Trois bébés tigres à l’agonie viennent d’être découverts dans l’extrême Est de la Russie. Le premier, une femelle de 4 mois, a été découvert il y a plus de 15 jours la patte prise dans un piège. La semaine dernière, ce sont deux tigres d’à peine deux mois, sans doute abandonnés par leur mère, qui ont été découverts affamés à la périphérie d’un village de la région de Primorye. Actuellement soignés au Centre de réhabilitation de Razdolnoye, un centre subventionné par le fonds international pour la protection des animaux (IFAW), les trois jeunes tigres devraient à terme recouvrer leur liberté.
Les abondantes chutes de neige de ces derniers mois et la chasse intensive ont provoqué la diminution du nombre d’ongulés de cette région (sangliers, cerfs, chevreuils…). Privés de leurs principales ressources alimentaires, les tigres se voient donc contraints de se rapprocher dangereusement des hommes, en quête de nourriture. Selon l’Inspection spéciale 'Tigre' (organisme qui s’occupe de la protection des espèces animales rares dans la région), plus de dix tigres ont ainsi été tués depuis le début de l’année 2006.
Plus largement, le braconnage, la perte d’habitat et l’extension de l’activité humaine sont en train de réduire comme peau de chagrin les effectifs de la population de tigres de Sibérie. Ainsi, selon un recensement effectué en 2005, on ne dénombre pas plus de 450 individus encore à l’état sauvage dans cette région extrême-orientale de la Russie.
Pour rappel, répertorié dans la liste des espèces gravement menacées, le tigre de Sibérie est le plus grand de tous les félins. Les mâles peuvent atteindre 3,30 m et peser jusqu’à 300 kg.
Cécile Fargue