On fait le deuil de son chien ou de son chat exactement comme on fait le deuil d'une personne.
Il y a des cas où cela se passe mal :
la situation la plus classique est celle d'une famille (ou de l'un de ses membres) qui reste bloquée à la phase de déni, c est à dire qu elle refuse purement et simplement la mort du chien/chat.
Il se trouve que le chien, pour son malheur, est un animal qui rend tout à fait possible et de façon spectaculaire le déni de l'homme, dans la mesure où on peut sans problème en retrouver un identique. (idem pour le chat)
Il arrive donc qu'une famille dont le chien vient de décédé fasse l'acquisition d'un autre chien, souvent semblable jusqu'au détail près (même sexe, même race, en provenance du même éleveur... et parfois on lui attribue le même nom).
Le problème c'est que , dès l'instant où ce chien arrive dans la famille, il est placé dans un système de comparaison avec l'animal défunt qui est bien sûr totalement idéalisé , c est à dire qu'il était forcément plus intelligent, plus obéissant, plus gentil.*
Or ces maîtres vont établir avec ce chien ou ce chat une communication ambivalente . Ce chien est disqualifié dans tout ce qu'il fait !. Ainsi , dans la communication, il va systématiquement se trouver en butte à des réponses, de la part de ses maîtres, totalement inadaptées à ce qui est en train de se passer. (le chien va être repoussé si il arrive de façon brutal vers ses maîtres, le chat n est pas caressé avec la paume complète mais avec les éminences qui sont à la base de la paume de la main ...)
Ce pauvre animal reçoit donc en permanence des messages à double sens et cette double communication va très vite aboutir à un état d'anxiété extrêmement profonde qui s'accompagne de signes médicaux importants. On aura donc des troubles dermatologiques avec des lésions purulentes, des troubles digestifs.
Le chien /chat va heureusement pouvoir être soigné mais ce sera long !
Prévention
Tout d'abord , puisque tout le monde est d'accord pour reconnaître, qu on a une relation affective avec son animal, il faut avoir la cohérence de dire qu'on est triste et malheureux quand l'animal meurt.. Beaucoup ont une sensation de culpabilité face à une loyauté cachée vis à vis d'un autre défunt . ( "j ai ressenti moins de peine lorsque ma mère est morte"). Il n'est pas nécessaire d'établir une hiérarchie dans la peine qu on ressent quand on perd un être cher.
Par ailleurs, il ne faut pas chercher à aseptiser la mort de l'animal, c'est à dire qu'il faut voir le corps de l'animal mort. Ne pas voir l'animal mort facilite la phase de déni parce qu on n'a pu s'assurer, de façon sensorielle, de la mort de l'être cher, et qu'on peut toujours se dire qu'il n 'est pas vraiment mort.
Il faut aussi prendre le temps de faire son deuil. Le deuil d'un animal ne prend pas fin quelques heures après le départ de la clinique vétérinaire.
Tant que le deuil n'est pas cicatrisé, il ne faut pas prendre un autre animal.