Face à ce qu’ils considèrent comme de l’immobilisme politique, les Jeunes Verts Suisse ont lancé hier l’opération 'Initiative pour des véhicules plus respectueux de l’être humain', qui, si elle était adoptée verrait les voitures les plus polluantes être interdites d'homologation en Suisse, une première au niveau mondial.
Elaboré en décembre 2006, en partenariat avec diverses associations (Pro Vélo, ATE, Road Cross, Fussverkehr Schweiz), le texte de l’initiative, après consultation approfondie avec des experts du trafic routier et des professeurs de droit, a été soumis à la Chancellerie fédérale qui l’a récemment approuvé.
L'initiative vise ainsi à parvenir à l'interdiction des voitures les plus polluantes et/ou dangereuses pour les autres usagers (1). Le principal critère de discrimination retenu est basé sur les émissions de CO2, avec une limite de 250 g de CO2/km et/ou 2,5 mg particules fines/km, tandis que les véhicules déjà en circulation, et entrant dans les critères définis, verraient leur vitesse maximale autorisée limitée à 100 km/h.
Les catégories de voitures les plus touchées seraient les 4x4, les sportives et les berlines de luxe, avec respectivement 47 %, 24 % et 19 % des modèles concernés. Au total, 9 % de l’offre automobile suisse actuelle se verrait interdit d’immatriculation. Les deux-roues ne seraient également pas épargnés, certains modèles étant trop polluants, notamment les scooters à moteur deux-temps.
Pour la conseillère nationale Franziska Teuscher (Verts/BE), présidente de l'association transports et environnement (ATE), l’Initiative pour des véhicules plus respectueux de l’être humain n'est pas extrême, elle s'attaque à des véhicules qui sont achetés essentiellement pour des raisons de prestige ou de mode, et vise à corriger une évolution de l'industrie et du marketing automobile.
A l'approche des élections fédérales, si les questions environnementales étaient jusqu’alors l’apanage des Verts, les principaux partis se déclarent à leur tour soucieux de la thématique. Aussi, malgré un certain scepticisme quant à son application, la plupart s’accordent à reconnaître à cette initiative le mérite de générer un débat public nécessaire.
Néanmoins, avant de parvenir à la campagne référendaire pour l’adoption éventuelle du texte, la collecte de 100 000 signatures est un passage obligatoire. Elle devrait démarrer fin février et être atteint, sans problème, dans les délais impartis (18 mois). En effet, les responsables de l’opération assurent avoir déjà recueilli le soutien de plus de 1 200 personnes qui se seraient engagées par Internet pour récolter plus de 25 000 signatures. Par ailleurs, le mouvement réuni au sein d’une association (2) créée pour l’occasion, annonce des représentants dans quasiment toutes les grandes villes suisses pour relayer l’opération au niveau local, auprès de la population et des différentes organisations de transports ou d’environnement.
Alex Belvoit
source : univers-nature.com