La santé, exposée aux dégradations de l’environnement

La santé, exposée aux dégradations de l’environnement

Du 2 au 6 septembre, Paris accueillera une conférence internationale consacrée aux liens entre la santé et environnement. Les chercheurs ont déjà eu l’occasion de mettre en garde les autorités sanitaires sur l’incidence de certains polluants, susceptibles de perturber la reproduction. Les études consacrées à l’homme, dans ce domaine, bien que rares, inquiètent les épidémiologistes. Au Danemark, ils ont constaté une déperdition qualitative et quantitative du sperme, et un taux croissant de cryptorchidie (« non descente des testicules dans les bourses à la naissance »). En France, la situation pourrait être comparable selon le Cecos (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme). Rémy Slama, épidémiologiste de l’Inserm et conseiller scientifique de la Conférence internationale de Paris, rappelle combien l’environnement a été modifié entre 1930 et 1970 : « Il existe de fortes suspicions autour des facteurs de l’environnement », en particulier autour de l’utilisation de pesticides comme le DDT ou le DBCP. Dans une autre catégorie de pathologies, Denis Zmirou-Navier (Inserm) évoque les « polluants photo-oxydants comme l’ozone », soupçonnés de réduire jusqu'à 20 % la capacité pulmonaire d’enfants âgés de 5 ou 6 ans, résultat d’une étude menée en Grande-Bretagne : « Le système respiratoire n’est mature qu’à 10-12 ans », précise le chercheur.

La Croix, 29/08



Environnement : Faut-il craindre une augmentation des cancers chez l’enfant ?

Clôturant ce dossier sur les nuisances sanitaires de la pollution, La Croix met en miroir les opinions de deux chercheurs de l’Inserm, Jacqueline Clavel et Denis Zmirou-Navier. À la question : « Faut-il craindre une augmentation des cancers chez l’enfant ? », la première répond plutôt par la négative : certes, « les incidences de cancers de l’enfant ont augmenté depuis les années 1980, mais les progrès diagnostics expliquent en grande partie cette augmentation », scanner et IRM entre autres. Denis Zmirou-Navier signale cependant que les pays ne présentent pas tous les mêmes facteurs de risque, fonction de l’environnement et des comportements culturels de leurs populations. Les tragédies d’Hiroshima, de Nagasaki, certaines catastrophes industrielles, incitent à penser que « l’exposition précoce, notamment intra-utérine, à des rayonnements ionisants, est facteur d’augmentation des leucémies de l’enfant ».

La Croix, 29/08

Reprise du Dossier de presse Inserm du 5 avril 2005 : « Cancer. Approche méthodologique du lien avec l’environnement. Une expertise collective de l’Inserm. »