Des bovins aux humains
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis se distinguent en matière de recherche sur les thérapies régénératives. Plusieurs laboratoires publics et privés cherchent actuellement à produire, à partir d'embryons ou de cellules souches, des lignées cellulaires destinées à être greffées à la place d'organes défectueux chez des malades atteints aujourd'hui de pathologies incurables. En Grande-Bretagne, l'équipe de biologistes de Stephen Minger du King's College de l'Université de Londres s'apprête même à fusionner des cellules humaines à des ovocytes de vache, lorsqu'elle aura reçu l'autorisation des autorités britanniques, afin de mieux comprendre les maladies génétiques telles qu' Alzheimer ou Parkinson. Selon une étude réalisée par Les Entreprises du médicament (LEEM), en partenariat avec Bionest Partners, la France serait en retard par rapport à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en terme d'investissement et de compétition, notamment en raison de freins réglementaires, de faibles financements et du départ de nombreuses compétences clés. Toutefois, cette enquête, financée par le ministère délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche montre également que plusieurs équipes françaises jouissent d'une renommée internationale. En France, Marc Peschanski de l'Inserm, s'oppose à l'utilisation d'ovocytes humains pour la recherche, assurant que "faire croire que l'on fera de la thérapie cellulaire à partir d'hybrides, c'est agiter un chiffon rouge qui n'est pas réaliste".
Le Figaro 31/03, La Croix, 02/04