtrière, avec comme unique réponse, la violence tout aussi arbitraire de l'Etat. Nous assistons à la mise en place d’un état d'exception (détentions arbitraires, écoutes illégales…), pour surveiller et museler toute opposition éventuelle au système grâce notamment au Patriot Act.
Les mouvements de libération animale ont, eux aussi, eu "leur" loi : "l'Animal Enterprise Terrorism Act" (AETA, loi sur le "terrorisme envers les entreprises utilisant des animaux").
Après la "chasse aux rouges" du McCarthysme, l'heure est à la "chasse aux verts": cette loi permet d'attaquer toute association exprimant des points de vue qui pourraient permettre ou justifier des actions contre les entreprises liées aux animaux, des restaurants aux entreprises pratiquant la vivisection. Toute structure, même légale, pacifique ou pacifiste, mais écologiste, peut désormais être accusée de terrorisme. Grâce à cette loi, le gouvernement a déjà condamné des organisateurs de la campagne "Stop Huntingdon Animal Cruelty (SHAC)" qui, pour avoir lancé un site web informant sur les pratiques de cette entreprise faisant des tests sur les animaux, purgent actuellement des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 6 ans de détention. D'autres personnes sont actuellement détenues sur la base d'allégations "achetées" par le gouvernement auprès d'une "activiste repentie" : la délation est devenue un marché juteux.
Mais le gouvernement des USA n'est pas seul en cause : en Europe aussi, les dirigeants mènent une offensive en règle contre tous les mouvements dissidents, écologistes compris. En Grande-Bretagne, l' « Animal Liberation Front » est là aussi considéré comme entreprise terroriste. En France, ses militants sont harcelés depuis une vingtaine d’année. De même, une dynamique similaire se développe depuis la fin des années 1990, où le prétexte antiterroriste sert le renforcement du contrôle social, des grévistes stigmatisés comme "preneurs d'otages" aux quartiers populaires placés sous état d'urgence dès qu'y brûlent quelques voitures. Ici aussi, les écologistes figurent en bonne place parmi les cibles de l'Etat. Combien de faucheurs volontaires matraqués, attaqués et condamnés, juste pour avoir réclamé l'ouverture d'un débat public sur les OGM ? Combien d'utilisateurs attaqués, combien de livres interdits pour avoir parlé du purin d'ortie, engrais naturel désormais interdit car faisant une "concurrence déloyale" aux engrais chimiques produits par les multinationales de l'agroalimentaire ?
Un tel acharnement contre les écologistes et alternatifs de tous poils est logique : dénonçant la destruction de l'écosystème et l’exploitation animale, ils remettent en cause le système social et économique en place. La "catastrophe écologique" en cours n'a d'autre cause que la logique productiviste du capitalisme et son cortège d'oppressions fondées sur la propriété, des biens de productions, des capitaux, des ressources naturelles et sur l’exploitation des humains et des animaux. C'est précisément cette logique de domination par la possession et l’exploitation qu'attaquent les dissidents écologistes en affirmant la responsabilité de chacun à l'égard de son environnement, la nécessité d'établir des rapports libres, égaux et solidaires avec celui-ci. Notre rapport à la nature n'est jamais que le reflet de nos rapports humains : le changement sera global ou ne sera pas.
Ni chasse aux rouges, ni chasse aux verts,
Nous ne serons pas le gibier du capitalisme !
Le 7 décembre 2006, journée internationale de solidarité avec les écologistes et défenseurs des animaux états-uniens incarcérés !
Départ pour l’action à 19H00, métro opéra au centre de la place. PONCTUALITE EXIGEE
Contact: greenscare.org / greenscare@mutualaid.org
Collectif Antispéciste de Paris, Scalp-Reflex / No Pasaran