Le lynx est en danger

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le lynx a disparu du centre de l’Europe. Fusil, poison, pièges, toutes les méthodes étaient bonnes. 1971 marque le début des efforts de réintroduction du lynx en Suisse. A cette fin, des individus sauvages capturés en Slovaquie ont été relâchés dans le Jura et dans les Alpes. Si la Suisse offre un espace vital suffisant pour le lynx, ses effectifs ne se sont pas encore stabilisés dans les Alpes. Les populations sont petites et les obstacles tels que les cours d’eau, les montagnes, les autoroutes et les régions densément peuplées empêchent le lynx de conquérir de nouveaux territoires. Le WWF Suisse s’engage pour que le lynx puisse à nouveau sillonner librement l’espace alpin.

Le programme de réintroduction a connu un nouveau succès fin 2000, avec la décision du Parlement st-gallois de réintroduire trois couples de lynx en Suisse orientale (Toggenburg et Tössstock) au printemps 2001.


Une chose est sûre: le lynx n’aura de chances de survie que si l’on parvient à relier les différentes zones où il survit en Europe de façon à permettre aux populations de se regrouper.

Le lynx se nourrit principalement de chevreuils et de chamois, ne s’attaquant que très rarement aux animaux domestiques. Sur les 10 dernières années, 57 décès par année en moyenne ont pu être attribués au lynx. C’est très peu, si l’on considère que la population ovine en Suisse compte 450 000 têtes. De plus, la Confédération et les cantons ont dédommagé les propriétaires de chaque animal domestique tué.

La perte d’un animal domestique n’est pas une fatalité. Clôtures électriques, lanternes, rondes en compagnie d’un chien, etc., l’éventail des mesures à même de montrer au lynx que des humains ne sont pas loin et de prévenir une attaque est très large.

Bien que protégé, le lynx fait l’objet d’un braconnage régulier. Si l’on a pu prouver ces dernières années que de nombreux lynx avaient été abattus, noyés, empoisonnés, et même battus à mort, on a rarement retrouvé les coupables.

Il est certes établi que le lynx chasse le chevreuil et le chamois. Mais parler de concurrence pour les chasseurs relève de la mauvaise foi, les effectifs d’ongulés étant plus que suffisants. Le lynx fait partie intégrante de la faune indigène et, à ce titre, il est parfaitement à sa place.

Avec un minimum de tolérance de la part des chasseurs et des éleveurs, on peut parfaitement vivre avec le lynx. Seule une évolution des mentalités pourra donner sa chance au lynx.

source : wwf suisse