Des manteaux d'hiver haut de gamme sont discrètement en train d'être retirés des présentoirs aux États-Unis depuis que des tests ont révélé que leur élégant col en fourrure synthétique était en fait un col en fourrure de chien.
Signés par des entreprises connues comme Andrew Marc et Tommy Hilfiger, les manteaux en question sont vendus dans les boutiques qui comptent parmi les plus chic au pays.
Une analyse commandée par la Humane Society of the United States (HSUS) vient de révéler que 24 des 25 manteaux achetés en boutique et sur le Web étaient, pour employer un euphémisme, « mal étiquetés».
Trois échantillons contenaient de la fourrure de chien domestique, alors que l'étiquette indiquait « fourrure synthétique». Les autres manteaux testés contenaient de la fourrure de chien viverrin, un animal s'apparentant au raton laveur, mais qui fait partie de la famille des canidés. Le chien viverrin est surtout présent en Asie. La plupart des manteaux testés ont été manufacturés en Chine.
Ces résultats ont surpris les chercheurs de la Humane Society. « Cela révèle un problème qui touche l'ensemble de l'industrie», a indiqué Kristin Leppert, qui dirige la campagne anti-fourrure de la HSUS.
C'est une consommatrice intriguée par la douceur et le réalisme du col synthétique de son nouveau manteau qui a mis la puce à l'oreille de la HSUS.
La HSUS enquête
La Société a donc décidé de mener sa propre enquête. Une équipe a acheté 25 manteaux dans des boutiques réputées comme Nordstrom, Tommy Hilfiger et le site Bluefly.com. En analysant l'enchaînement des protéines qui composent les poils, les experts ont pu déterminer de quelle espèce ceux-ci provenaient.
Pour Diane Webber, porte-parole de la Humane Society, les manufacturiers ferment souvent les yeux sur la provenance des matériaux utilisés dans leurs vêtements.
« Ils ne cherchent pas à savoir d'où viennent les matériaux, ils veulent le meilleur prix possible. Les manteaux en question viennent de Chine, là où il n'y a virtuellement aucune réglementation en place pour assurer le bien-être des animaux.»
Après avoir pris connaissance des résultats de l'enquête, la compagnie Tommy Hilfiger a annoncé qu'elle cessait de vendre des manteaux contenant de la fourrure. «Nous prenons cela au sérieux», a indiqué Wendi Kopsick, porte-parole de l'entreprise.
Dans un communiqué, Nordstrom a indiqué qu'elle offrait un remboursement aux clients lésés. L'entreprise affirme ne plus faire affaires avec le sous-traitant qui a fabriqué le manteau analysé.
L'entreprise Andrew Marc a pour sa part contesté des allégations de la Humane Society. Dans un communiqué, son président, Charles Jayson, affirme que les manteaux contenant de la fourrure de raton laveur sont identifiés comme tels, et que cette fourrure provient d'animaux élevés dans des fermes finlandaises.
Aux États-Unis, l'importation et la vente de fourrure de chien et de chat est une infraction. Une amende de 10 000 $ par article vendu est prévue au code pénal. La loi précise toutefois que l'action d'importer ou de vendre une telle fourrure doit être « intentionnelle».
Chien viverrin
Ce n'est pas la première fois que l'utilisation de la fourrure de chien fait les manchettes. L'an dernier, les boutiques J.C. Penney et Macy's avaient été critiquées pour avoir vendu des manteaux contenant de la fourrure de chien viverrin, alors que l'étiquette précisait qu'il s'agissait de raton laveur.
Les deux entreprises ont aussitôt retiré les manteaux des boutiques. Peu après, J.C. Penney avait remis les manteaux sur les présentoirs - après avoir rayé au marqueur noir le mot « raton» sur l'étiquette.
L'utilisation de la fourrure du chien viverrin est permise aux États-Unis, puisque celui-ci est classé dans la famille des ratons laveurs aux yeux du gouvernement. Mais plusieurs élus s'opposent à cette pratique. Un projet de loi a été déposé pour bannir l'utilisation et la vente de produits faits avec ce type de fourrure.
source : www.cyberpresse.ca